Gilbert Houngbo a été élu directeur général de l’organisation internationale du travail (OIT), le 25 mars à Genève, par le Conseil d’administration de l’OIT, composé de représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs. Il entrera en fonction le 1er octobre pour un mandat de 5 ans et sera le 11e directeur général de l’OIT et le premier Africain à occuper ce poste. Le Directeur général actuel, Guy Ryder, du Royaume-Uni, occupe ce poste depuis 2012.
Le Conseil d’administration de l’OIT est composé de 56 membres titulaires (28 gouvernements, 14 employeurs et 14 travailleurs) et de 66 membres suppléants (28 gouvernements, 19 employeurs et 19 travailleurs). Les membres employeurs et travailleurs sont élus à titre individuel. L’OIT est la plus ancienne agence spécialisée des Nations Unies. Elle a été fondée en 1919 et a pour mandat de promouvoir le travail décent pour tous. Elle compte 187 États Membres.
Pour son élection à la tête de l’OIT, Gilbert Houngbo était face à cinq candidats : Kang Kyung-wha (République de Corée), anciennement ministre des Affaires étrangères de la République de Corée, Directeur général adjoint des organisations internationales pour la Corée et haut-commissaire adjoint des Nations Unies aux droits de l’homme; Mthunzi Mdwaba (Afrique du Sud), anciennement vice-président des employeurs du Conseil d’administration du BIT et vice-président de l’OIT, Organisation internationale des employeurs; Muriel Pénicaud (France), actuellement ambassadrice et représentante permanente de la France auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et ancienne ministre du Travail de la France et Greg Vines (Australie), actuellement Directeur général adjoint de l’OIT chargé de la gestion et de la réforme, et anciennement Ministre (Travail), Mission permanente de l’Australie auprès des Nations Unies à Genève et Président du Conseil d’administration du BIT.
Ancien Premier ministre du Togo, Gilbert F. Houngbo a été directeur général adjoint de l’OIT pour les opérations sur le terrain et les partenariats. S’exprimant après son élection, il a déclaré,« Bien que mes origines soient africaines, ma perspective est mondiale. A une époque malheureusement marquée par les divisions, mon engagement à être un Directeur général unificateur reste ferme…. Je ne serai le Directeur général de personne et le Directeur général de tout le monde. Les gouvernements, les employeurs et les travailleurs, de toutes les régions du monde, peuvent et doivent compter sur ma totale disponibilité pour représenter et défendre les points de vue de tous les mandants tripartites de l’organisation. Je m’engage à représenter les voix de ceux qui comptent sur nous à l’OIT. Je pense aux quatre milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à la protection sociale. Je pense aux plus de 200 millions de femmes et d’hommes qui sont confrontés au chômage. Aux 160 millions d’enfants qui travaillent. Aux 1,6 milliard de personnes qui travaillent dans le secteur informel. Les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises, qui sont confrontées à une rupture de la chaîne d’approvisionnement ou à une fermeture en raison de crises, notamment la pandémie, le changement climatique et les conflits armés. Je pense aux femmes et aux hommes qui sont confrontés à la discrimination, à la violence et au harcèlement sur le lieu de travail et ailleurs. Ce sont là autant d’expressions d’une injustice sociale inacceptable que nous sommes moralement, sinon légalement, tenus de combattre. »
Le Natural Resource Governance Institute
Par ailleurs, Gilbert Houngbo est le président du conseil d’administration de Natural Resource Governance Institute , organisation indépendante à but non lucratif, basée à New-York et dédiée à l’amélioration de la gouvernance des pays sur leurs ressources naturelles afin de promouvoir un développement durable et inclusif. Le Natural Resource Governance Institute (NRGI) est enregistré dans plusieurs juridictions à travers le monde, avec des accords régissant les relations entre les entités. L’entité principale est NRGI, avec Natural Resource Charter Limited (Royaume-Uni), NRGI-EU et NRGI Tanzanie comme entités affiliées.
Gilbert Houngbo a pris ses fonctions de président du conseil d’administration de NRGI en mars 2022, succédant à à l’ancien président du Mexique, Ernesto Zedillo, qui a occupé la place de président du conseil d’administration de NRGI de 2013 à 2020. Smita Singh, membre du conseil d’administration de NRGI depuis 2006, est devenue présidente par intérim en 2020 et continue de siéger en tant que membre du conseil d’administration après l’arrivée de Gilbert Houngbo et sa prise de poste à la présidence. « À l’issue d’une recherche mondiale rigoureuse, nous sommes ravis et très privilégiés d’accueillir Gilbert en tant que notre président », a déclaré Smita Singh, présidente par intérim du conseil d’administration de NRGI.
Actuel président du FIDA
Gilbert Houngbo, remplit actuellement son deuxième mandat en tant que sixième président du Fonds international de développement agricole (FIDA), une institution financière internationale et de développement des Nations unies dont la mission est d’éradiquer la faim et la pauvreté chez les petits producteurs alimentaires extrêmement pauvres. Nommé à ce poste le 1er avril 2017,il a été reconduit dans ses fonctions pour un second mandat en février 2021. Gilbert Houngbo y supervise les réponses à la pauvreté et à la faim dans les milieux ruraux, aux défis climatiques et environnementaux, à l’inégalité des genres et aux préoccupations des peuples autochtones. Il a été Premier ministre du Togo de 2008 à 2012, période pendant laquelle le pays a adhéré à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives.
Président d’ONU-Eau
Gilbert Houngbo est également président d’ONU-Eau, qui coordonne les efforts de plus de 30 entités des Nations unies et organisations internationales travaillant sur les questions d’eau et d’assainissement. Il contribue également à façonner l’avenir de la sécurité alimentaire et de l’agriculture mondiales en tant que membre du conseil d’administration de l’Initiative sur les systèmes alimentaires du Forum économique mondial (FEM) et membre du conseil d’administration du Centre international d’agriculture biosaline (CIAB). En tant que membre fondateur du groupe d’ambassadeurs de Génération Afrique, Gilbert Houngbo collabore avec d’autres dirigeants du continent sur les moyens de favoriser le soutien aux jeunes entrepreneurs africains innovants.
Fructueuse carrière internationale
Avant sa nomination à la présidence du FIDA, Gilbert Houngbo était directeur général adjoint de l’Organisation internationale du travail (OIT), où il a dirigé des opérations sur le terrain dans plus de 100 pays et géré des partenariats bilatéraux et multilatéraux. De 2008 à 2012, il a été Premier ministre de la République du Togo, où, explique-t-on, il a introduit des réformes économiques et sociales conduisant à la réduction de la pauvreté.
De 1996 à 2008, Gilbert Houngbo a assumé plusieurs fonctions au sein du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), notamment celles de directeur des finances, de chef de cabinet, de secrétaire général adjoint et de directeur régional pour l’Afrique. En outre, il a dirigé des programmes de lutte contre la pauvreté dans 45 pays d’Afrique subsaharienne. Dans le cadre du PNUD, Gilbert Houngbo a participé au soutien des gouvernements de pays riches en ressources naturelles, comme la République Démocratique du Congo, le Liberia et la Sierra Leone, dans leurs négociations avec de grandes entreprises du secteur privé.
Avant cela, Gilbert Houngbo a passé une décennie dans le secteur privé, notamment chez Price Waterhouse, au Canada, où il a travaillé dans le domaine de l’audit et des services de conseil financier.
Gilbert Houngbo a obtenu une Maîtrise en gestion des entreprises à l’université de Lomé, au Togo, et un diplôme d’études supérieures, spécialisées en comptabilité de l’université du Québec, au Canada. Il est également membre de l’Institut canadien des comptables professionnels agréés.