Jemma Nunu Kumba,première femme nommée Présidente du Parlement du Soudan du Sud

Actualités Portrait

Sa nomination a été annoncée le vendredi 23 juillet par le président du Soudan du Sud, Salva Kir, qui est également le président du Mouvement de libération du peuple soudanais (MPLS), le parti au pouvoir, dont Jemma Nunu Kumba est la secrétaire générale, poste qu’elle occupe depuis octobre 2015.

Fin 2013, le Soudan du Sud a, de nouveau, plongé dans une guerre civile opposant Salva Kiir, actuellement président du pays et Riek Machar, devenu aujourd’hui son vice-président, en vertu d’un accord de paix signé en 2018, avec la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.  Pour sa part, le Parlement a été dissous puis reconstitué en mai dernier, passant de 400 à 550 députés, dont 332 ont été nommés par Salva Kiir, 128 par Riek Machar, et 90 par les autres parties signataires.

Jemma Nunu Kumba, 55 ans, est diplômée en administration publique de l’université de Namibie, où elle avait suivi son mari, alors représentant du MPLS dans le pays.

Née en 1966 dans le comté de Tombura, dans l’Etat de l’Équatoria occidental (Sud-Ouest), elle a passé son enfance en partie dans le comté de Tombura, en partie dans un camp de réfugiés en Afrique centrale et en partie à Juba, où elle a fréquenté l’école secondaire de 1983 à 1986. Par la suite, elle s’est mariée et a déménagé à Khartoum, mais est partie en 1991, après que son mari a rejoint The Sudan People’s Liberation Army (SPLA), aujourd’hui les forces armées du Soudan du Sud. Au cours des années suivantes, elle a travaillé à divers postes à Kampala, en Ouganda et dans les régions du Soudan du Sud contrôlées par le SPLA, notamment en tant qu’administratrice d’une entreprise liée à la SPLA et en tant que coordinatrice pour le New Sudan Council of Churches.

Jemma Nunu Kumba a rejoint les rebelles du MPLS au début des années 90, dans la guerre civile de l’indépendance du Soudan du Sud face à Khartoum. Elle a ensuite activement milité au sein du parti puis a participé aux négociations de paix au Kenya, en 2020, entre le MPLS et le gouvernement soudanais, alors dirigé par Omar el-Béchir. Après l’Accord de paix global (APG) en 2005, elle est devenue membre du parlement à Khartoum pour le compte du MPLS. En mars 2008, elle a été nommée gouverneure de l’Équatoria-Occidental, sa région d’origine, devenant ainsi la première femme nommée gouverneure au Soudan. Elle a perdu le poste aux élections de 2010 au profit de Joseph Bakosoro, un candidat indépendant.

Néanmoins, Jemma Nunu Kumba a continué à gravir tous les échelons du MPLS. Ainsi, en 2006, elle a été nommée membre du comité exécutif intérimaire du MPLS, en 2007, membre du Bureau politique intérimaire du MPLS et, en 2015, elle a été nommée secrétaire générale du MPLS, poste qu’elle occupe jusqu’à ce jour.

Après l’indépendance en 2011, Jemma Nunu Kumba a occupé plusieurs postes officiels notamment ceux de ministre du logement, de la planification et de l’environnement, nommée en juillet 2011 ; ministre de l’électricité, des barrages, de l’irrigation et des ressources en eau, nommée en août 2013, ainsi que ministre de la conservation de la faune et du tourisme, nommée en juillet 2013.

 

 

 

 

Patrick Ndungidi
Journaliste et Storyteller
https://africanshapers.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *