Chaque lauréat, expliquent les organisateurs, a déployé des efforts considérables pour un monde plus égalitaire cette année. Parmi ces lauréats figurent notamment le milliardaire Warren Buffet, la présidente de la Commission de l’union européenne, Ursula von der Leyen, le chanteur Elton John et l’avocat américain, Bryan Stevenson, fondateur de l’Equal Justice Initiative, qui a consacré sa carrière à aider les personnes démunies, incarcérées et condamnées.
La cérémonie de remise des prix sera diffusée dans le monde entier à partir du 19 décembre. Le Global Citizen Prize, expliquent les organisateurs, a pour but de rendre hommage aux dirigeants et aux personnes remarquables qui consacrent leur vie à faire du monde un endroit meilleur pour tous. « Compte tenu des défis mondiaux sans précédent auxquels nous avons été confrontés cette année, il a rarement été aussi important d’honorer les dirigeants et les activistes qui attachent de l’importance à la bienveillance, à la compassion et à la force, afin d’aider chacun d’entre nous, et en particulier les plus vulnérables », fait-on savoir.
La cérémonie de remise du Global Citizen Prize, qui sera présentée en première mondiale à partir du 19 décembre, indiquent les organisateurs, verra également des prestations d’Alessia Cara, Carrie Underwood, Common, Gwen Stefani, John Legend, JoJo et Tori Kelly, ainsi que des présentateurs tels que John Oliver, Katie Couric, Miley Cyrus, Nick Jonas, Nikolaj Coster-Waldau, Oprah Winfrey, Priyanka Chopra Jonas et Usher.
Sauver des vies
La nigériane Temie Giwa-Tubosun, fondatrice de LifeBank, recevra le “Global Citizen Prize for Business Leader” qui récompense une personnalité du monde des affaires qui a su conjuguer objectifs commerciaux et impact humain positif. Temie Giwa-Tubosun, fait-on savoir, est reconnue pour son travail de défense de la santé, en vue de remédier aux pénuries de sang au Nigeria. Elle a également fait preuve d’innovation dans l’utilisation de la technologie et a mis à profit divers partenariats pour développer ses initiatives. Les organisateurs soulignent ainsi la réponse de LifeBank à la crise de la COVID-19, notamment avec la création d’un registre national, le lancement de centres de test et la livraison gratuite d’oxygène médical aux patients souffrant de COVID-19 dans les centres d’isolement.
Pour leur part, Patrisse Cullors, Alicia Garza et Opal Tometi, co-fondatrices du mouvement Black Lives Matter recevront le « Global Citizen Prize for Activism », un prix qui honore une personne ou une organisation dont l’activisme a eu un impact significatif et exemplaire pour la société au niveau local ou mondial. Les co-fondatrices de Black Lives Matter, explique-t-on, ont été récompensées pour leur plaidoyer inlassable contre le racisme anti-Noir, et sur les défis sociaux et économiques qui touchent, de manière disproportionnée, les communautés « racisées » et noires, souvent privées de leurs droits et marginalisées. « Leur capacité collective à unir les individus au travers des frontières raciales, socio-économiques et ethniques doit être soulignée. Par son soutien exprimé aux vies des populations noires, le mouvement Black Lives Matter a permis de sensibiliser le public et d’élever la conscience sociale collective du monde entier », indique-t-on.
Lanceuse d’un mouvement socio-politique mondial
Écrivaine, activiste et défenseuse des droits de l’immigration, Opal Tometi vit actuellement à Brooklyn, New York. Elle est surtout connue comme l’une des trois co-fondatrices du mouvement Black Lives Matter. Ce mouvement politique historique a été lancé en 2013, à la suite du meurtre de Trayvon Martin pour combattre explicitement les préjugés implicites et le racisme anti-noir et pour protéger et affirmer la beauté et la dignité de toutes les vies des Noirs. Opal Tometi est reconnue pour avoir créé les plates-formes en ligne et initié la stratégie de médias sociaux au tout début du mouvement. La campagne est devenue un réseau national d’environ 40 chapitres. En 2016, en reconnaissance de leur contribution aux droits de l’homme, Opal Tometi et les co-fondatrices de #BlackLivesMatter ont reçu un doctorat honorifique, le Black Girls Rock Community Change Agent Award de BET, une reconnaissance parmi les cinquante plus grands leaders mondiaux par les magazines Fortune et POLITICO, et le tout premier prix du mouvement social de l’année décerné par les Webbys.
Opal Tometi est née en 1984 à Phoenix, en Arizona, aux États-Unis de parents nigérians. Elle a grandi en entendant le Yoruba et l’ Esan être parlées à la maison. Elle a déclaré que son premier voyage au Nigeria à l’adolescence a changé sa vie. Opal Tometi a grandi à Phoenix et est l’aînée d’une famille de trois enfants. Elle est détentrice d »une Licence ès arts en histoire et d’un Master ès arts en communication et plaidoyer de l’université de l’Arizona. Pendant ses études universitaires, Elle s’est portée volontaire pour un projet de l’American Civil Liberties Union (ACLU) qui surveillait les actions de ceux qui travaillaient pour empêcher les immigrants illégaux d’entrer aux États-Unis.
Avant de co-fonder Black Lives Matter, Opal Tometi a effectué divers emplois. De 2006 à 2008, elle a travaillé comme assistante de location et directrice marketing pour Cowen Commercial, une entreprise d’installation de béton. De 2008 à 2010, elle était une spécialiste indépendante des relations publiques. En 2009, Opal Tometi était stagiaire en communication et sensibilisation pour Witness, un groupe qui a dénoncé les violations des droits de l’homme par des miliciens anti-immigrants travaillant à la frontière Arizona-Mexique grâce à l’utilisation de la vidéo et d’autres technologies.
Par ailleurs, Opal Tometi a été directrice exécutive de « Black Alliance for Just Immigration » (BAJI), un groupe qui travaille à améliorer la vie des Afro-Américains, des Afro Latinos et des immigrants africains et caribéens. Elle a été codirectrice et directrice de la communication ; où elle a aidé à organiser le premier rassemblement dirigé par des noirs pour la justice des immigrants qui a eu lieu à Miami, en Floride en janvier 2016. Elle a également organisé le premier briefing du Congrès sur les immigrants noirs à Washington DC.
Opal Tometi a également travaillé pour la campagne Drop the I-Word qui a sensibilisé à la manière dont sont discutés des sujets tels que la grande migration, le mouvement des droits civiques et la diaspora noire. Elle est impliquée avec Black Organizing for Leadership and Dignity (BOLD) qui aide les militants noirs à développer leurs compétences. Opal Tometi est également membre du conseil d’administration du Puente Human Rights Movement, une organisation basée à Phoenix qui protège les droits des familles et des communautés d’immigrants. Elle a également été fondatrice de la Black-Brown Coalition of Arizona.
Opal Tometi a reçu plusieurs distinctions, notamment sa reconnaissance en tant que nouveau leader des droits civiques par le Los Angeles Times en 2013 et par le magazine Essence en 2014. Elle est apparue sur la liste Root 100 des African American Achievers entre 25 et 45 ans, et a été incluse dans Cosmopolitan’s Top 100 liste de femmes extraordinaires. En mai 2016, Opal Tometi a reçu un doctorat honorifique en sciences de l’Université Clarkson de Potsdam, New York et l’année suivante, elle, Garza et Cullors ont reçu le Sydney Peace Prize 2017 à Sydney, en Australie. Opal Tometi est également présentée au Musée national du Smithsonian pour l’histoire et la culture afro-américaine (NMAAHC) pour son travail avec les mouvements sociaux récents.