La cérémonie d’ouverture de ce congrès, qui va se dérouler le 13 novembre aux amphithéâtres de l’Europe, sur le campus du Sart Tilman, de l’université de Liège, sera assurée par le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix 2018, et la professeure Françoise Tulkens, ancienne magistrate à la Cour européenne des Droits de l’homme de Strasbourg.
Le premier congrès de la Chaire internationale Mukwege sur « la violence faite aux femmes et aux filles dans les conflits » réunira des scientifiques de tous horizons ainsi que des ONG et associations actives sur le terrain autour d’une question centrale : comment donner un avenir aux femmes et aux enfants victimes de violences sexuelles dans les conflits ?
Congrès scientifique
Les journées du 14 et du 15 novembre seront consacrées au congrès scientifique. Ai,si, expliquent les organisateurs, autour de la question centrale du Congrès, à savoir « comment reconstruire et donner un avenir aux femmes et aux enfants victimes de violences sexuelles dans les conflits », se bousculent d’innombrables questions. Dans le cas de l’enfant, cette reconstruction, qu’elle soit physique ou psychologique, suit-elle un processus identique à celui de l’adulte ou faut-il appliquer d’autres méthodes, d’autres techniques ? Quel rôle joue le temps dans cette reconstruction ?
Les bonnes pratiques qui marchent dans un pays, vont-elles fonctionner dans un autre ? Quelle est l’influence des facteurs culturels, politiques, économiques et géographiques ? Comment prévenir la violence ? Comment lutter contre le déni et l’impunité des agresseurs ? Que nous apprennent l’histoire, l’anthropologie, la criminologie et le droit ? Comment réinsérer économiquement et socialement les survivantes dans leur communauté?
Pour répondre à à ces questions en abordant le plan individuel des survivantes, celui des communautés locales et celui des politiques nationales à mettre en place chaque demi-journée sera consacrée à un des piliers du modèle holistique développé par le Docteur Mukwege : prise en charge médicale, prise en charge psychologique,réinsertion socio-économique,prise en charge juridique. Ainsi, fait-on savoir, chaque pilier intégrera : une approche académique (présentation de résultats de recherche) et une approche empirique. Cette dernière donnera la parole à des associations, des ONG, des scientifiques mettant en évidence des données issues du terrain, qui questionnent la généralisation possible des résultats de recherche en mettant en évidence le poids des facteurs contextuels (politiques, culturels, géographiques).
Exposition photographique
Par ailleurs, dans le cadre du Congrès, une exposition photos réunira des oeuvres sur le thème des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants dans les conflits. Cette exposition réunira les oeuvres de 3 photographes: Cathleen de Kerchove (Les Enfants de Panzi et d’ailleurs),Lara Youssef (Les Enfants de Panzi et d’ailleurs) et Marjorie Jaspar. Cette exposition fait également partie des actions de la campagne « #RESPECT » lancée à l’automne à l’université de Liège.
Développer des recherches interdisciplinaires
La Chaire internationale sur « La violence faite aux femmes et aux filles dans les conflits » (en abrégé « Chaire Mukwege ») est le fruit d’une démarche initiée par la professeure émérite (ULiège) Véronique De Keyser, députée européenne honoraire, suite aux premiers contacts du Docteur Denis Mukwege en novembre 2013 avec les psychologues de la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation (FPLSE) et les médecins du CHU de Liège, dans le but de mettre sur pied des programmes de coopération pour le suivi des survivantes de violences sexuelles.
La Chaire Mukwege vise à développer les recherches interdisciplinaires dans le domaine des violences sexuelles à l’égard des femmes et à fédérer sur cette thématique les connaissances de différents partenaires et universités en Belgique et dans le monde.
La Chaire Mukwege est attachée au centre d’expertise en psychotraumatismes et psychologie légale, dirigé par le Pr Adélaïde Blavier à l’université de Liège. L’objectif est de créer un réseau international de recherches sur le thème des violences sexuelles subies par les femmes en situation de conflits. Dans cette optique, la Chaire s’est ouverte à différentes universités qui ont déjà accueilli le Dr Denis Mukwege, notamment celles qui lui ont décerné un titre de Docteur honoris causa.
A ce sujet, notons que le dernier titre de Docteur honoris Causa a été décerné au docteur Mukwege par l’université de Göteborg.
Cette année, le docteur Mukwege a reçu le Doctorat Honoris Causa de l’université d’Anvers en Belgique, de l’université de Pennsylvanie aux USA, de la Nouvelle université de Lisbonne au Portugal, de l’université de Montréal au Canada, de l’université EWHA (Université des Femmes) en Corée du sud et de l’université de Ritsumeikan au Japon.