3 Africaines lauréates du prix « Jeunes talentueux internationaux » de L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science

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Ces scientifiques prometteuses font partie des 15 lauréates à travers le monde du prix « Jeunes talentueux internationaux » du programme L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science et ont été honorées lors de la cérémonie de la 21e édition du Prix international L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, organisée le 14 mars 2019 à Paris.

Cette cérémonie a mis à l’honneur cinq femmes scientifiques d’exception, issues de différentes régions du monde et récompensées pour l’excellence de leurs travaux dans le domaine des sciences de la matière, des mathématiques et de l’informatique. Ces 5 scientifiques ont reçu chacune 100 000 € et ont été mises en lumière aux côtés de quinze jeunes talents féminins scientifiques internationaux.

Le programme L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science, explique-t-on, valorise également les réalisations de jeunes femmes à l’orée de leur carrière scientifique. Près de 280 boursières nationales et régionales sont soutenues chaque année par le programme pour les femmes et la science. Parmi elles, les 15 chercheuses les plus prometteuses qui ont été sélectionnées.

Ci-dessous les trois jeunes lauréates:

Priscilla Mante, Ghana, de l’université des sciences et technologies de Kwame Nkrumah, Neurosciences

Titulaire d’un Bachelor en pharmacie (avec mention), elle a suivi programme de Master puis de Doctorat en Pharmacologie. Sa thèse portait sur l’utilisation d’une plante utilisée traditionnellement, Antiaris Toxicaria, pour traiter l’épilepsie et la dépression.

La Dr. Priscilla Kolibea Mante effectue actuellement des recherches sur des alternatives thérapeutiques à base de plantes pour gérer l’épilepsie pharmacorésistante et la neurocysticercose, une maladie tropicale négligée. Elle explore actuellement les propriétés anticonvulsives de la cryptolépine, un alcaloïde végétal, et de ses nanoparticules lipidiques solides dans la prise en charge de l’épilepsie provoquée par la neurocysticercose. En identifiant un moyen d’aider la cryptolépine à pénétrer plus efficacement dans le système nerveux central, le risque de convulsion devrait être réduit, permettant aux patients de gérer leur état de manière aussi efficace que possible.

« Il est très gratifiant de savoir que mes recherches pourraient modifier de manière significative des structures aussi complexes que le cerveau et avoir un effet positif sur la vie des gens », a-t-elle déclaré, celle qui, à l’âge de15 ans, voulait être présidente de la Banque Mondiale. La Dr. Priscilla Kolibea, experte en plantes s’intéresse particulièrement à Cryptolepis Sanguinolenta, une espèce très répandue dans les forêts ghanéennes. Elle collabore avec un laboratoire aux États-Unis, situé au Michigan, avec lequel elle travaille à la formulation de nanoparticules et aux essais cliniques.

Dr. Menattallah Elserafy, Égypte, Cité de la science et de la technologie de Zewail/ Biologie Moléculaire / Génétique

La Dr. Menattallah Elserafy, indiquent les organisateurs, effectue des recherches sur les mécanismes de réparation de l’ADN afin de mieux comprendre les processus fondamentaux à l’œuvre dans les cellules de mammifères…

Elle a pu identifier de nouveaux acteurs qui protègent l’ADN au sein des cellules. Elle a également découvert qu’une protéine présente dans les cellules de levure est impliquée dans la prévention d’un type spécifique de dommages causés à l’ADN. Ainsi, les mutations au niveau de cette protéine humaine pourraient être associées à des maladies, des troubles neurologiques et des cancers. Ses conclusions pourraient permettre d’identifier de nouvelles mutations pathogènes, faciliter le diagnostic et ouvrir la voie à des thérapies personnalisées en fonction du bagage génétique du patient.

La Dr. Menattallah Elserafy, font savoir les organisateurs, s’est passionnée très tôt pour la biologie moléculaire et la génétique. « Je voulais que mon travail aie un impact positif sur la société», se souvient-elle. Aujourd’hui, elle est convaincue que le fait de relever les normes de recherche en Égypte pourrait « faire revenir son pays sur l’échiquier de la recherche scientifique» et, chose importante, jouer un rôle essentiel dans la résolution des défis urgents en matière d’eau, d’environnement et d’énergie.

La Dr. Menattallah Elserafy contribue à l’éducation des futures générations de femmes scientifiques en soutenant les jeunes chercheuses au sein de son laboratoire: « Je crois que la bourse des Jeunes Talents Prometteurs Internationaux de L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science me donnera plus d’opportunités encore pour parler aux jeunes femmes scientifiques et les inspirer pour faire évoluer les choses», a-t-elle déclaré.

Dr. Zohra Dhouafli, Tunisie, Centre de Biotechnologie de Borj Cédria (CBBC)/ Neurosciences / Biochimie

La maladie d’Alzheimer est considérée comme la forme la plus fréquente de démence dans le monde, mais il n’existe actuellement aucun remède. La Dr. Zohra Dhouafli est convaincue que le mauvais repliement, l’agrégation et le dépôt dans le cerveau de la protéine amyloïde-bêta sont les facteurs déclencheurs de la maladie…Dans le cadre de son prochain projet de recherche, elle utilisera l’une des approches les plus prometteuses qui soient – un antioxydant naturel extrait des feuilles de henné pour inhiber, interférer et contrer le processus d’agrégation. Elle cherchera à préserver la stabilité ainsi que la bioactivité de la molécule, et à optimiser son passage à travers la barrière hémato- encéphalique. La Dr. Zohra Dhouafli vise ainsi à catalyser le développement de composés plus puissants destinés à la prévention et au traitement de la maladie d’Alzheimer.

« Mon rêve est de trouver un traitement efficace contre la maladie d’Alzheimer et d’améliorer la qualité de vie des patients et de leurs proches. Les femmes devraient jouer un rôle tout aussi important que les hommes dans la promotion du développement humain que les hommes. Leurs actions doivent aller de pair », fait-elle savoir. Elle considère que les femmes scientifiques ont une approche complémentaire à celle de leurs homologues masculins, plus fondée sur l’empathie, la patience et un sentiment de responsabilité sociale.

La Dr. Zohra Dhouafli admet que de talentueux mentors sont en mesure d’inspirer de plus en plus de jeunes scientifiques de la gente féminine, confortés par une plus grande reconnaissance publique des réalisations des femmes scientifiques. « Un équilibre plus juste entre les femmes et les hommes améliorerait grandement la qualité de la recherche scientifique », conclut-elle.

Patrick Ndungidi
Journaliste et Storyteller
https://africanshapers.com

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