Elles sont Gouverneures ou Vice-Gouverneures des banques centrales de leurs pays respectifs. Ces 10 banquières font encore figure d’exception à ces postes encore réservés aux hommes dans plusieurs pays sur le continent. Portraits.
Caroline Abel,47 ans, (Seychelles)
Depuis le 14 mars 2012, l’économiste seychelloise est la gouverneure de la banque centrale des Seychelles, la première femme à exercer cette responsabilité aux Seychelles. Elle a débuté sa carrière au sein de cette banque en avril 1994 et y gravi tous les échelons. En juillet 2010, elle est nommée vice-gouverneur de l’institution ,avant de devenir gouverneure.
Fundi Tshazibana,43 ans, (Afrique du Sud)
L’économiste sud-africaine est vice-gouverneure de la South African Reserve Bank depuis le 10 juillet 2019, en charge des marchés financiers, des relations et politiques économiques internationales et des services juridiques. Avant sa nomination à ce poste, elle a été conseillère du gouverneur de la banque. Auparavant, de 2015 à 2018, elle a été directrice exécutive suppléante du Fonds monétaire international, à Washington, DC, pour 23 pays d’Afrique subsaharienne, dont l’Afrique du Sud. En 2018, elle est devenue la première femme à rejoindre le comité de politique monétaire (MPC) de la Banque de réserve sud-africaine, depuis la démission de l’ancien gouverneur Gill Marcus en 2014.
Aishah Ahmad, 44 ans, (Nigeria)
Née le 26 octobre 1976, Aishah Ahmad a été nommée vice-gouverneure de la Banque centrale du Nigeria (CBN) le 23 mars 2018. En tant que vice-gouverneure en charge de la stabilité du système financier, elle est chargée de diriger la mise en place d’un système financier sain au Nigeria, l’un des principaux objets de la banque, tel que spécifié dans la loi organique mettant en place la CBN. À ce titre, Aishah Ahmad est membre du conseil de direction et du comité des gouverneurs de la CBN et présidente du Centre de formation des institutions financières (FITC), une organisation à but non lucratif offrant des services de formation, de conseil et de recherche pour le secteur des services financiers.
Avant sa nomination à la CBN, Aishah Ahmad était directrice exécutive, banque de détail chez Diamond Bank PLC. Elle a plus de 22 ans d’expérience en tant que cadre d’entreprise et experte en finances. Elle a effectué sa carrière dans la banque et l’investissement dans plusieurs institutions financières, notamment NAL Bank Plc, Zenith Bank Plc et Stanbic IBTC Bank Plc (membre de Standard Bank Group, SA), entre autres.
Aishah Ahmad est titulaire d’un Master en finance et gestion de la Cranfield School of Management, Royaume-Uni, et d’un MBA (Finance) de l’université de Lagos, au Nigeria. Elle a obtenu son Bachelor en comptabilité à l’université d’Abuja, au Nigeria. Elle est aussi membre de la Chartered Financial Analyst (CFA) Association et de la Chartered Alternative Investment Analyst (CAIA).
Par ailleurs, Aishah Ahmad est une ardente défenseuse de l’autonomisation des femmes et des jeunes. Elle est bénévole dans les villages d’enfants SOS, au Nigeria et a été présidente du Conseil exécutif des femmes dans la gestion, les affaires et la fonction publique, une ONG de premier plan axée sur les femmes en Afrique subsaharienne.
Aishah Ahmad est mariée et a deux fils.
Nadia Gamha (Tunisie)
Elle est vice-gouverneure de la banque centrale de Tunisie (BCT) depuis le 24 août 2018, la première femme nommée à ce poste. Elle est la plus ancienne des directeurs généraux de la BCT, où elle a fait toute sa carrière et a gravi tous les échelons , occupant notamment, pendant 8 ans, le poste stratégique de directeur de Cabinet du Gouverneur de la BCT.
Nadia Gamha est détentrice d’une Maîtrise en hautes études commerciales de l’Institut des hautes études commerciales (IHEC)-Carthage (1985) , où elle a été Major de promotion et lauréate du Prix présidentiel de l’IHEC. Elle est aussi détentrice d’un diplôme de 3ième cycle en gestion bancaire de l’Institut de financement du développement du Maghreb arabe (IFID), en 1988, où elle a également été Major de promotion.
Elle a rejoint la BCT en janvier 1988 en tant que cadre à la direction générale des études. En janvier 1991, sollicitée par la direction générale du crédit et des banques, elle est désignée respectivement chef de service de la supervision des banques de développement, en juin 1994, puis sous-directrice de la supervision des banques de développement et des établissements financiers spécialisés, en octobre 1999. En avril 2001, Nadia Gamha a été nommée directrice adjointe de la supervision des banques de développement et des établissements financiers spécialisés.
Une année plus tard, en avril 2002, elle a été promue directrice du Cabinet du gouverneur de la BCT, avec rang de directeur général à partir de juillet 2003. En juin 2011, elle a été nommée directrice générale de la supervision bancaire, poste qu’elle occupait avant sa nomination comme vice-gouverneure de la BCT.
Membre du collège du comité général des assurances depuis juillet 2011, Nadia Gamha a également été membre du conseil d’administration de sociétés pétrolières (SODEPS) ; membre du conseil d’administration de la Tunisian Foreign Bank (TFB) à Paris d’octobre 2012 à janvier 2014. Depuis janvier 2018, elle est membre du conseil de surveillance du Fonds de Garantie des dépôts Bancaires ; membre du comité pédagogique et enseignante dans le cadre du Mastère professionnel de « Gouvernance bancaire » dispensé conjointement par l’Académie des banques et finance relevant de l’association tunisienne des banques et établissements financiers (APTBEF) et de l’école supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) Tunis. Nadia Gamha a également été membre représentant la BCT dans les groupes des superviseurs (francophones octobre 2011; arabes novembre 2012) et membre de la délégation représentant la BCT au groupe consultatif pour la région MENA du Financial Stability Board (FSB) en mars 2013.
Sheila M’Mbijjewe, 62 ans, (Kenya)
Sheila M’Mbijjewe a été nommée vice-gouverneure de la banque centrale du Kenya en juin 2015. Elle est titulaire d’une licence en comptabilité et finance de l’université Kingston (Royaume-Uni) et est une comptable agréée pour l’Angleterre et le pays de Galles. Sheila M’Mbijjewe a eu une longue carrière dans les domaines de la comptabilité et de l’audit. Elle a occupé des postes de direction dans le secteur bancaire et a été la première femme au Kenya à être nommée directrice exécutive d’une banque commerciale cotée à la bourse. Elle a travaillé au comité de politique monétaire de la banque centrale du Kenya et au centre d’informations financières du Kenya.
Par ailleurs, elle a siégé au conseil d’administration de plusieurs sociétés, dont la Capital Markets Authority, la Bourse de Nairobi, la Old Mutual Insurance Company Kenya, le Financial Reporting Centre du Kenya, Pricewaterhouse Kenya et Deloitte Touché Kenya.
Sheila M’Mbijjewe a été membre fondateur du comité de politique monétaire au Kenya et du comité consultatif du Kenya sur la criminalité et la lutte contre le blanchiment d’argent.
En 2008, elle a reçu la médaille présidentielle pour services rendus à son pays, la Moran of the Burning Spear (MBS). Son mandat avec Patrick Njoroge, gouverneur de la CBK, a eu un impact significatif sur l’assainissement du secteur financier du Kenya, qui a notamment conduit à la fermeture de trois banques, la stabilisation du Shilling Kényan et l’augmentation de l’inclusion financière au Kenya.
Elsie Addo Awadzi (Ghana)
Elsie Addo Awadzi a été nommée deuxième vice gouverneure de la Banque du Ghana, en février 2018, chargée, entre autres, de la réglementation financière, de la stabilité financière et de l’inclusion financière. Elle est la deuxième femme nommée vice-gouverneur de la banque du Ghana en 62 ans d’histoire de la Banque.
Avant sa nomination à ce poste, elle était Conseillère principale de l’unité du droit financier et fiscal du département juridique du Fonds monétaire international (FMI), basée à Washington, DC. A ce poste, elle a contribué à la conception des réformes pour renforcer les systèmes financiers et gérer les crises financières dans divers pays membres du FMI, et donner des conseils sur les aspects juridiques et institutionnels de la gestion des finances publiques.
Avant de rejoindre le FMI en 2012, Elsie Addo Awadzi a exercé, pendant deux mandats, comme commissaire de la Securities & Exchange Commission du Ghana. A ce titre, elle a travaillé sur des réformes juridiques clés du secteur financier au Ghana et dans d’autres pays d’Afrique. Elsie Addo Awadzi a également travaillé brièvement en tant que courtière principale en trésorerie à la Barclays Bank Ghana Limited, après avoir travaillé dans un Cabinet juridique privé.
Elle est titulaire d’un Master en Droit (commerce international et droit économique) avec distinction de la Georgetown University Law Center à Washington, D.C, et d’un certificat de qualification en droit de la Ghana School of Law. Elle est également titulaire d’un M.B.A. (Finance) de l’université du Ghana et d’une Licence en droit de la même université.
Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal (Maurice)
C’est depuis le 1er mars 2020 qu’Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal a été nommée deuxième vice-gouverneure de la banque centrale de Maurice (Banque de Maurice) par le Président de Maurice, Prithvirajsing Roopun, sur recommandation du Premier ministre de ce pays, Pravind Kumar Jugnauth. Hemlata Sewraj-Gopal a rejoint la Banque de Maurice en 2003. Avant sa nomination comme deuxième vice-gouverneure de cette banque, elle était le secrétaire de la Banque de Maurice. À ce titre, elle a également été secrétaire du conseil d’administration, secrétaire du comité d’audit, membre du comité d’investissement et présidente du comité d’appel d’offres. Au cours de sa carrière, Hemlata Sewraj-Gopal a supervisé plusieurs départements clés, notamment les ressources humaines, les achats ainsi que la comptabilité et la budgétisation.
Avant de rejoindre la Banque de Maurice, Hemlata Sewraj-Gopal était directrice services aux entreprises au Board of Investment (2001-2003), contrôleur financière à la Mauritius Export Development and Investment Authority (1997-2001) et Manager chez KPMG Mauritius, de 1993 à 1997. Hemlata Sewraj-Gopal a également travaillé pendant trois ans à Londres chez Arthur Andersen.
Boursière d’État, Hemlata Sewraj-Gopal est titulaire d’une Licence en économie et études sociales (avec distinction) de l’université de Manchester. Elle est également comptable agréée de l’Institut des comptables agréés d’Angleterre et du Pays de Galles (ICAEW).
Rekha Mhango (Zambie)
Depuis décembre 2019, elle est vice-gouverneure de la Banque centrale de Zambie (Bank of Zambia), en charge de l’administration. A ce poste, elle est responsable de la supervision et de la direction stratégiques des fonctions de soutien de la Banque, notamment les finances, les ressources humaines, l’audit interne, les technologies de l’information et de la communication, les services juridiques, les services d’approvisionnement et de maintenance et la stratégie et la gestion des risques. Ses responsabilités consistent également à promouvoir l’avancement des femmes et l’égalité des genres sur le lieu de travail et à promouvoir l’inclusion financière des femmes.
Avant d’être nommée vice-gouverneure de la Bank of Zambia, Rekha Mhango a été, pendant près de 7 ans, directrice des ressources humaines au sein de la même banque. Elle a plus de 15 ans d’expérience comme professionnelle des ressources humaines dans les secteurs public et privé. Elle a occupé des postes de direction chez Zambia Telecommunications Company Limited et Ecobank Zambia.
Rekha Mhango est détentrice d’un Master en gestion des ressources humaines de l’université nationale de Singapour, d’une Licence en droit de l’université de Lusaka et d’une autre Licence en administration publique de l’université de Zambie.
Sur le plan international, elle est membre et actuelle présidente du comité « Genre et finance inclusive » de l’Alliance pour l’inclusion financière (AFI). Elle a également siégé au comité du dialogue social de l’Organisation internationale du travail pendant quatre ans, de 2016 à 2020.
Retšelisitsoe Matlanyane (Lesotho)
Depuis 2012, elle est la gouverneure de la banque centrale du Lesotho, la première femme à occuper ce poste dans le pays. Elle est détentrice d’un doctorat en Macro-économie de l’université de Pretoria(Afrique du Sud), d’un Master en économie de l’université du Botswana et d’une Licence en économie d’université nationale du Lesotho. Son prénom « Retšelisitsoe » signifie « Sympahie » en langue Sesotho.
Avant de rejoindre la banque centrale du Lesotho, elle a été professeure à l’université nationale du Lesotho, où elle a commencé en 1994. Elle a rejoint la banque centrale du Lesotho comme deuxième-vice gouverneure, puis a été nommée 1ère vice-gouverneure, poste qu’elle a occupé jusqu’à sa nomination comme gouverneure.
Monique Nsanzabaganwa (Rwanda)
Depuis mai 2011, Dr Monique Nsanzabaganwa est vice-gouverneure de la Banque nationale du Rwanda. Elle a été ministre du commerce et de l’industrie de 2008 à 2011, la première femme à ce poste, et a aussi été ministre d’État à la planification économique au ministère des finances et planification économique du Rwanda de 2003 à 2008. Auparavant, elle a travaillé comme chargée de cours en économie à l’université nationale du Rwanda.
Parlant couramment l’anglais et le français, le Dr Monique Nsanzabaganwa est détentrice d’un Doctorat en économie (2012) et d’un Master en économie (2002) de l’université de Stellenbosch, en Afrique du Sud . En tant que ministre du commerce et de l’industrie, le Dr Monique Nsanzabaganwa a dirigé la mise en œuvre des réformes Doing Business, via lesquelles une douzaine de lois relatives aux entreprises ont été rédigées, défendues et adoptées par le Parlement rwandais en moins d’un an, ce qui a valu au Rwanda le privilège de meilleur réformateur mondial (rapport DB 2010) et de deuxième meilleur réformateur l’année suivante (rapport DB 2011).
Au moment où elle a quitté le ministère, le Rwanda se classait au 45e rang mondial (rapport DB 2012). Elle a contribué à la création du RDB (Rwanda Development Board), une institution chargée développement du secteur privé au Rwanda. En tant que ministre du commerce et de l’industrie, elle s’est également concentrée sur la formulation de politiques et la mise en œuvre de réformes dans les domaines des droits et de la protection des consommateurs, de la concurrence, des droits de propriété intellectuelle, de l’artisanat, du mouvement coopératif et de la conservation, ce qui lui a permis de diriger la mise en place du premier régime d’indemnisation. pour les dommages causés par des animaux protégés. Sous son mandat de portefeuille de la planification économique, le Dr Monique Nsanzabaganwa a contribué au renforcement du système de planification et de statistique aux niveaux local et national. Elle a coordonné la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation du DSRP2 et l’élaboration du premier EDPRS (Stratégie de développement économique et de réduction de la pauvreté).
Elle a également dirigé la création de l’Institut national des statistes du Rwanda et la formulation de la politique et du cadre juridique de la microfinance. Le Dr Monique Nsanzabaganwa siège à plusieurs conseils d’administration, dont l’Institut national des statistiques du Rwanda, où elle préside le conseil d’administration, et le Women’s World Banking, une organisation mondiale à but non lucratif qui promeut des solutions bancaires pour les femmes à faible revenu, où elle est une membre du Conseil consultatif africain. Le Dr Nsanzabaganwa est également membre fondatrice et présidente de la section du Rwanda de NFNV (New Faces New Voices). NFNV est un mouvement panafricain qui vise à autonomiser les femmes dans la finance. Ses autres responsabilités au sein de la société civile rwandaise comprennent la direction du travail exécutif en tant que première vice-présidente de Unity Club, une organisation non gouvernementale composée d’anciens ministres et conjoints rwandais et présidée par la Première Dame du Rwanda. L’objectif d’Unity Club est de refléter des modèles d’unité pour inspirer la communauté dans la reconstruction du Rwanda et le développement durable.
Par ailleurs, le Dr Monique Nsanzabaganwa est membre de la Harvard University John F. Kennedy School of Government’s Executive Education in Public Financial Management, membre de l’Africa Leadership Initiative East Africa et de l’Aspen Global Leadership Network, et membre de l’African Leaders Network.