Jusqu’au mois de Juillet de 2019, Gisèle Mudiay était présidente du conseil d’administration de la United Bank of Africa (UBA) RDC. Elle est également fondatrice de l’association « EnsembleA5 » dédiée à l’encadrement de jeunes filles congolaises. Au mois de juillet, 10 jeunes filles encadrées par l’association, âgées de 12 à16 ans, ont reçu leurs diplômes des mains de la première dame de la RDC, après avoir suivi un atelier sur les STEM( science, technology, engineering, and mathematics) animé par Dr Sandrine Mubenga dans le cadre de son programme STEM DRC Initiative.
Africanshapers : pourriez-vous vous présenter et nous relater votre parcours académique et professionnel?
Gisèle Mudiay : je m’appelle Gisele Mudiay Tshindjibu, Je suis née à Kinshasa. J’ai 55 ans. J’ai une fille de 18 ans. Je suis d’une famille de 5 dont je suis la 4eme. Mon parcours professionnel est on ne peut plus atypique. Je suis avocate. J’ai eu mon diplôme de droit de l’université de la Kassapa en 1991. J’ai fait toutes études à Lubumbashi, mais j’ai dû quitter la ville deux mois après la fin de mes études parce que la situation politique n’était pas bonne. Je ne suis pas portée vers l’Europe donc j’ai choisi d’immigrer en Afrique du Sud pour rester proche de ma famille.
De 1998 à 1990, alors étudiante durant mes deux dernières années de licence à l’université, je travaille comme conseillère juridique et responsable de l’audit et de la comptabilité pour la paye de l’entreprise de mon père Orion,corp. qui sous-traitait et employait 350 personnes dans les mines.
En 1991, je débarque à Johannesburg avec un diplôme de Droit qui a du mal à être reconnu même si les services de l’État qui font les équivalences de qualifications, me confirment que ma licence est un LLB. Lorsque je fais des demandes d’emploi dans des cabinets d’avocats, je ne finis que par faire des photocopies et faire la secrétaire.
Je choisi donc de travailler dans une grande surface de luxe ‘’Stuttafords’’ à Sandton city comme vendeuse pour une marque d’habits allemande. C’est mieux payé. Tous les gens me disent combien j’ai de la chance vue que jamais une noire n’a pu être dans cette position. Je ne sais donc pas leur dire combien je suis brisée de faire ce travail après 7 ans à l’université. Pour arrondir les fins de mois, je cours après la fermeture me changer en uniforme pour faire la serveuse le soir dans un grand restaurant français ‘’Le Canard ‘’, où les responsables sont enchantés par mon accent et ne me donnent que les tables avec leurs plus grand clients …pour mon bonheur, puisque les pourboires sont aussi plus gros.
En 1993, un bureau d’études Suisse vient ouvrir ses bureaux à Johannesburg. Il se focalise sur des études de faisabilité pour des projets d’investissement en Afrique. Je suis juriste et bilingue. Je comprends déjà mieux l’Afrique du Sud qu’eux. Je deviens donc business development manager au sein de ce bureau d’études. J’ai la rage de vaincre et je travaille sur tous les fronts avec la discipline d’un enfant de militaire. Je cumule ce travail et celui du cabinet pendant deux ans.
En 1994, l’année la plus historique en Afrique du Sud avec les premières élections démocratiques, je travaille comme observatrice internationale. J’y rencontre un personnage qui va influer sur mon destin : le Professeur Lennox Hinds, qui était l’avocat de Nelson Mandela depuis des dizaines d’années.C’est le début d’une carrière atypiqueen phase avec ma personnalité, mon background, mes aspirations et mes valeurs fondamentales. Il m’apprend les rouages du lobbying entre Johannesburg, New York et Washington DC. Il nous emmène au congrès aux Nations unies et nous organise des réunions avec le black caucus et d’autres groupes influents. Pour une fille ayant grandi toute sa vie à Lubumbashi, travailler dans un cabinet d’avocat à New-York était invraisemblable.
En 2000, je prends une année sabbatique et je décide de passer à autre chose. Après que l’on me demande par les bureaux du Président Mbeki de traduire un document en français en grande urgence un soir, à renvoyer par fax avant 5h du matin, je réalise qu’il y a une excellente opportunité d’affaire. En 2001, je commence ma compagnie LTSHE INVESTMENT offre des services de traduction (en français, anglais, portugais et arabes) et organise toute la logistique des conférences internationales pour des institutions telles que le NEPAD, la SADC, le IDC (Industrial developpement corporation) et pour des départements de l’administration et des ministères.
De même en 2002, je commence à consulter pour des compagnies minières qui ont des intérêts en RDC et dans d’autres pays francophones. J’accompagne le ministre congolais des mines au forum de Indaba à Cap Town. En 2003, le black economic empowerment (BEE) offre plusieurs opportunités et, donc, avec 5 autres dames, nous commençons une compagnie MAFAA INVESTMENTS pour en saisir quelque unes. Nous constituons des joint-ventures avec des partenaires techniques qui ont l’expertise dans certains domaines pour gagner des marchés dans des domaines aussi variés que la gestion et l’amélioration du système routier, avec un logiciel particulier et la gestion du patrimoine immobilier dans une région où une compagnie d’assurance décide de sous-traiter. Pour ne citer que ces deux cas.
En 2008, je décide qu’il est temps de rentrer dans mon pays et d’apporter ma contribution pour son développement. Mon premier travail, après 18 ans à l’étranger, est conseillère du ministre de l’énergie jusqu’en 2012. Je suis la seule femme dans le cabinet et la seule femme membre du comité de pilotage de Inga 3, le grand projet hydroélectrique . Un espace de travail où la culture institutionnelle est fortement stéréotypée. Je ne me laisse pas intimider par tous les ingénieurs avec qui je travaille et, pose autant de questions qu’il faut pour comprendre les challenges et les dilemmes du secteur énergétique du pays.
Par la suite, je décide de me remettre finalement au barreau à temps plein. Pour ce faire, je termine le processus d’admission tel que prévu en faisant l’examen, en passant des heures à faire du travail pro deo dans les bureaux de consultations gratuites, en passant notamment des journées entières à la prison centrale de Makala dans des conditions effroyables.
Plus tard, je travaille avec un des plus vieux cabinets de la place avec une solide réputation, le « Cabinet Lukunku » qui a l’avantage d’avoir parmi ses clients, les plus gros employeurs tels que les brasseurs et les compagnies de télécommunications. Cela me donne une excellente opportunité de m’accoutumer aux cours et tribunaux, au système judiciaire, aux conflits dans le droit du travail, les contentieux administratifs, le droit des affaires mais aussi les dossiers de succession.
En 2013, j’ai beaucoup de mal à arrondir mes fins de mois et j’ai presque envie de rentrer en Afrique du sud. On me dit que mon CV a de bon atouts pour les banques et les compagnies de télécommunications. Je l’introduis dans 3 banques et 3 compagnies de télécommunications pour un poste de direction. UBA me rappelle après 3 mois pour me dire qu’ils ont autre chose à me proposer…le conseil d’administration, en mai 2013.
En 2015, ma famille traverse une année difficile, car on perd 3 membres de famille en l’espace de 6 mois. Je décide de me déconnecter de tout et je vais passer un mois à New York. Le jour de mon retour, en septembre 2015, alors que je suis à l’aéroport JFK, j’ai une série de message qui me félicite, je ne comprends rien. Ma grande sœur m’appelle pour me dire que j’étais nommée conseiller à la Présidence : honorée. Mais je ne doute pas un instant que c’est parce que je suis la fille de ma mère, une battante en politique.
Quel est le point de départ de l’association « Ensemble A5 » ? Qu’est-ce qui a motivé sa création ?
Le quotidien autour de moi, la frustration. Ces jeunes filles qui souvent me demandent comment j’ai fait pour y arriver. Dans un pays où la déchéance de la société, l’inversion des valeurs, des mœurs, la misère vous agressent chaque jour, on finit par réaliser que le privilège d’avoir eu des parents comme les miens et une éducation me donnent aussi des devoirs et des obligations pour notre société pour notre pays et, qu’il ne faut pas attendre que l’état ou l’Europe vienne le faire. Un genre de CSR pour individu.
Avec l’âge, on a tendance à revisiter son but, sa vision et ses priorités pour la vie, et ils ont tendance à progresser au-delà de soit même. Pour moi, il s’est agi de l’accompagnement de ces jeunes filles et femmes que l’on voit en mode de survie continuel, pour le meilleur avenir possible pour elles. Cela commence par les éduquer pour qu’elles sachent faire les bons choix.
Quelle est la particularité de cette association par rapport à celles qui existent déjà ?
Le programme de mentorat a été taillé sur mesure pour s’assurer que les femmes à qui nous avions demandé de nous rejoindre comme mentors, ne seraient pas perturbées dans leurs emplois du temps. Si on en fait une contrainte, cela deviendrait difficile pour elles de suivre.
Nous demandions à chacune de choisir 4 filles (une du niveau primaire, une du niveau secondaire, une du niveau supérieur / universitaire et une, ayant moins de 3 ans d’expérience professionnelle) elles-mêmes parce que les parents sont plus en confiance s’ils connaissent la personne et donc, ne pas s’inquiéter de voir leurs filles passer une journée entière avec une dame qui dit vouloir lui l’encadrer. Ces filles doivent être issues de famille démunies et nous leur parlons comme on parle à nos propres filles. Nous leur prodiguons des conseils sur des choses rudimentaires et importantes pour nous mais malheureusement ignorées par elles.
J’ai dû modifier ce format après les avis des experts qui insistaient sur l’importance de former les formateurs. A ce titre, nos mentors devraient être formées. Néanmoins, mis à part quelques exceptions, il m’est impossible de demander cela à ces grandes dames.
Nous, les femmes congolaises sommes souvent critiquées d’être parmi les plus egocentriques du continent et ayant peu d’union entre nous. Je voulais donc absolument associer le plus de femmes possible afin de démontrer que nous sommes en mesure d’œuvrer positivement pour le bien de notre société. L’intelligence collective des femmes congolaises vaut son pesant d’or.
Quelles sont les activités que vous organisez dans le cadre de cette association ?
Une fois par mois, nous tenons notre réunion. Avec le changement conseillé par les experts, vu la sensibilité de certains sujets et la délicatesse avec laquelle il faut s’adresser aux jeunes filles, nous avons une vingtaine de mentors internes qui, elles, ont suivi la formation pour couvrir ces sujets clés. Et nos grandes dames mentors sont invitées par groupe de 5 pour parler de leurs parcours professionnels et bien sûr, donner des conseils sur la ligne de conduite ; les attitudes ; le respect ; la discipline ; la morale ; l’éthique ; la persévérance et beaucoup d’autres secrets de leurs réussites.
Au mois de juin, nous avons eu une excellente opportunité offerte par Dr Sandrine Mubenga et son STEMDRC initiative pour la formation de 10 de nos filles âgées entre 12 et 16 ans. La remise de diplômes faites par la première dame était une expérience hors du commun et très encourageante pour nos filles.
Il y a cependant plusieurs autres choses que je fais avec une équipe restreinte pour nous assurer les avantages à offrir, les ouvertures à saisir et les formalités à remplir afin que la mission et les objectifs de l’association soient remplis le mieux possible. C’est par exemple mon dernier voyage pour les États-Unis afin d’assister à une conférence.
Votre objectif principal est la « la déféminisation de la pauvreté ». Pensez-vous que la pauvreté, principalement en RDC, soit une question liée au genre ?
Sur 3.5 milliards de pauvres dans le monde, la majorité sont des femmes. Il a été démontré partout au monde qu’elles sont les plus touchées par la pauvreté et qu’il y a une tendance à l’accroissement et à la transmission à leurs enfants dans les ménages ayant des femmes à leurs têtes, d’où l’expression « féminisation de la pauvreté » qui est utilisée par les Nations-Unies.
L’ampleur du phénomène de la pauvreté en RDC est immense :70 % vivent sous le seuil national de pauvreté en milieu urbain contre 90 % en milieu rural. Encore une fois, la majorité sont des femmes. A Kinshasa, avec 8 millions d’habitants, l’urbanisation de la pauvreté est tangible et palpable. Dans sa forme la plus sévère, 60 % sont incapables de subvenir à leurs besoins vitaux. Il faut aussi englober le déni des opportunités et de choix.
J’ai pensé qu’il est on ne peut mieux approprié d’utiliser le terme à l’inverse ‘’déféminiser’’ pour notre O.N.G qui, justement, a pour mission de s’attaquer aux causes même de cette féminisation, en encadrant et assistant les jeunes filles, femmes parce qu’ éduquer une fille c’est éduquer une nation.
La pauvreté est un fait multidimensionnel qui implique une insuffisance de ressources, de capacité ou de libertés. Il a été établi que l’inégalité des genres est un des éléments qui en sont à l’origine.
Aucun des objectifs de développement durable ne peut être atteint sans l’égalité des genres. En RDC, nous sommes au bas de la liste. Nos prioprités se trouvent donc dans l’éducation où 2/3 des filles sont analphabètes. Mandela l’a bien dit : “L’Education est l’arme la plus puissante pour changer le monde”.
De quelle manière comptez-vous opérer cette « déféminisation de la pauvreté » ?
EA5 insiste sur l’importance des études afin qu’il n’y ait aucun doute dans la tête de ces filles que la condition sine qua none pour elles d’avoir une vie meilleure est de faire des études. Ainsi, aucune ne sera tentée de se marier et d’avoir des enfants avant qu’elle n’aie eu, au minimum, un certificat d’études. Et chacune se battra avec les moyens qu’elle a pour échapper au mariage précoce ou encore à une grossesse précoces. Nous inculquons l’importance des études aux jeunes filles et à leurs mères qui souvent croient encore que le mariage est l’unique solution.
Parce que l’éducation atténue ce phénomène surtout lorsque l’on se retrouve veuve, divorcée, seule et dans l’incapacité de se prendre en charge.
Par ailleurs, renforcer les capacités par des femmes par des formations est essentiel ; leur offrir des opportunités économiques et éducatives ; les autonomiser par des formations est essentiel pour les sortir de ce cercle vicieux.
Dans EA5 nous avons 45 jeunes femmes qui se sont séparées d’avec leurs maris pour les raisons les plus farfelues : enfant né avec malformation, belle-famille n’acceptant pas la tribu ou encore incapacité à enfanter un fils après 3,4, ou 5 grossesses, avant d’être finalement abandonnées pour une plus jeune. Et elles ne savent ni lire ni écrire et sont incapables de satisfaire leurs besoins biologiques, sociaux et culturels minimaux.
Nous organisons également des formations dans des activités génératrices de revenus identifiées pour elles ; facilitons les opportunités de formation et d’accès à l’emploi pour celles de nos filles qui ont des diplômes ; déployons des efforts visant à recentrer les politiques d’élimination de la pauvreté particulièrement dans les zones rurales telles que dans les deux Kasaï où EA5 se bat pour l’encadrement de près de 200 jeunes filles ; luttons contre les mariages forcés et les grossesses précoces. Par ailleurs, il s’agit également pour nous de considérer d’influencer le marché du travail par une discrimination positive ou autres procédés visant à l’application du principe d’égalité des chances ; de soutenir un engagement commun pour l’essor de l’entrepreneuriat féminin et de pousser l’amplification d’un artisanat national, etc.
Quels sont les messages que vous adressez ou les conseils que vous fournissez dans vos programmes de mentorat ?
Aux dames mentors, j’ai demandé, dès le départ, de pouvoir parler à ces enfants comme on parle à nos propres filles. On insiste sur l’importance des études, du travail et de l’initiative pour le leadership de projet qui peuvent avoir un impact positif sur leur environnement.
On leur parle de savoir vivre et de savoir être. On converse sur l’estime de soi, la confiance et la dignité qu’elles doivent avoir pour elles-mêmes.
Pour le mois de mai 2019, nous avons reçu la directrice générale de SN Bruxelles avec deux dames de son équipe qui ont parlé de leurs parcours respectifs et expliqué aux filles la discipline, les qualités et la persévérance dont elles ont fait preuve pour arriver où elles sont aujourd’hui.
En outre, nous avons aussi reçu la directrice générale adjointe d’Equity banque qui les a plus stupéfaites du fait qu’elle ressemble à une jeune fille de 20 ans. La directrice exécutive du prestigieux conseil mondial du diamant, Marie-Chantal Kaninda, leur a a relaté les conditions de travail inhabituelles dans lesquelles elle se retrouvait souvent en pleine brousse lorsqu’elle travaillait pour une compagnie minière.
Ce sont des dames que nos filles disent, ne voire qu’à la télévision ou en tous les cas, de très loin. Cette journée restera inoubliable pour les filles. Elle leur a ouvert d’autre portes, d’autres rêves, et a créé une motivation supplémentaire. En outre, nous avons aussi un pool de jeunes filles universitaires brillantes (STEM) référée par Raissa Malu (Next Einsten Forum) qui sont nos mentors et qui peuvent directement témoigner du choix fait pour leurs études et des opportunités qu’il offre.
Quels sont vos projets pour l’association ?
Les déficits économiques annuelles attribuables au fait que les filles ne bénéficient pas du même niveau d’éducation que les garçons atteint des milliards de dollars, plus en Afrique que dans les pays développés. Des statistiques ont même prouvé qu’une seule année supplémentaire d’enseignement primaire accroît le revenu de 10 à 20 pour cent et jusqu’à 25 pour cent pour le niveau de l’enseignement secondaire. Le coût de tout ceci est énorme. Mes projets pour l’avenir sont, en majeure partie, liés à cet effet : améliorer les conditions de vie de la jeune fille, « déféminiser » la pauvreté et autonomiser la femme congolaise afin de contribuer à la croissance économique.
Bio Express
Age : 55 ans.
Statut (social, matrimonial) : Mère d’une fille de 18 ans
Source d’inspiration ? Variée selon les raisons …
Mes parents, lorsqu’il s’agit d’intégrité, de sens des valeurs, de principe ; de courage et de mariage.
Mandela lorsqu’il s’agit de distinction, de dignité et d’amour patriotique.
Thomas Sankara lorsqu’il s’agit d’amour pour son peuple
Michelle Obama et Maya Angelou lorsqu’il s’agit de force de caractère et de parcours inhabituels.
Jackie O et les femmes congolaises des années 60 lorsqu’il s’agit d’élégance et de classe.
Et ces femmes congolaises inconnues aux bataillons qui font les champs, vendent du pain dès 4h du matin, font des petits commerces dans des conditions extrêmement difficiles, insolites et, arrivent à payer les études pour leurs enfants.
Livre de chevet ?
Jamais un seul.
The road less travel by Morgan Scott Peck
Educated by Tara Westover
Dreams from my father by Barack Obama
Half the yellow sun by Chimamanda Ngozi Adichie
Mindset: The new psychology of success by Carol S.Dweck
Si vous aviez exercé un autre métier ?
Psychologue
Si vous étiez un personnage dans l’histoire ?
Thomas Sankara
Citation préférée ?
“Success isn’t about how much money you make; it’s about the difference you make in people’s lives.”
— Michelle Obama,
Un mot qui correspond à votre vision de la vie ?
Restauration
Hobbies ?
Jazz, lecture, temps en famille, voyage.