Chimamanda Ngozi Adichie va recevoir la plus haute distinction de l’université Harvard pour les études africaines et afro-américaines

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L’écrivaine nigériane fait partie des 7 lauréats de cette année qui vont recevoir la médaille W.E.B. Du Bois, la plus haute distinction accordée par l’université Harvard dans le domaine des études africaines et afro-américainesce. Ce prestigieux prix leur sera remis le jeudi 6 octobre prochain au Sanders Theatre, Memorial Hall, 45 Quincy St., Cambridge, Massachusetts.

Les lauréats de cette année, explique-t-on, « incarnent les valeurs d’engagement et de détermination qui sont fondamentales pour l’expérience noire en Amérique » pour leurs contributions à la culture africaine et afro-américaine, a annoncé, le mercredi 21 septembre, le Hutchins Center for African and African American Research, qui va à nouveau décerné ce prestigieux prix  après une interruption de près de trois ans due à la pandémie.

La médaille W.E.B. Du Bois est la plus haute distinction accordée par l’université Harvard dans le domaine des études africaines et afro-américaines. Parmi les lauréats de cette année, indique-t-on, figurent la légende du basket-ball, critique culturel et activiste Kareem Abdul-Jabbar, l’éminente écrivaine et féministe Chimamanda Adichie, l’actrice révolutionnaire Laverne Cox, défenseur de la cause LGBTQ, la philanthrope et mécène des arts et de l’éducation Agnes Gund, le pionnier des affaires Raymond J. McGuire, l’ancien gouverneur du Massachusetts Deval Patrick et l’artiste pionnière et conteuse visuelle Betye Saar.

Parmi les précédents lauréats figurent la poétesse Rita Dove (2019), l’athlète et militant Colin Kaepernick (2018), l’artiste contemporaine Carrie Mae Weems et le militant des droits civiques et ancien membre du Congrès John Lewis (2013), la réalisatrice et productrice Ava Duvernay, l’ancien boxeur Muhammad Ali, l’écrivaine Maya Angelou, la productrice Shonda Rhimes, Oprah Winfrey ainsi que l’architecte David Adjaye.

« Qu’ils se soient distingués dans les arts, la vie civique, l’éducation, le sport, le militantisme ou toute autre combinaison de ces domaines, ces médaillés montrent dans tout ce qu’ils font leur engagement indéfectible à repousser les limites de la représentation et à créer des opportunités d’avancement et de participation pour des personnes qui ont été trop souvent exclues des grandes promesses de notre époque », a déclaré dans un communiqué Henry Louis Gates Jr, professeur d’université Alphonse Fletcher et directeur du Hutchins Center. Pour sa part, Glenn H. Hutchins, président du conseil consultatif national du Hutchins Center et de North Island, a déclaré : « en ce moment difficile de notre vie civile, le Hutchins Center Honors revient pour affirmer la notion vitale que notre meilleure façon d’avancer est de nous enraciner dans des principes communs de leadership, de dialogue et d’action, représentés par chacun des médaillés dans leurs domaines éclectiques et leurs entreprises héroïques ».

Des œuvres traduites dans plus de trente langues

Chimamanda Ngozi Adichie est née à Enugu, au Nigeria, en 1977. Elle a grandi sur le campus de l’université du Nigeria, à Nsukka, où son père était professeur et sa mère la première femme greffière. Elle a étudié la médecine pendant un an à Nsukka, puis est partie aux États-Unis à l’âge de 19 ans pour poursuivre ses études. Elle est diplômée summa cum laude de l’Eastern Connecticut State University, avec un diplôme en communication et en sciences politiques.

Chimamanda Ngozi Adichie est également titulaire d’une maîtrise en écriture créative de l’université Johns Hopkins et d’une maîtrise en histoire africaine de l’université de Yale. Elle a obtenu une bourse Hodder à l’université de Princeton pour l’année universitaire 2005-2006, et une bourse au Radcliffe Institute de l’université de Harvard pour l’année universitaire 2011-2012. En 2008, elle a reçu une bourse MacArthur.

Les œuvres de Chimamanda Ngozi Adichie  ont été traduites dans plus de trente langues. Son œuvre la plus récente, « Notes On Grief », un essai sur la perte de son père, vient d’être publiée.

Son premier roman, Purple Hibiscus (2003), a remporté le Commonwealth Writers’ Prize, et son deuxième roman, Half of a Yellow Sun (2006), le Orange Prize. Son roman Americanah, paru en 2013, a remporté le prix du National Book Critics Circle des États-Unis et a été classé parmi les dix meilleurs livres de 2013 par le New York Times.

En 2014, Chimamanda Ngozi Adichie publie « We should all be feminists », et en mars 2017, « Chère Ijeawele ou Un manifeste pour une éducation féministe », deux essais où elle prône une éducation féministe qui devrait être donnée dès le plus jeune âge.

Plusieurs doctorats honorifiques

Chimamanda Ngozi Adichie  a reçu des doctorats honorifiques de l’Eastern Connecticut State University, de la Johns Hopkins University, du Haverford College, du Williams College, de l’université d’Édimbourg, de la Duke University, de l’Amherst College, du Bowdoin College, de la SOAS University of London, de l’American University, de la Georgetown University, de la Yale University, de la Rhode Island School of Design et de la Northwestern University.

Elle a prononcé deux conférences TED qui ont fait date : sa conférence TED de 2009 intitulée « The Danger of A Single Story » et sa conférence TEDx Euston de 2012 intitulée « We Should All Be Feminists », qui a lancé une conversation mondiale sur le féminisme et a été publiée sous forme de livre en 2014.

En 2015, Chimamanda Ngozi Adichie   a été désignée par le magazine TIME comme l’une des 100 personnes les plus influentes du monde. En 2017, le magazine Fortune l’a nommée parmi les 50 plus grands leaders du monde. Membre de l’Académie américaine des arts et des lettres, elle est aussi, depuis octobre 2017, membre élue de l’Académie américaine des arts et des sciences, l’une des plus hautes distinctions pour les intellectuels aux États-Unis.

Chimamanda Ngozi Adichie vit à cheval entre les États-Unis et le Nigeria, où elle dirige un atelier annuel d’écriture créative. Elle est également une icône de la mode et de la beauté et ne porte que des tenues de créateurs Africains, en général et nigérians, en particulier, dont elle mentionne les noms dans ses publications sur les réseaux sociaux.

Patrick Ndungidi
Journaliste et Storyteller
https://africanshapers.com

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