L’Amref Health Africa, ong basée au Kenya et créée en 1957, a reçu ce prix le 19 octobre dernier à Oviedo, capitale des Asturies (nord-est de l’Espagne) des mains du roi Felipe VI.
Le prix, doté de 50.000 euros, a été simultanément décerné au Dr Githinji Gitahi, président et CEO d’Amref Health Africa, à l’activiste kényane Nice Nailantei Leng’ete, project officer au Bureau de Amref au Kenya et ambassadrice d’Amref pour la fin des mutilations génitales féminines, ainsi qu’ au responsable du bureau Amref Africa en Espagne, Alvaro Rengifo.
Amref Health Africa a été récompensée pour son engagement à améliorer les soins médicaux , en particulier le programme « Flying doctors », le plus grand fournisseur international de services d’ambulance aérienne en Afrique de l’Est.
Les Flying Doctors d’AMREF fournissent des services d’évacuation aérienne en cas d’urgence médicale en Afrique de l’Est, ainsi que des transferts d’ambulance aérienne entre des établissements médicaux.
Ils fournissent des services d’ambulance aérienne et interviennent dans de nombreux pays d’Afrique de l’Est, notamment en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie et, sous certaines conditions climatiques, dans la plupart des pays voisins, notamment la République démocratique du Congo, l’Érythrée, la Somalie, l’Éthiopie, le Rwanda et le Burundi.
Par ailleurs, sous réserve des autorisations de vol, les médecins volants d’ AMREF procèdent à des évacuations de n’importe où sur le continent africain.
De plus, les patients peuvent être rapatriés via un avion AMREF Flying Doctors en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, ou une escorte médicale peut être fournie par des transporteurs commerciaux.
AMREF Flying Doctors est le seul fournisseur d’ambulances aériennes de la région à être accrédité au niveau international par l’Institut européen de médecine aéronautique (EURAMI).
Le programme a été deux fois lauréate du prix du fournisseur international d’ ambulances aériennes ITIJ, le prix le plus prestigieux dans le monde.
Les Médecins Volants d’AMREF opèrent 24 heures/24 et 365 jours par an
Créée en 1957 et Basée au Kenya, l’Amref est présente dans 35 pays en Afrique et compte 19 bureaux à travers le monde (notamment en France et à Monaco) avec 1400 salariés.
L’ong aide 9 millions de personnes chaque année, forme 150.000 personnels de santé chaque année et mène 162 programmes dans les 35 pays africains, jusque dans les zones les plus isolées et avec une priorité donnée aux femmes et aux enfants.
Selon, Manon Richez, responsable programmes et partenariats, les missions de l’Amref reposent sur la formation de personnel de santé, la lutte contre les épidémies, la réduction de la mortalité maternelle et infantile, l’éducation à l’hygiène, l’accès à l’eau, et l’assistance médico-chirurgicale en zone rurale.
De plus, consciente que les nouvelles technologies (e-santé, m-santé, télémédecine) sont un moyen efficace de faciliter l’accès à la santé pour tous, l’Amref s’attache à les intégrer dans ses programmes.
Nice Nailantei Leng’ete militante de la lutte contre l’excision
Née en 1991 dans le village de Kimana, au sud du Kenya , la militante kényane, Nice Nailantei Leng’ete lutte contre l’excision et les mariages d’enfants et promeut des rites de passage à l’âge adulte sans violence.
Orpheline à l’âge de 8 ans, elle a contesté les normes sociales de la communauté à prédominance masculine dans le but de mettre fin à la pratique de la mutilation génitale féminine.
C’est après avoir suivi un cours sur la santé et la sexualité avec AMREF Health Africa que cette membre de la tribu des Maasaï y a vu l’occasion de s’adresser au conseil des anciens pour partager ce qu’elle a appris.
Alors que dans la culture Maasaï, les femmes ne sont pas autorisées à s’adresser au conseil des anciens, elle est la première femme à s’adresser au conseil des anciens Maasaï du Mont Kilimandjaro, argumentant contre l’excision et tout en mettant en avant sa fierté et son amour de sa culture et de ses racines. « C’est seulement l’excision qui est mal. Le reste, les bénédictions, les habits traditionnels, les danses, tout, c’est beau. Mais tout ce qui blesse, ce qui fait mal, ce qui détruit les rêves de nos filles – finissons-en avec ça », avait-elle fait savoir.
En 2014, au bout de presque quatre ans de négociations, le conseil des anciens Maasaïs du Mont Kilimandjaro a mis officiellement fin à la pratique de l’excision pour les 1,5 millions de Maasaïs au Kenya et en Tanzanie. La pratique de l’excision a été également interdite par le gouvernement kényan en 2011, mais persiste encore dans les zones rurales.
Grâce à Nice Nailantei Leng’ete, il a aussi été instauré un nouveau rite de passage à l’âge adulte. Par ailleurs, l’activiste se bat aussi contre les mariages forcés et pour l’éducation des jeunes filles.
Grâce à son combat, le nombre de filles à l’école a considérablement augmenté et l’on estime qu’elle a pu éviter l’excision à 15.000 filles.
En 2018, Nice Nailantei Leng’ete a été nommée parmi les 100 personnes les plus influentes au monde par le magazine Time. En février 2018, elle a été désignée « Young leader » de Women Deliver, parmi seulement 300 jeunes à travers le monde.
En mars 2018, elle a reçu le prix Annemarie Madison. Elle est également récipiendaire de la bourse 2016 Mandela Washington pour les jeunes leaders africains, ainsi que du prix 2015 de la femme inspirante de l’année, décerné par le ministère kényan de la décentralisation.