Vice-présidente et trésorière de la Banque moniale depuis le 30 septembre 2015, Arunma Oteh gère et dirige une équipe importante et diversifiée chargée de gérer plus de 180 milliards de dollars d’actifs et d’emprunter dans plus de 20 devises à travers le monde. En outre, elle et son équipe gèrent une vaste entreprise de conseil à la clientèle.
Le vendredi 10 août dernier, la Banque mondiale a annoncé qu’elle allait réaliser son premier emprunt par blockchain en partenariat avec la Commonwealth Bank of Australia, la plus grande banque d’Australie, devenant ainsi la première institution internationale à utiliser la blockchain afin d’emprunter de l’argent sur les marchés financiers. L’obligation , dénommée « bond-i », devrait permettre des échanges plus rapides et une transparence plus importante. A la manœuvre de cette opération, Arunma Oteh. A cette occasion, la Vice-présidente et trésorière de la Banque moniale a déclaré que les technologies émergentes offrent des possibilités de transformation, tout en étant prudentes, pour continuer à innover, à répondre aux besoins des investisseurs et à renforcer les marchés.
Née au Nigeria, Arunma Oteh a grandi dans le nord du pays. Ses connaissances sur l’impact que peuvent avoir les marchés des capitaux sur la vie des gens et sur la société en général remontent à la période de ses études ont été financées en partie par les investissements réfléchis de ses parents sur le marché boursier nigérian. Ces investissements ont permis également de financer l’éducation de ses deux sœurs. Elle-même est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’université d’Harvard et d’un diplôme en informatique de l’université du Nigeria. Elle a débuté sa carrière en 1985 en travaillant dans la finance d’entreprise, l’enseignement et la recherche. Elle était, avant sa nomination à la banque mondiale, directrice générale de la Securities and Exchange Commission (SEC) du Nigeria (2010-2015), nommée pour un mandat de cinq ans par le président du Nigeria. Elle a ainsi dirigé la transformation de l’industrie des marchés de capitaux du pays . Elle a également été membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) et présidente du comité régional Moyen-Orient et Afrique de la même organisation.
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Avant de rejoindre la SEC du Nigeria, Arunma Oteh, était, de 2001 à 2006, trésorière du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), avant d’être promue Vice-présidente de la BAD, position qu’elle a occupée de 2006 à 2009. Elle avait rejoint la BAD en 1992 et y a occupé divers postes dans la trésorerie et les prêts. En 2011, en reconnaissance de sa contribution au développement économique et à la transformation des marchés de capitaux nigérians, elle a reçu le titre national d’ « Officer of the Order of the Niger ». Elle a également été nommée personnalité de l’année du marché des investisseurs africains en 2014.
L’innovation pour relever les défis
Pour Arunma Oteh, être trésorière de la Banque mondiale, l’une des banques de développement, donne l’occasion de connecter les marchés financiers au développement. Depuis ses débuts le 30 septembre 2015, la nigériane a eu recours aux innovations pour relever les défis de développement les plus difficiles et tirer parti des marchés financiers pour le développement. Arunma Oteh et son équipe ont ainsi enregistré des succès records au cours des trois dernières années notamment en administrant plus de 7 mille milliards de dollars américains en tant que banque de la Banque mondiale et en gérant 200 milliards de dollars pour le Groupe de la Banque mondiale, les avoirs de retraite, les institutions officielles et les clients du programme de conseil gestion des réserves (RAMP). Arunma Oteh gèrent un portefeuille d’endettement d’environ 200 milliards de dollars et ont hisser la Banque mondiale au rang de chef de file sur les marchés des capitaux.
Le Premier « Bond » de l’IDA
Sous la direction d’Arunma Oteh, l’Association internationale de développement (IDA) a fait un début historique dans le domaine des marchés financiers lorsque le premier « Bond» (emprunt) des 60 ans d’existence de l’IDA a été publié le 17 avril dernier. L’IDA a également mobilisé 1,5 milliard de dollars américains dans le cadre d’une transaction, une première pour cette institution qui a toujours eu recours principalement aux contributions des gouvernements donateurs. Par ailleurs, le 28 juin 2017, la Banque mondiale a lancé un emprunt en cas de pandémie, une obligation unique contre la catastrophe (CAT), pour fournir une assurance contre une pandémie dans un pays en développement. C’était la première fois que le risque de pandémie dans les pays à faible revenu était transféré aux marchés financiers. « Quand Ebola a frappé la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, je vivais toujours au Nigeria. Il est heureux que le Nigeria ait traité l’épidémie avec la plus grande diligence et qu’il ne s’agisse pas d’une pandémie. Si elle était devenue une pandémie au Nigeria, elle serait probablement devenue une pandémie dans le reste du monde » , a déclaré Arunma Oteh, interviewé dans le cadre de « The World Bank Treasurers Perspective Series ».
Innover pour promouvoir les objectifs de développement durable.
Sous la direction d’Arunma Oteh, le Trésor de la Banque mondiale a également utilisé des obligations CAT pour aider divers pays en développement à se protéger contre les catastrophes naturelles telles que les inondations, les ouragans et les séismes. Au cours de l’exercice 2018 seulement, ils ont aidé les pays clients à transférer près de 2 milliards USD de risques de catastrophe sur les marchés financiers. Celles-ci incluent la transaction d’obligations CAT de 1,36 milliard USD pour les pays de l’Alliance du Pacifique (Chili, Colombie, Mexique et Pérou). Par ailleurs, en janvier 2018, le Trésor de la Banque mondiale a émis une transaction obligataire d’un milliard de dollars canadiens qui a souligné l’importance de l’autonomisation des femmes. En février, Arunma Oteh et son équipe ont travaillé avec une compagnie d’assurance qui a investi 350 millions de dollars dans une transaction d’obligations qui a mis en évidence quatre des 17 objectifs de développement durable. Sous la direction d’Arunma Oteh, le Trésor de la Banque mondiale continue ainsi d’innover et de multiplier les opportunités pour promouvoir les objectifs de développement durable.