Ces jeunes designers innovant(e)s, hyperconnecté(e)s et à la créativité débordante, sont principalement basé(e)s sur le continent. Ils et elles comptent des célébrités internationales comme client(e)s, collaborent avec de grandes marques internationales et exposent leurs créations lors de différents événements internationaux de la mode.
Rebecca Zoro, 33 ans, fondatrice de la marque « YHEBE DESIGN » (Côte d’Ivoire)
En décembre 2018, lors de son séjour en Afrique du Sud, pendant le Global Citizen Festival, la star américaine Beyoncé a porté une création de « YHEBE DESIGN » de Rebecca Zoro, en l’occurrence une jupe en pagne Wax Vlisco. Un évènement important pour la jeune styliste qui s’est donnée pour mission de révolutionner la mode africaine tout en mettant en valeur les traditions de son pays la Côte d’ivoire. Rebecca Zoro, qui est née et a grandi en Côte d’Ivoire, est fascinée par la création des vêtements depuis son enfance. En 2009, à l’âge de 22 ans, elle commence une formation de designer chez Momo Che Couture à Abidjan, avant de poursuivre, en 2014, une formation chez America Ladies Institute Beauty (Alby) pendant deux ans. Après l’obtention de son diplôme, elle effectue un stage de perfectionnement de trois à la maison de Couture Dicourtney appartenant à la styliste Coura Diop. Par la suite, elle perfectionne son style au Maroc à l’école “La Salle Maroc“. Avant de retourner en Côte d’Ivoire, elle passe huit mois au Ghana pour améliorer son anglais, afin d’être compétitive sur le plan international. De retour à Abidjan, Rebecca Zoro réalise son rêve d’enfance en créant la marque YHEBE DESIGN. « YHEBE » se traduit par amour et sensibilité et c’est ainsi que son père l’appelait quand elle était enfant. Les créations de la marque s’inspirent des années 1920, avec des coupes droites très féminines et des lignes géométriques adoucies par des tissus fluides et délicats.
Taibo Bacar et Tatiana Ismael, co-fondateurs de la marque Taibo Bacar , (Mozambique)
Né au Mozambique, Taibo Bacar est considéré comme l’un des principaux créateurs en Afrique. Il est le directeur créatif de la marque éponyme, tandis que Tatiana Ismaël, ancienne mannequin, s’occupe de toutes les questions administratives. Fils d’une couturière, Taibo Bacar a grandi avec le son des machines à coudre, des tissus et des croquis qu’il a dessinés pour certains clients de sa mère. Il a ainsi quitté une carrière dans l’informatique pour en poursuivre celle de créateur de mode. Sa marque éponyme, lancée en 2008 à Maputo, en Mozambique, a remporté de nombreux prix africains et internationaux et a été la première marque africaine à être présentée à la Fashion Week de Milan. Taibo Bacar participe également régulièrement à des différents évènements de mode en Afrique et dans le monde. Ainsi, le créateur a participé à Rome à la « Conde Nast International Luxury Conference », où il a exposé dans le hall d’entrée en 2012, et a pu rencontrer les personnes les plus influentes de l’industrie de la mode, comme Valentino et feu Franca Sozzani.
La marque Taibo Bacar, fusion entre haute couture et prêt-à-porter, s’adresse particulièrement à toutes les femmes qui s’identifient à un style éclectique où la silhouette joue un rôle central. En outre, la marque revendique le fait de mettre en valeur le corps féminin ,en utilisant uniquement des techniques de coupe sélectionnées et des matériaux de la plus haute qualité, faisant de chaque femme Taibo Bacar un être unique qui est envié, respecté et adoré.
Loza Maleombho, 35 ans, créatrice de la marque « Loza Maleombho » (Côte d’Ivoire)
La jeune designer fait partie des stylistes qui ont habillé Beyoncé pour le clip de la chanson « King Already » (En feat avec le ghanéen « Shatta Wale ») et contenue dans l’album « The Lion King ». Bien avant, en 2016, une de ses créations de la collection « Zaouli » Printemps/été 2016 apparaît dans le clip « Formation » de la chanteuse américaine. En février 2015, Loza Maleombho avait été mise en avant par Solange Knowles, sœur de Beyoncé, dans la série « Black Designer Spotlight » , une compilation de 11 artistes indépendants qui se veut un espace d’expression d’art et de musique, produit par le label de Solange Knowles.
Loza Maleombho est aussi connue pour sa série de photos « Alien Edits » sur Instagram, un répertoire d’auto-portraits où elle pose, la tête parée d’objets et d’animaux de tous genres, comme une attention particulière aux femmes noires victimes des clichés culturels.
Née au Brésil, de parents ivoiriens et centrafricains, et élevée entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis, Loza Maleombho conçoit depuis l’âge de 13 ans. Elle a obtenu un baccalauréat en beaux-arts en animation à l’université des Arts de Philadelphie en 2006 et a effectué plusieurs stages avec les meilleures maisons de créateurs de mode à York City, avant de décider de créer sa propre marque.
Établie à New York en 2009 et transférée en Côte d’Ivoire depuis 2012, où sa production a maintenant lieu, la marque Loza Maléombho, explique la créatrice, est une fusion entre les cultures / sous-cultures traditionnelles et la mode contemporaine. Loza Maléombho relie les traditions ivoiriennes à la mode moderne: les silhouettes célèbrent le paradoxe de l’ancien et du nouveau, du culturel et futuriste. Plus spécifiquement, Loza Maléombho, fait-on savoir, expérimente les synergies entre l’esthétique tribale ivoirienne et la mode urbaine new-yorkaise.
La designer, explique-t-on, travaille avec des artisans qui maîtrisent leur art depuis des générations et trouvent des moyens de communiquer leur métier avec des objets à la mode.
Tolu Coker, créatrice de la marque « Tolu Coker » (Royaume Uni/Nigeria)
Tolu Coker est une jeune créatrice de mode, créatrice de textile et illustratrice anglo-nigériane, basée à Londres. Elle est diplômée de la prestigieuse Central Saint Martin’s Design School en juin 2017 avec mention très bien. La collection réalisée dans le cadre de son diplôme, « REPLICA », est un voyage à travers Londres et Paris, où elle a réalisé un documentaire sur la vie de quatre personnes. Cette collection dynamique et stimulante a remporté le prix Nina Stewart et le prix Sophie Hallette.
Largement inspirées par la politique de l’identité et des climats sociaux, les créations de Tolu Coker fusionnent le savoir-faire artisanal avec une technologie innovante. Ses créations principalement unisexes sont axées sur la déconstruction et la durabilité et son travail a depuis été reconnu internationalement par des publications et des plates-formes telles que Vogue, Love Magazine, Dazed, Hunger, An0ther, WWD, NME et les équipes de LVMH. Parmi ses clients : Rihanna, Steff London, Tiwa Savage et M. Eazi.
Son travail s’étend au- delà de la création vestimentaire car ses illustrations, documentaires et films de mode sont aussi commandés par des marques telles que Vogue Italia, Diesel, Swatch, Illy Caffè, Vice Media, American Express et Dr Martens.
En 2018, la jeune créatrice a été présélectionnée comme finaliste de l’ASOS Fashion Discovery, et est lauréate du triple prix de l’ITS 2018 (International Talents Support) mondialement acclamé, où elle a remporté les catégories Mode et Artwork – The Diesel Award , Le prix Vogue Talents et le prix ITS Time For Coffee. En 2019, Tolu Coker a remporté le prix du mérite du Fashion Scout.
Bien que principalement basée à Londres, Tolu Coker est actuellement en résidence à Shanghai, en tant qu’artiste résidente au célèbre Swatch Peace Art Hotel.
Selly Raby Kane, créatrice de la marque « Selly Raby Kane », (Sénégal)
Selly Raby Kane appartient à une nouvelle génération d’artistes et de designers urbains qui apportent une nouvelle énergie à la culture sénégalaise. Née et élevée à Dakar, elle a étudié à l’école de commerce de la mode française Mod’Spé à Paris et a vécu aux États-Unis, avant de rentrer au Sénégal.
En 2008, elle s’est faite connaître avec le lancement de la marque Seraka, devenue par la suite la marque éponyme « Selly Raby Kane ». Le« kimono-crevette », une création de sa collection « Birds of Dakar » a été portée par Beyoncé en 2016. Depuis lors, la styliste en vend désormais au Nigeria, aux États-Unis, en Italie, en France, etc.
Les créations de Selly Raby Kane, explique la marque, incarnent un mélange d’urbain, d’afro et de pop. Tout en offrant des vêtements contemporains à la mode internationale, la signature de Selly Raby Kane est un mélange de modernité et de tendance, tout en associant des tissus traditionnels et contemporains. La marque exprime l’esprit d’une nouvelle génération: affirmée, rebelle, libre d’esprit et sophistiquée.
« Les designs incarnent le mélange ultime d’une palette de couleurs urbaines forte avec des détails mondains. C’est un mélange d’influences et de tendances pour un style unique et décomplexé avec un souci du détail et une passion pour les accessoires », fait-on savoir.
En 2018, Selly Raby Kane a inauguré sa première boutique à Dakar. Elle a également organisé un défilé dans la gare de Dakar, dénommé « Alien Cartoon », où des plasticiens, des stylistes, des beatmakers et des figurants ont été appelés à mimer l’invasion de la capitale sénégalaise par des extraterrestres. La mise en scène sonore avait attiré des milliers de personnes. Artiste à plusieurs casquettes, Selly Raby Kane a également réalisé une série d’œuvres graphiques avec le photographe Omar Victor Diop, qui ont été exposées à la foire internationale d’art Paris Photo.
Elle a aussi été directrice artistique pour le Design Indaba Festival. Sous sa casquette de cinéaste, son film « The Other Dakar », sorti en 2017 et présenté à New York, a reçu le prix du meilleur film de réalité virtuelle du Tribeca Film Festival. Par ailleurs, Selly Raby Kane a fait partie des 10 designers africains qui ont collaboré avec la célèbre marque suédoise IKEA pour produire sa spéciale collection « ÖVERALLT » ( qui signifie « partout » en suédois »).
Kenneth Ize, 29 ans, créateur de la marque « Kenneth Ize » (Nigeria)
Le lundi 24 février 2020, Kenneth Ize a participé, pour la première fois, à la Fashion Week de Paris, avec des créations portées par des mannequins stars comme Naomi Campbell, Imaan Hammam ou encore Adwoa Aboah. Avec sa marque, Kenneth Ize cherche à réinterpréter l’artisanat nigérian pour créer une vision originale du luxe dans le secteur du textile et de la mode. La marque, qui travaille avec des tisseurs et de nombreux groupes d’artisans et de créateurs du Nigeria, s’est donné pour mission de perpétuer la longue tradition de l’artisanat nigérian, en fusionnant l’esthétique du design contemporain et les talents de productions avec des pratiques et un savoir-faire spécifiquement locaux. C’est une démarche que la marque souhaite voir prospérer pour y inclure d’autres cultures d’Afrique et d’ailleurs.
Kenneth Ize est diplômé de l’université des Arts Appliqués de Vienne, ville où il a grandi. Basé à Lagos depuis 2016, où il a notamment participé à la Lagos Fashion Week, il a été, septembre 2019, finaliste du prix LVMH pour les jeunes créateurs, où il a notamment rencontré Naomi Campbell, qui est presque devenue son mentor. Kenneth Ize a lancé sa marque éponyme en 2016 et utilise le « Aso oke » come matière première. Le tissu Aso oke est un tissu tissé à la main créé par le peuple Yoruba d’Afrique de l’Ouest. Aso oke signifie « top cloth » en anglais, dénotant un tissu de haut statut. Il s’agit donc d’un tissu utilisé pour confectionner des vêtements traditionnels pour les grandes occasions. Kennet Ize utilise ainsi le Aso Oke pour fabriquer des tenues aux coupes audacieuses qui ont déjà conquis des stars tels que Beyoncé, Naomi Campbell et Donald Glover.
Sarah Diouf, 29 ans, fondatrice de la marque Tongoro, « Sénégal »
En mai 2020, Sarah Diouf a lancé le documentaire « Made in Africa, the building of an african dream », (Conçu en Afrique, la réalisation d’un rêve Africain), un documentaire de 30 minutes dans lequel elle célèbre l’anniversaire de son label étendard et relate toutes les péripéties et toutes les victoires qu’elle a connues. Lancé en 2016 par Sarah Diouf, Tongoro est une marque de vêtements dont les produits sont exclusivement vendus en ligne et qui a gagné une notoriété internationale avec les appréciations des stars comme Beyoncé, Naomi Campbell, Alicia Keys, Iman et Burna Boy. En outre, en 2020, Tongoro a été classée parmi les 50 entreprises les plus innovantes par l’organisation américaine Fast Company.
Spécialiste de la communication visuelle et numérique, avec de fortes compétences en gestion de projet et en branding, Sarah Diouf a lancé sa première publication, « Ghubar », en 2009, avec l’ambition de créer un groupe de médias Digtial basé en Afrique, abritant diverses publications. En 2011, elle a remporté un UK Cosmopolitan Fashion Award et obtenu des collaborations avec des marques établies telles que Audi, Reebok, etc., donnant un éclat international à son travail. Par la suite, elle a lancé sa deuxième publication « NOIR », un magazine de mode, beauté et lifestyle africain, dédié aux femmes de couleur et publié deux fois par an.
Amaka Osakwe, 33 ans, créatrice de la marque « Maki Oh » (Nigeria)
Maki Oh est une marque de vêtements pour femmes qui fusionne les techniques traditionnelles africaines avec une construction contemporaine détaillée. Fondée par Amaka « Maki » Osakwe en 2010, la philosophie du design Maki Oh remet en question les notions dominantes de beauté et analyse les normes culturelles à travers une optique womaniste. Le womanisme est une théorie sociale basée sur l’histoire et les expériences quotidiennes des femmes de couleur, en particulier des femmes noires.
Élevée à Lagos, au Nigeria, Amaka Osakwe a obtenu un BA en études de mode de l’université des Arts de Bournemouth au Royaume-Uni, avant de retourner au Nigeria pour lancer sa marque de mode Maki Oh. La première collection Automne / Hiver 2010, Maki Oh a été inspirée par la cérémonie des rites de passage au Ghana rural (The Dipo Ceremony), au sein de l’ethnie Krobo, au cours de laquelle les filles sont partiellement nues et ornées de perles. Dans cette collection, elle joue avec les vêtements, les parures et les accessoires, et utilise des tissus africains traditionnels. Elle a donné ainsi donné le ton à la signature de la marque mêlant textiles et motifs africains aux silhouettes occidentales.
En 2012, Maki Oh a fait ses débuts à la Fashion Week de New York, mais la véritable percée de la marque aux États-Unis a eu lieu en 2013, lorsque la Première Dame des États-Unis, Michelle Obama, l’a portée lors d’un voyage à Johannesburg. En 2014, à l’occasion de l’évènement « Celebration of Design », Amaka Osakwe a été invitée à la Maison Blanche en tant que l’un des designers préférés de Michelle Obama, avec Diane Von Furstenberg, Jason Wu, Public School . Elle a été le premier et l’unique designer basé en Afrique à être invité à la Maison Blanche. En 2014, Amaka Osakwe a aussi été finaliste du premier prix LVMH pour les jeunes créateurs de mode.
Les créations d’Amaka Osakwe ont été portées par Michelle Obama, Lupita N’yongo, Solange Knowles, Leelee Sobieski, Alek Wek, Thandie Newton, Azaelia Banks, etc. Amaka Osakwe a présenté ses collections pendant la New-York Fashion Week, et ses créations ont été publiées dans Vogue Magazine, WWD, New York Times, The Wall Street Journal, Business of Fashion, W Magazine, New York Magazine, The Financial Times, Forbes, Elle Magazine, Interview Magazine The Fader, Glamour, Paper Magazine, Nylon et bien d’autres.
Thebe Magugu, 27 ans, fondateur de la marque « Thebe Magugu » (Afrique du Sud)
En septembre 2019, en remportant le prix LVMH du jeune designer, Thebe Magugu était devenu le premier designer africain à remporter ce prix qui lui avait été remis le mercredi 4 septembre dans l’enceinte de la Fondation Louis Vuitton, dans le XVIème arrondissement à Paris, par Delphine Arnault, Directrice générale adjointe de Louis Vuitton.
Thebe Magugu est un jeune styliste installé à Johannesburg, en Afrique du Sud. Originaire de la petite ville de Kimberley, il est venu à Johannesburg pour étudier le stylisme, la photographie et les médias de mode à la LISOF Fashion School. Après avoir obtenu la meilleure note pour une de ses collections, il fait des stages et travaille pour une série d’institutions de création et distributeurs de mode. Deux ans plus tard, il crée son label éponyme, THEBE MAGUGU – marque de mode sud-africaine, spécialisée dans le prêt-à-porter féminin et qui joue notamment sur les mix de matières dans ses silhouettes.
Ses collections – Geology (SS’17), Home Economics (AW’18) et Gender Studies (SS’18) – sont citées comme un clin d’œil au climat politique actuel en Afrique du Sud et à l’étranger, notamment en ce qui concerne les attentes mises sur la femme moderne. Thebe Magugu s’inspire des femmes qui ont joué un rôle important dans sa vie.. En février 2019, il a remporté l’ « international fashion showcase award », un prix soutenu notamment par le British Fashion Council et qui récompense les créateurs de mode émergents.
Anifa Mvuemba, 29 ans, créatrice de la marque « Hanifa » (RDC/USA)
Le 22 mai 2020, en pleine pandémie du Coronavirus, qui avait déjà commencé à avoir des conséquences néfastes sur une grande partie de l’industrie de la mode, la marque de vêtements pour femmes Hanifa, créée par Anifa Mvuemba, a présenté un défilé de mode virtuel révolutionnaire via Instagram Live intitulé « Pink Label Congo », pour rendre hommage à son pays d’origine, la République démocratique du Congo (RDC). A la suite de cette innovation spectaculaire, la marque Hanifa a notamment attiré l’attention des célébrités comme Beyoncé, Tracee Ellis Ross et Zendaya, ainsi que de plusieurs magazines de mode à succès. En outre, The Hinton Group, une société de relations publiques appartenant à des Noirs et dirigée par le puissant Nate Hinton, a également signé pour représenter la marque peu de temps après le défilé.
Basée dans le Maryland aux USA, où elle est née et a grandi, Anifa Mvuemba, via sa marque de prêt-à-porter « Hanifa », propose des vêtements contemporains pour femmes de couleur principalement, avec une gamme de styles, de couleurs, de textures et de motifs exclusifs. Le 9 septembre 2019, la créatrice a participé à la présentation de « Generation Next » de Teen Vogue, lors de la New-York fashion week, où elle a lancé sa collection d’automne et présenté quelques looks printemps-été. Plusieurs célébrités portent ses marques notamment Cardi B,Kelly Rowland, Karrueche Tran, Ciara, Jennifer Hudson et Kylie Jenner.
Lafalaise Dion, 28 ans, « Queen of Cowries) (Côte d’Ivoire)
Grâce à ses créations d’accessoires de mode à base de cauris, Lafalaise Dion, basée à Abidjan, a gagné un rayonnement à l’international, notamment depuis que l’une de ses pièces, un masque en cauris dénommé « Lagbadja » (du nom du chanteur et musicien nigérian masqué), a été portée par Beyoncé dans son clip « Spirit ». La fameuse pièce avait été initialement commandée à Lafalaise Dion par Solange Knowles, la sœur de Beyoncé. Mais c’est finalement cette dernière qui l’a portée. Lafalaise Dion a créé sa toute première pièce en cauris en 2018 qu’elle a portée pour se rendre au Chale Wote Street Art Festival d’Accra, au Ghana. La jeune designer a effectué, pendant deux ans, des études de communication et des ressources humaines dans une école spécialisée d’Abidjan. Elle a obtenu son diplôme en 2016. Lafalaise Dion conçoit des chapeaux, des vêtements, des boucles à base de cauris. Elle se procure les coquillages dans les marchés de la ville d’Abidjan. « J’ai grandi dans une société où on nous a appris à rejeter, à diaboliser la spiritualité africaine et les pratiques mystiques. Naturellement, en grandissant, j’ai eu peur de tout ce qui émanait de la spiritualité africaine. Les dieux, les pratiques, ont créé en moi une psychose. Cependant, je gardais caché en moi une admiration inexpliquée pour le cauri. Je ne pouvais pas expliquer comment cette soi-disant «coquille diabolique» pouvait m’attirer autant. Je l’ai observé de loin, je l’ai apprécié en m’interdisant d’avoir un contact physique avec lui. Et puis, il y a quelques années, ma curiosité de journaliste m’a poussé à me rapprocher de la spiritualité pour m’éloigner de la religion. En lisant, en recherchant et en méditant, j’ai découvert la SPIRITUALITÉ AFRICAINE et le pouvoir du Cauri. J’ai compris d’où venait mon attirance pour les cauris. J’ai appris que l’histoire de mon peuple était inséparable de celle du cauri … », explique la jeune designer.
Palesa Mokubung, 39 ans, fondatrice de la marque Mantsho, (Afrique du Sud)
Le 15 août 2019, elle est devenue la première créatrice africaine à collaborer avec la société de mode suédoise H&M pour créer une collection de prêt-à-porter et d’accessoires destinée aux femmes. La collection est un hommage aux femmes audacieuses et élégantes et aux passionnées de mode charismatiques qui ont confiance en elles.
Palesa Mokubung a étudié au Collège technique de Vanderbijlpark. En 2014, elle a obtenu un baccalauréat ès arts en design de mode. Après l’obtention de son diplôme, Palesa Mokubung a obtenu un emploi au sein du célèbre label sud-africain, Stoned Cherrie, devenant ensuite la principale créatrice du label. En 2004, elle a quitté Stoned Cherrie pour créer sa propre marque « Mantsho » (Le noir est beau), qui s’est développée au fil des ans. « . «J’ai choisi le nom ‘Mantsho’ pour parler de mon amour et de mon appréciation pour la femme noire forte», a fait la designer lors d’une interview.
Palesa Mokubung a notamment présenté ses créations au Sénégal, au Ngeria, au Botswana, en Grèce et aux USA. L’objectif de la marque : créer des vêtements qui «représenteront l’Afrique et l’Afrique du Sud, dans le monde entier ».
Palesa Mokubung est l’une des rares designers à confectionner des robes en tissu shwe-shwe ou Amadaki, appelé le tartan de l’Afrique du Sud, un tissu 100 % coton produit par la société Da Gama Textiles.