Elle a été nommée députée, sans droit de vote, le jeudi 22 avril, par le président namibien, Hage Geingob, qui a le droit de nommer 8 députés sans droit de vote, au sein de l’Assemblée nationale du pays. Patience Masua remplace Peter Vilho, ancien ministre de la défense de la Namibie, qui a démissionné au début du mois d’avril 2021.
Née et élevée à Otjiwarongo, une ville agricole du nord de la Namibie, Patience Masua a toujours déclaré que son rêve est de changer le monde et d’être la voix des sans voix.
Détentrice d’une Licence en droit de l’université de Namibie, elle envisage d’effectuer une maîtrise en droit international des droits de l’homme et soutient qu’aucune société ne peut prospérer là où les droits de l’homme ne sont pas respectés, protégés et promus au plus haut niveau possible.
Patience Masua est membre de la South West Africa People’s Organization (SWAPO-Organisation du peuple du Sud-Ouest africain), le parti au pouvoir en Namibie depuis l’indépendance du pays en 1990. Elle a travaillé au sein du bureau du président de la SWAPO à l’Assemblée nationale.
Leader estudiantin et de la jeunesse
Patience Masua a aussi été secrétaire générale de la Namibia national students organisation (NANSO- Organisation nationale des étudiants de Namibie) ainsi que présidente du Parlement de l’Union des étudiants de l’université de Namibie, organe responsables notamment du contrôle du travail réalisé par le Conseil des représentants des étudiants de l’Université de Namibie. Patience Masua est aussi actuellement directrice pays du forum des jeunes d’Afrique australe.
En tant qu’activiste de l’autonomisation des jeunes, ancienne représentante de la Namibie dans l’aile étudiante de la SADC Lawyers Association, ancienne représentante de l’Afrique australe à l’association des étudiants du Commonwealth, Patience Masua est préoccupée par les défis actuels auxquels la jeunesse namiobienne est confrontée et estime qu’ils doivent être traités rapidement pour amener un changement significatif dans la société en général, et pour les jeunes en particulier, qui sont l’avenir de la Namibie. Parmi ces problèmes figurent le chômage des jeunes, la violence sexiste chez les jeunes, l’éducation et les problèmes de santé mentale. Ainsi, son objectif est de mettre en place des politiques axées sur les droits de l’homme.
Passionnée par l’histoire, la gestion publique, les droits de la personne et le développement de la jeunesse, Patience Masua estime que le droit représente ses croyances et ses valeurs. Cette passion pour l’histoire l’a conduite vers des études de Droit. «Je voulais juste voir pourquoi la configuration politique est la même en Namibie. Le débat a été l’une des choses qui m’a donné la passion d’aider les gens en publiant des articles de journaux et en défendant les jeunes. J’aime le droit car c’est l’un des outils les plus puissants pour conduire le changement au sein de la société», a-t-elle déclaré lors d’une interview.
Amatrice de débats
Oratrice hors-pair, Patience Masua a toujours participé à des concours de débats, comme en 2016 lorsqu’elle a participé à la cinquième conférence annuelle du lycée Model United Nations (Munnam) à Windhoek, remportant le prix de la meilleure école avec les membres de son équipe Thelma Mackinza et Gabriel Haughk. La même année, avec son équipe, elle participé à un concours de débat au Botswana dans le cadre des championnats de débat Orate Africa. Leur équipe a été la première équipe d’un lycée de Namibie à remporter la compétition. « Le débat vous apprend l’art de l’analyse critique, de l’objectivité et de la persuasion», a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, lorsqu’elle était en terminale dans son école, Patience Masua a été envoyée en Allemagne par l’ambassade d’Allemagne de Namibie et a participé à la conférence «Écoles: partenaires pour l’avenir» (PASCH).
À ce jour, Patience Masua a publié des articles d’opinion sur des questions telles que l’intelligence émotionnelle dans la lutte contre la violence sexiste, les inégalités entre les genres et les inégalités économiques.
Passionnée par le bénévolat
Oratrice invitée dans plusieurs évènements, notamment à son ancienne école, Patience Masua est également passionnée de bénévolat et de volontariat. «Au lycée, j’avais l’habitude d’encadrer des élèves qui avaient la passion d’avoir un impact sur la vie au niveau communautaire. Je pense que le bénévolat est l’essence même de ce qui m’a construit. Je ne suis pas d’accord avec l’exploitation, je suis d’accord avec le service ». Ainsi, Patience Masua est aussi bénévole au Bureau de la Première Dame de la Namibie. «J’apprécie le bénévolat. Au cours de ma première année à l’université de Namibie (Unam), je me suis portée volontaire pour le bureau des relations internationales et en tant que volontaires, nous aidions à coordonner des projets pour le bureau », a déclaré Patience Masua, pour qui les jeunes doivent s’intéresser au bénévolat, en apprenant notamment aux enfants à lire ou à acquérir d’autres compétences de base dans la vie. « Tout ce que vous devez donner, c’est votre temps ».
En 2017, Patience Masua, après la sélection de son université, et alors qu’elle était en première année, Patience Masua a rejoint plus de 60 étudiants en Malaisie pour le programme de résidence des universités du Commonwealth, où ils ont aidé à rédiger une politique. La même année, elle a rédigé, avec 70 autres jeunes Africains, la position des jeunes sur la politique de conservation de la faune en Afrique.
Patience Masua est également une ancienne bénéficiaire du Mandela Washington Fellowship Young African Leaders Initiative. «Mon objectif est simple: occuper les postes que j’occupe pendant mon mandat et espérer également utiliser les installations dont je dispose pour permettre à plus de jeunes d’avoir accès au type d’exposition que j’ai eu tout au long de mon parcours de leadership et de créer une plus grande présence internationale pour la jeunesse namibienne », a-t-elle déclaré lors d’une interview.