21 Jeunes Entrepreneurs Africains qui réussissent dans le business du recyclage des déchets

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Originaires notamment du Cameroun, de la Guinée, du Ghana, du Sénégal, de l’Ouganda, du Kenya et du Togo, ces entrepreneurs aux idées toujours originales considèrent que « rien ne se perd et tout se transforme ». Les problèmes sont transformés en solutions et les déchets sont transformés en trésor. Ils et elles ont créé des entreprises qui répondent, à la fois, à des besoins sociaux et environnementaux. 

Andrew Mupuya, 28 ans, CEO de YELI Paper Bags,(Ouganda)

Le jeune entrepreneur ougandais, né en 1992 à Mbale, est le fondateur et CEO de Youth Entrepreneurial Link Investments (YELI), une société de fabrication de sacs et d’enveloppes en papier pour les particuliers et les organisations. Il a lancé son entreprise en 2008, à l’âge de 16 ans, au moment où le gouvernement ougandais souhaitait interdire l’utilisation des sacs en plastique en polyéthylène. Sans capital initial,il a collecté des bouteilles en plastique usagées et les a vendues à une usine de recyclage de plastique. Après avoir levé son capital initial de 36 000 shillings ougandais (18 dollars), il a rapidement commencé à fabriquer des sacs en papier à petite échelle alors qu’il était encore au lycée.

En 2010, Andrew Mupuya a enregistré sa nouvelle entreprise YELI, qui est actuellement la première société de production de sacs et d’enveloppes en papier enregistrée en Ouganda. Actuellement, l’entreprise à YELI emploie une vingtaine de personnes qui produisent jusqu’à 20 000 sacs en papier par semaine. La clientèle de la société comprend des restaurants, des magasins de détail, des supermarchés, des centres médicaux et même des multinationales. YELI a notamment fabriqué plus de 1000 sacs pour les magasins en Ouganda du géant mondial de l’électronique, Samsung. Grâce aux bénéfices généré par YELI, Andrew Mupuya s’est inscrit à l’université de Makerere, où il a obtenu un diplôme en commerce. Il a également formé plus de 500 jeunes aux techniques de production de sacs en papier et a aidé à en créer un bon nombre avec des projets similaires. Il a remporté le prix Anzisha en 2012, à l’âge de 20 ans.

Mariam Keita, 26 ans, fondatrice et CEO de « Binedou Global Service » (BGS), Guinée

Binedou Global Service (BGS) est une entreprise de recyclage des déchets plastiques pour en faire des pavés, grâce à un procédé innovant et peu coûteux. Le plastique sert de liant, remplaçant le ciment, et l’eau ne rentre pas dans le processus de production. Mariam Keita a débuté les activités de son entreprise en 2018, via un concours dénommé « Osez Innover » qui a été financé par le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNU). Elle a remporté le troisième prix du concours et son projet a bénéficié d’un financement pour sa réalisation. Elle s’est ensuite auto-formée dans le recyclage des déchets plastiques. BGS emploie actuellement 5 personnes. Ces dernières, ainsi que leur CEO se rendent dans la rue et écument les caniveaux de Conakry pour collecter ces déchets plastiques.

Ensuite viennent les étapes du tri, de la fonte, du moulage et du séchage. Cette dernière étape prend entre 15 à 20 minutes, alors que l’opération nécessite 24 heures pour un pavé à base de ciment et de sable. Par jour, BGS peut réaliser jusqu’à 45 pavés, même si elle ne compte pas encore assez de clients parce que le produit est méconnu du guinéen, a indiqué Mariam Keita. En outre, les pavés d’une genre nouveau conçus par Mariam Keita sont imperméables et peuvent être utilisés pour construire des fosses septiques.

Lorna Ruto, 36 ans, CEO d’Ecopost (Kenya)

Depuis 2010, elle a fondé et dirige EcoPost, entreprise qui fabrique des poteaux de clôture durables à partir de déchets plastiques, une alternative écologique au bois. Malgré l’interdiction de leur utilisation par le gouvernement Kényan, les plastiques de toutes sortes et formes jonchent le sol au Kenya. EcoPost collecte ces déchets plastiques et fabrique des poteaux en plastique pour diverses utilisations telles que les panneaux routiers, les clôtures, les poutres de support de bâtiment et de construction, les planches pour les planchers et les poutres de serre, entre autres.

Née à Nakuru, au Kenya en 1984, Lorna Ruto est titulaire d’un diplôme en comptabilité de l’université Africa Nazarene, où elle a notamment été élue première femme présidente du conseil des étudiants. Au sein d’Ecopost, elle est en charge des ventes, du marketing, des relations publiques et des relations investisseurs. Avant de sa lancer dans l’entrepreneuriat, elle a auparavant travaillé à Stanbic Bank en tant que stagiaire et à Imperial Bank pendant 2 ans.

A ce jour, EcoPost a créé plus de 50 emplois directs et 2000 emplois indirects pour les personnes des communautés marginalisées etr a retiré plus de 3,5 millions de kilos de déchets plastiques, préservant ainsi l’environnement. Lorna Rutto a reçu plusieurs prix internationaux pour son travail et a été désigné « Jeune leader » du Forum économique mondial.

Edem d’Almeida, fondateur et CEO d’ « Africa Global Recycling » (Togo)

Créée depuis Janvier 2013 par Edem D’almeida, un ancien de Suez environnement en France, Africa Global Recycling (A.G.R.) revendique la place de première entreprise en Afrique de l’ouest qui propose aux collectivités et aux entreprises une offre globale de solutions innovantes alliant performance économique et environnementale. AGR compte plusieurs clients, des industriels, des écoles, des administrations publiques, à qui l’entreprise propose une solution globale de gestion de leurs déchets recyclables. Les déchets récoltés chez ces clients sont ensuite triés et revendus à d’autres entreprises qui les transformeront en livres, en tuyaux d’irrigation, en bâches agricoles, en cartons, etc. Une part de l’argent de la vente des déchets est reversée au client chez qui AGR a enlevé les déchets. Ainsi, le client d’AGR devient alors vendeur et le déchet une matière première.

Seth Quansah, 30 ans, Fondateur et CEO d’« Alchemy Alternative Energy » (Ghana) 

©Dylan Gamba

En 2015, Seth Quansah a créé l’entreprise « Alchemy Alternative Energy », spécialisée dans la transformation et le recyclage de pneus en carburant et basé à Tema, une ville située à l’Est d’Accra. Il a constaté que plusieurs pneus sont souvent abandonnés le long des routes des grandes villes du pays ou bien encore brûlés, avec des conséquences catastrophiques pour l’environnement. Chimiste de formation, ayant étudié aux USA, Seth Quansah a estimé que les pneus sont fabriqués à partir de pétrole, et que la technique appelée « pyrolyse » permet de récupérer le carburant. Dans les locaux de son entreprise, une énorme citerne pouvant contenir jusqu’à 300 pneus est utilisée pour la transformation en carburant. Ils sont chauffés jusqu’à 400 degrés pendant 7 heures ce qui permet de les décomposer et de récupérer le carburant. Un procédé qui, selon Seth Quansah, ne dégage pas de fumée et limite l’impact environnemental.

© Dylan Gamba

« Alchemy Alternative Energy », qui emploie 8 personnes, revendique avoir recyclé, à ce jour, plus de 1,5 million de tonnes de pneus. Par ailleurs, la pyrolyse permet aussi de récupérer du noir de carbone, utilisé notamment dans l’agriculture et pour la construction de route, et de l’acier. « Alchemy Alternative Energy »  vend ce noir de carbone à des entreprises locales. Seth Quansah dont l’entreprise a remporté plusieurs prix, notamment celui du programme des Nations Unies pour le développement et du Ghana Climate Innovation Center de la Banque mondiale, compte, dans  les années à venir, recycler jusqu’à 200 tonnes de déchets plastiques chaque jour.

Benjamin et Frédéric Belibi, 36 ans, fondateurs de Pneupur (Cameroun)

PNEUPUR, selon la description de l’entreprise, s’occupe de la gestion intégrale du pneumatique usagé non réutilisable, depuis la collecte jusqu’à la vente du produit recyclé. L’entreprise collecte, en amont, les pneus usagés auprès des détenteurs primaires et secondaires ; traite les pneumatiques usagés en fonction des critères bien spécifiques et les transforme en une matière première secondaire, avec laquelle Pneupur fabrique du revêtement sportif 100% écologique pour les cours d’écoles, les cours d’intérieurs d’habitations, les espaces publics etc. Avec Pneupur, les frères Belibi se donnent pour mission de « minimiser le risque environnemental et sanitaire que constituent les pneus usagés dans  les pays africains tout en créant des emplois et de la richesse dans une  perspective d’économie circulaire et de lutte contre les changements climatiques ».

Pour ce faire, leur entreprise produit des revêtements de sol souples, antidérapants, perméables, poreux, durables et écologiques à base de pneus recyclés. Le premier produit dont ils détiennent déjà le brevet est un revêtement qui est utilisé précisément pour les pistes d’athlétisme, les terrains de basket-ball et de handball, les aires de jeu pour enfants, les gymnases, les terrains multisports ou encore les parkings.

Les deux frères ont lancé, en 2020, une unité industrielle au Cameroun, avec l’objectif de créer 41 emplois directs et 150 emplois indirects sur trois ans. L’unité devrait également démarrer par une capacité de traitement de 70.000 pneus usagés, avant de monter en régime pour atteindre 150.000 pneus traités au bout de la troisième année de fonctionnement, 80% des pneus usagés étant généralement abandonnés dans la nature.

Passionnés d’automobile et d’entreprenariat

Après leur BTS en maintenance et après-vente automobile, les frères jumeaux Benjamin et Frédéric BELIBI ont travaillé chez le concessionnaire automobile Mercedes-Benz. De 2008 à 2012 ils ont travaillé entre la France et le Cameroun pour la marque. Leurs parents possédaient une concession Mercedes au Cameroun. Le temps passé dans les garages leur permet de constater que personne ne récupérait les pneus, qui ne sont pas considérés comme des ordures ménagères et on ne peut pas  les jeter dans toutes les déchetteries. Mais, au Cameroun, il existe même de nombreuses décharges sauvages, sources de pollution. Les deux frères ont alors eu l’idée de recycler les pneus, de récupérer le caoutchouc, et de le transformer.

De 2015 à 2017, ils se sont formés sur leur futur métier et ont remporté plusieurs concours notamment le concours  « Entrepreneur en Afrique » de Campus France, Bond’Innov de l’Institut de recherche pour le développement(IRD), Centrale Paris, et ont bénéficié  d’un soutien pour la mise en œuvre de leur projet de recyclage et valorisation du pneumatique usagé non réutilisable, qui a conduit à ce qu’ils co-fondent « PNEUPUR ».

Roy Mwangi Ombatti,29 ans, fondateur d’African Born 3D Printing (AB3D) (Kenya)

L’entreprise AB3D fabrique des imprimantes 3D à bas coût à partir de déchets électroniques. 30 % des matériaux qui composent chaque imprimante sont recyclés pour fabriquer notamment le moteur de l’imprimante , l’alimentation, les ventilateurs, les câbles et les courroies.

Les matériaux sont récupérés dans un centre de déchets électroniques dénommé « Weee Center » et sont ensuite triés. Les imprimantes sont vendus 400 usd la pièce à des ingénieurs, des architectes, des entreprises, des ONG ainsi que des établissements scolaires et des hôpitaux.

Nelson Boateng,37 ans, fondateur et CEO de Nelplast Ghana

C’est en janvier 2013 que Nelson Boateng a lancé la société Nelplast, entreprise de transformation industrielle, spécialisée dans le recyclage de toutes sortes de déchets plastiques en différentes variétés de produits plastiques biodégradables, notamment des blocs de chaussée en plastique. Nelplast utilise la technologie moderne pour recycler ces déchets plastiques en produits plastiques de haute qualité à usage industriel et domestique. Nelson Boateng propose également des conseils pour la création d’entreprises de recyclage.

Détenteur d’un diplôme en ingénierie de réseau, Nelson Boateng a également obtenu d’autres certificats de formation. Il a participé à plusieurs séminaires et forums sur le recyclage et la fabrication du plastique au Ghana ainsi qu’à à l’étranger et a plus de vingt ans d’expérience dans l’industrie du recyclage.

Yaye Souadou Fall, 25 ans, Fondatrice et CEO de E-Cover (Sénégal)

L’entreprise fondée par la jeune sénégalaise recycle des pneus usagés pour les transformer en revêtements de sol : carreaux écologiques pour les devantures de maison ou encore des dalles pour jardins, aires de jeux pour enfants ainsi que pour les terrains de basket ou de tennis. Elle prévoit aussi de proposer ce matériau pour la construction des routes. Yaye Souadou Fall est détentrice d’un Master en administration des affaires, gestion d’entreprise, obtenu à BEM Dakar.

Sulley Amin Abubakar,33 ans, fondateur et CEO de Zaacoal (Ghana)

L’entreprise fondée par le jeune entrepreneur ghanéen recycle les déchets de noix de coco pour les transformer en charbon écologique, qui a la particularité de ne pas produire de la fumée. Il peut être utilisé par les ménages à revenus moyens, les hôtels et les restaurants. Zaacoal est actuellement l’une des plus importantes entreprise dans le secteur du charbon au Ghana, et alimente un marché de plus de 25 millions de consommateurs, avec une production qui est passée, en quelques années, de 5 sacs par jour à plus de 500. L’entreprise emploie 7 employés et une centaine d’agents sont chargés de la vente.

Edgar Edmun Tarimo,20 ans, fondateur et CEO de « Green Venture Recycles », (Tanzanie)

Originaire d’Arusha en Tanzanie, Edgar Tarimo a créé sa société «  Green Venture Recycles », avec lequel il recycle des sacs en plastique qu’il transforme en briques et tuiles grâce à une machine qu’il a inventée. Puisque la fusion du plastique engendre des gaz toxiques, comme la dioxine et le furane, il a conçu un filtre pour capturer ces substances afin de réaliser un processus de production durable. Edgard Tarimo a sensibilisé plus de 4000 jeunes lors des campagnes sur l’environnement dans des écoles d’Arusha . Green Venture a démarré en décembre 2015 avec un capital de 20 $ à Arusha en Tanzanie. «A l’âge de 15 ans, j’ai vu comment les inondations ont détruit plus de 700 maisons en terre à Dar es Salaam en Tanzanie, laissant de nombreuses personnes déplacées, ainsi que le niveau élevé de pollution par les plastiques.  C’est alors que j’ai pensé à fabriquer des matériaux de construction durables et abordables à partir du recyclage des déchets plastiques, car cela pourrait résoudre les deux problèmes », a déclaré Edgar Edmund Tarimo. Depuis 2015, son entreprise pu recycler plus de 60 tonnes de plastique et créer jusqu’à 120 emplois.

Jeffrey Kwabena Yeboah,26 ans, fondateur et CEO de Ripples Interior Decor Ghana

Le jeune entrepreneur ghanéen,  via son entreprise Ripples Interior, qu’il a lancée en 2015,utilise les pneus usagés pour fabriquer des tables ou des chaises pour la décoration intérieure des chambres, des bureaux et de tout espace extérieur. L’entreprise utilise ainsi  des pièces d’imprimés africains et des pneus usagés pour produire des miroirs muraux, une variété de tables et d’autres types de meubles.

Parmi les clients de l’entreprise figurent des hôtels, des bureaux, des stations balnéaires, des maisons de particuliers, des restaurants et des bars, ainsi que tout autre espace de construction. À travers ce modèle économique durable et en partenariat avec les constructeurs automobiles, les organisations et les particuliers, Ripples Interior souhaite  mettre un terme à la combustion des pneus usagés et leur déversement dans l’eau eau et les égouts. Jeffrey Kwabena Yeboah est détenteur d’une Licence en sciences de l’information de l’université du Ghana.

Calvin Tiam, fondateur et Directeur général de TECO², (Burkina Faso)

Entrepreneur camerounais, basé au Burkina Faso, Calvin Tiam, via son entreprise TECO², produit des toitures de maison à base de déchets plastiques recyclés. Les tôles de TECO² ont l’avantage d’être moins chères et d’atténuer la chaleur, contrairement aux tôles métalliques qui donnent l’impression d’accentuer la chaleur.

Calvin Tiam est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en génie des procédés industriels et énergies renouvelables obtenu en 2012 à l’institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE).

Bilikis Adebiyi-Abiola, 37 ans, Fondatrice de Wecyclers, (Nigeria)

Wecyclers a été fondée en 2012 par Bilikiss Adebiyi, ingénieure informatique nigériane qui  en a également été la CEO, avant de démissionner pour occuper un poste public, mais tout en restant au sein de l’entreprise. Wecyclers est une entreprise sociale à but lucratif qui promeut la durabilité environnementale, le développement socio-économique et la santé communautaire en fournissant des services de recyclage pratiques dans les quartiers urbains densément peuplés de Lagos, au Nigeria. L’entreprise donne aux ménages la possibilité de générer de la valeur à partir de leurs déchets et de fournir un approvisionnement fiable en matières premières à l’industrie locale du recyclage. Lorsque Wecyclers a commencé ses activités en 2012, seuls 40% des déchets de la ville de Lagos étaient collectés et seulement 13% étaient recyclés. WeCyclers utilise des solutions low tech et high tech, avec des SMS et une application mobile, ainsi que des vélos peu coûteux équipés de remorques pour récolter directement les déchets recyclables auprès des ménages dans des endroits peu accessibles et les revendre à des usines de recyclage qui vont les transformer en de nouveaux produits.

Née en 1983 à Lagos, où elle a également grandi, Bilikiss Adebiyi est détentrice d’une licence en informatique de la Fisk University, située à Nashville dans le Tennessee (USA), d’un Master obtenu à la Vanderbilt University en 2005, toujours dans la même ville et d’ un MBA, obtenu au MIT Sloan School of Management.

Alshaimaa Omar, 30 ans, fondatrice et CEO de Biomax, Egypte

La jeune ingénieure chimiste égyptienne a créé l’entreprise Biomax, spécialisée dans le développement et la production de biomatériaux à partir de différents déchets agricoles. L’entreprise produit notamment des biofertilisants et des biocarburants.

Originaire du village de Qulfao à Sohag, en Égypte, Alshaimaa Omar est diplômée de l’université de Minya, où elle a obtenu, en 2012, son diplôme d’ingénieure chimiste de la faculté d’ingénierie. Au cours de sa dernière année à l’université, elle a étudié le recyclage des déchets organiques en utilisant des matières telles que le fumier animal, les déchets alimentaires et les eaux usées.

A ce jour, Biomax a installé environ 200 unités de biogaz domestiques dans 14 gouvernorats en Egypte. La production de chaque unité de biogaz varie de deux à six mètres cubes (chaque mètre cube est égal à une bouteille de gaz ordinaire) avec un revenu moyen de 50 mille euros par mois.

BioMax a également lancé deux nouveaux engrais liquides sur le marché, «Ferto-Max» et «Golden Green Ferti», qui ont réussi à produire une qualité et une quantité de récolte supérieures à celles des engrais chimiques. Alshaimaa Omar a également créé un laboratoire de biogaz et une usine d’engrais dans le département d’agriculture de l’université de Menofiya, pour accueillir les recherches des étudiants.

BioMax est actuellement considérée comme la deuxième plus grande entreprise locale sur le marché du biogaz et des engrais organiques et fait d’Alshaimaa une femme chef de file dans un marché auparavant dominé par les hommes. Elle envisage de créer une unité de biogaz à grande échelle pour la production d’électricité qui révolutionnera le marché des énergies renouvelables.

Olabanke Banjo, fondatrice et PDG de Cyrus45 Factory, Nigeria

L’entreprise de la jeune ingénieure nigériane recycle et transforme les pneus usagés pour créer des meubles de maison et de bureau modernes. Elle a eu l’idée de recycler les pneus après avoir vu ses voisins vouloir jeter plusieurs pneus et a décidé de les collecter et de les utiliser.

Bethelhem Dejene Abebe et Betelhem Fikre, co-fondatrices de Zafree Papers Ethiopia

Bethelhem Dejene Abebe

Au cours de sa première année d’études à l’Université d’Addis-Abeba, Bethelhem Dejene Abebe s’est rendue au marché Atkilt Tera, le plus grand marché de fruits et légumes d’Ethiopie, avec sa mère. Elle y a constaté une mauvaise gestion de déchets et a donc décidé  qu’elle devait faire quelque chose pour essayer de faire une différence. Depuis lors, avec son associée Betelhem Fikre, elle est la co-fondatrice et CEO de Zafree Papers, une entreprise basée en Éthiopie et qui fabrique du papier et des produits en papier en utilisant exclusivement les déchets agricoles comme intrant au lieu du bois. La société opère dans deux pays africains, l’Éthiopie et la Zambie, suivant un modèle d’affaires panafricain visant à dupliquer Zafree dans différents pays africains.

Betelhem Fikre

En 2019, Bethelhem faisait partie des 2100 entrepreneurs africains sélectionnés pour bénéficier du programme d’entrepreneuriat de la Fondation Tony Elumelu, où elle a reçu un capital de démarrage de 5000 dollars, un mentorat et la formation commerciale de la TEF sur l’entrepreneuriat. Elle a également été financée par la Banque de développement d’Éthiopie, ce qui a permis à l’entreprise de se procurer des terrains dans le parc industriel de Debre Berhan pour qu’elle construise une usine spécialement conçue pour son processus commercial innovant. Zafree Papers Ethiopia traite directement avec plus de 8 000 petits agriculteurs, avec des clients à travers le continent.

Besma Belbedjaoui,36 ans, fondatrice et CEO de Plasticycle Algérie

Lancée en 2010, Plasticycle, explique sa fondatrice, collecte, trie et transforme les déchets plastiques, qui sont ensuite achetés soit auprès de « collecteurs » privés qui stockent et vendent des déchets plastiques soit auprès de centres d’enfouissement technique étatiques. D’autres déchets sont acheminés vers l’usine de Plasticycle, installée à Ibn Ziad, à 25 km de la ville de Constantine, qui est équipée de deux lignes de traitement des déchets réalisant le broyage-lavage-séchage ainsi que la granulation des déchets en granulés PET, PP et PE-HD. Une fois transformé, le déchet recyclé est vendu à des clients, le plus souvent dans le secteur de l’industrie. Par ailleurs, Plasticycle Algérie sensibilise également différents publics au recyclage: les industriels à qui l’entreprise montre que recycler est économiquement viable, les habitants pour les inciter à trier les déchets ménagers et les écoliers auprès desquels l’entreprise fait de l’éducation environnementale.

En 2017, a expliqué la CEO, l’Algérie générait 16 millions de tonnes de déchets par an et, selon les chiffres officiels de l’agence algérienne du déchet, le recyclage et la valorisation des déchets peuvent rapporter 450 millions d’euros, de gains annuels avec une croissance de 3% par an. Mais le marché du recyclage est encore instable et la crise économique qui touche l’Algérie depuis la baisse des prix des hydrocarbures a encore fragilisé la filière.

Mariam Lawani, fondatrice et CEO de Greenhill Recycling, Nigeria

 Greenhill Recycling est une entreprise sociale qui utilise les déchets recyclables comme monnaie d’échange dans l’état de Lagos, au Nigeria. L’entreprise permet aux ménages, en particulier dans les communautés pauvres, d’échanger leurs déchets recyclables (par exemple, des bouteilles en plastique, des chaises cassées, des seaux et des bols, des sachets d’eau, des canettes en aluminium, de vieux cartons et du papier) contre des articles de valeur tels que les produits d’épicerie, de payer les factures de services publics ou des fournitures scolaires pour les enfants. Greenhill Recycling valorise les déchets recyclables récupérés en les triant (en enlevant les étiquettes et les bouchons des bouteilles en plastique) et en les emballant. Ces déchets emballés sont ensuite vendus pour être utilisés comme matière première pour la fabrication de nouveaux produits, tels que la fibre de polyester, les tapis de sol, l’aluminium, les lingots, le papier de soie, les nouveaux produits en plastique, etc.

Selon Mariam Lawani, son entreprise a réussi à rendre le recyclage pratique et accessible pour les résidents de l’État de Lagos. Ainsi, explique-t-elle, les gens peuvent désormais vraiment associer les déchets à de la valeur et peuvent désormais utiliser ces déchets pour résoudre leurs problèmes quotidiens. Donc, pour eux, ce n’est plus du gaspillage, mais une ressource, se réjouit-elle. Greenhill Recycling a  également permis à plusieurs femmes de créer leurs propres entreprises dans la chaîne de valeur du recyclage, en leur offrant une opportunité de franchise.

Patrick Ndungidi
Journaliste et Storyteller
https://africanshapers.com

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