La République démocratique du Congo accélère la renaissance de sa filière palmier à huile. Depuis son adhésion au Conseil des pays producteurs d’huile de palme (CPOPC), et grâce à la facilitation de Plantations et Huileries du Congo (PHC), le pays muscle sa stratégie pour structurer, professionnaliser et innover dans un secteur clé de son économie. Objectif : bâtir une filière congolaise durable et compétitive sur la scène internationale.
Depuis son adhésion officielle au CPOPC en mars 2025, la RDC refuse de rester spectatrice et ambitionne de devenir un acteur majeur du marché mondial de l’huile de palme.
Pour concrétiser cette ambition, une délégation d’experts du CPOPC, menée par Antonius Yudi Triantoro, représentant du secrétariat général du CPOPC, est sur le terrain à Kinshasa. Leur mission : former, accompagner et renforcer la compétitivité de la filière congolaise, en l’alignant sur les standards internationaux.
Cette visite marque un tournant historique : le passage à l’action et le début d’une nouvelle ère pour l’huile de palme en RDC.
Des formations pour faire émerger des compétences
Du 23 octobre au 1er novembre 2025, les experts du CPOPC sillonnent les provinces de la Mongala et de la Tshopo afin de renforcer les capacités des petits planteurs et partager les meilleures pratiques internationales en matière de production durable d’huile de palme.
Le programme inclut des formations GAP (Good agricultural practices) interactives et ancrées dans les réalités du terrain. Véritables laboratoires d’échange, elles permettent aux experts du CPOPC et aux acteurs locaux de co-construire des solutions pratiques, adaptées au contexte congolais.
Lors d’une séance de travail au ministère de l’agriculture, Yudi Triantoro a présenté le programme et confirmé que les résultats et recommandations seront partagés avec le Gouvernement, soulignant « le rôle clé de l’État dans la coordination, le soutien politique et l’accompagnement des planteurs locaux. »

Pour sa part, le professeur Dr. Mwatsi Manyonzo, conseiller du ministre de l’agriculture, a salué cette dynamique, rappelant que la RDC dispose d’un potentiel agricole considérable grâce à ses vastes terres arables et aux programmes nationaux de distribution de semences de qualité pour le palmier à huile, le café et le cacao.
PHC, moteur de la renaissance du palmier à huile
Fer de lance du secteur, Plantations et Huileries du Congo (PHC) est l’un des catalyseurs de cette transformation. L’entreprise, à l’origine de l’adhésion de la RDC au CPOPC, joue un rôle clé dans la mise en œuvre des projets. « L’adhésion de la RDC au CPOPC représente une étape majeure pour le pays. Elle ouvre la voie à un accompagnement technique, à des transferts de compétences et à des formations concrètes pour nos producteurs. PHC s’inscrit pleinement dans cette dynamique et se positionne comme un partenaire clé pour en faciliter la mise en œuvre sur le terrain », a déclaré Monique Gieskes, directeur général de PHC.
Les premières sessions de formation ont déjà démarré à Yaligimba, encadrées par des experts venus de Malaisie et d’Indonésie, deux leaders mondiaux du secteur. « Je tiens à remercier son excellence Muhindo Nzangi, ministre de l’agriculture et sécurité alimentaire, pour son engagement constant en faveur des cultures pérennes, ainsi que le chef de l’État, son excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour sa vision de la revanche du sol sur le sous-sol», a déclaré Monique Gieskes, précisant que l’histoire de la filière palmier à huile en RDC s’inscrit désormais sur une trajectoire concrète et prometteuse, où innovation, durabilité et inclusion constituent les piliers du développement.
« Ensemble, continuons à bâtir une filière palmicole congolaise forte, durable et porteuse de prospérité partagée », a-t-elle conclu.

Un marché local en pleine effervescence
Parallèlement à sa mission, le CPOPC a mené une étude de terrain sur le marché congolais de l’huile de palme. Résultat : l’huile de palme rouge non raffinée reste reine dans les cuisines, plébiscitée pour ses vertus culinaires et culturelles.
Sur le segment raffiné, la concurrence s’intensifie entre produits locaux et importés. Et, détail révélateur : aucune mention « sans huile de palme » sur les étiquettes, preuve d’une forte acceptation et intégration de cette ressource dans les habitudes alimentaires congolaises.
Mais, un constat émerge : l’absence de certifications de durabilité (comme la RSPO). Un défi, mais aussi une opportunité en or pour les producteurs congolais d’aligner leurs pratiques sur les standards internationaux et de se positionner sur de nouveaux marchés.
Une filière qui veut peser sur la scène mondiale
Ces initiatives marquent la volonté claire de la RDC de rebâtir une filière palmier à huile forte, durable et inclusive.
Avec l’appui du CPOPC et le leadership de PHC, le pays bénéficie désormais d’un accompagnement technique, de transferts de compétences et d’un cadre de coopération permettant de soutenir les petits exploitants, professionnaliser le secteur et stimuler la croissance économique locale.