Elle a intégré la NASA le 27 août 2020 et a notamment été félicitée par le président du Niger, Mahamadou Issoufou.
Chercheuse postdoctorale à la division des géosciences de l’énergie du Lawrence Berkeley National Laboratory, le Dr Fadji Zaouna Hassane Mamadou Maina est née en 1991 à Zinder au Niger, où elle a grandi et effectué ses études secondaires. Après son baccalauréat obtenu dans sa ville natale de Zinder, Dr Fadji Maina a siégé à l’Assemblée nationale du Niger en tant que députée junior, dans une tribune d’apprentissage dédiée aux jeunes élites du pays. « Être député junior, ce n’est pas seulement porter l’écharpe ou côtoyer du monde à l’Assemblée, c’est pour l’excellente formation qui en découle, l’initiation à la politique du pays et la prise de conscience qui nait de l’expérience, ce qui fortifie nos ambitions à relever notre pays et à se mettre au service de la jeunesse. On apprend ainsi à réfléchir dès lors à comment contribuer dans le développement du pays » ,a-t-elle fait savoir dans une interview avec nigerinter.com.
Par la suite, elle a obtenu une bourse d’études du Maroc pour étudier à l‘université de Fès, où elle a obtenu une licence en Génie géologique (2008-2011). Elle a ensuite obtenu son Master 2 en ingénierie et en sciences de l’environnement (2011-2013). Son mémoire avait pour thème : « Comparaison de modèles de transport de polluants dans les eaux souterraines ». En 2013, quand elle décroche son diplôme de Master, elle obtient également la bourse de la coopération française. « À l’époque, j’avais plusieurs idéaux, celui notamment de relever les défis à travers la possibilité d’une thèse en Hydrogéologie qui me permettrait de devenir experte en la matière, un domaine que j’aime énormément mais aussi parce que cette dernière allait me permettre de réaliser un autre rêve du domaine de l’enseignement supérieur. J’ai toujours été passionnée par la recherche, qui est à la croisée de tous les challenges, qui conduisent à trouver des solutions aux problèmes non résolus. Aussi, mon jeune âge me permettait largement de m’aventurer dans une thèse de doctorat ; j’ai alors saisi l’opportunité d’une offre de thèse proposée et financée par le Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives (CEA) en collaboration toujours avec l’université de Strasbourg pour commencer une thèse en octobre 2013, qui portait sur la modélisation hydrogéologique ».
Dr Fadji Zaouna Maina a obtenu son doctorat en hydrogéologie en 2016, à l’âge de 25 ans, à l’université de Strasbourg, en France. Sa thèse, soutenue le 29 septembre 2016, a été qualifiée « d’exceptionnelle » par le jury. Pour cette thèse, Dr. Fadji Maina a développé des outils qui permettent de mieux caractériser les aquifères et leurs recharges (alimentation). « Cette thèse a ainsi des aspects de géologie et d’hydrogéologie, mais aussi de mathématique, de la programmation et de gestion de données. Ces outils que j’ai utilisés pour décrire les écoulements de l’eau dans un système hydrogéologique abritant un site du CEA localisé au Sud-Est de la France ».
Créer un atlas de l’eau
Dr. Fadji Maina est en train de créer un atlas de l’eau en utilisant des modèles informatiques pour mieux comprendre comment le changement climatique et la pollution affectent la disponibilité de l’eau, permettant ainsi aux chercheurs de prévoir les besoins futurs. Ses recherches ont été appliquées avec succès dans l’évaluation de la pollution des eaux souterraines en France, la préservation des écosystèmes en Italie et la disponibilité de l’eau après les incendies de forêt en Californie. Ses recherches ont notamment démontré que les incendies de forêt en Californie augmentent, de manière contre-intuitive, la disponibilité de l’eau dans les bassins versants, car les terres stériles ont un impact sur la dynamique des manteaux neigeux, qui fournissent de l’eau en fondant. Elle étudie également les effets potentiels de la sécheresse dans la région du Sahel africain, plaidant pour une réponse organisée portant l’éducation des jeunes filles et le planning familial, l’augmentation de la production agricole ainsi que la sécurité des biens et des personnes
En septembre 2019, le Dr Fadji Maina était l’un des douze finalistes du SLAM annuel du Berkeley Lab. Chaque finaliste avait trois minutes pour expliquer son domaine de recherche scientifique. A cette occasion, elle a expliqué l’importance de modéliser le mouvement de l’eau sous toutes ses formes pour assurer un approvisionnement durable en eau à l’avenir.
Contribuer à la bonne gestion des ressources en eau du Niger
Dr Fadji Maina a travaillé comme chercheuse postdoctorale au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives en France, au laboratoire d’hydrologie et de géochimie de Strasbourg, un laboratoire du Centre national de la recherche scientifique de France (CNRS), et au Politecnico di Milano en Italie. En 2020, elle figurait sur la liste « Forbes under 30 ». Elle est également lauréate du Prix Kepler 2017 (meilleure thèse en science et technologie à l’Université de Strasbourg en France). Elle est membre du Conseil d’administration du Berkley Lab Postdoc Association.
Le Dr Fadji Maina souhaite, à l’avenir, participer à l’enseignement supérieur nigérien et contribuer à la bonne gestion des ressources en eau du Niger à travers la recherche plus précisément dans le développement de modèles qui permettront de mieux gérer les ressources en eau et de prédire leurs évolutions.