En mars 2021, la comorienne est devenue la première femme vice-présidente de la confédération africaine de football (CAF), quand elle a été élue 5ème vice-présidente de la CAF, le 12 mars 2021 à Rabat, lors de la 43è assemblée générale de l’instance dirigeante du football africain.
Le 18 mai dernier, Kanizat Ibrahim, 45 ans, a aussi été nommée présidente de la Commission d’organisation du football féminin au sein de la CAF. Elle sera secondée par celle qui lui a précédé à ce poste, la sierra léonaise Isha Johansen, présidente de la fédération nationale de football de la Sierra Leone et membre du Conseil de la fédération internationale de football association (FIFA), depuis mars 2021.
Kanizat Ibrahim et Isha Johansen sont également les deux seules femmes du comité exécutif de la CAF qui compte 23 membres.
Kanizat Ibrahim a été élue 5ème vice-présidente de la CAF pour un mandat de 4 ans. Elle a obtenu 35 voix sur 52, soit 67% des suffrages exprimés, battant la togolaise Lawson Hogban Edzona, qui avait recueilli 9 voix, et la malgache Patricia Rajeriarison qui avait obtenu huit voix. Kanizat Ibrahim est aussi la première personnalité comorienne élue au sein du comité exécutif de la CAF.
Avant d’intégrer la CAF, Kanizat Ibrahim était la présidente du comité de normalisation (Conor) de la fédération de football des Comores(FFC), de novembre 2019 au 30 janvier 2021. Elle avait pour mission de doter la FFC de nouveaux textes réglementaires et d’organiser l’élection du nouveau comité exécutif de la FCF, sous la supervision de la FIFA. L’élection de ce nouveau comité a eu lieu le 30 janvier 2021, et a été élu nouveau président de la FFC.
C’est notamment sous la présidence de Kanizat Ibrahim que l’équipe nationale de football des Comores (Les « Cœlacanthes ») a réalisé un parcours historique qui lui a permis de se qualifier pour la phase finale de la coupe d’Afrique des Nations ,pour la première fois de son histoire. Il s’agit également de leur première phase finale d’une compétition majeure.
Entrepreneure dans la communication et l’évènementiel
Mariée et mère de trois enfants, Kanizat Ibrahim est titulaire d’un diplôme d’études professionnelles approfondies (3ème cycle DEPA) en entrepreneuriat, création, reprise et développement d’entreprises, obtenu à l’institut de la Francophonie pour l’entrepreneuriat à Maurice et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (3ème cycle DESS) création d’entreprises et gestion de projets innovants, de l’université Montesquieu Bordeaux IV, en France.
Après ses études, elle est rentrée aux Comores, où elle a créé son entreprise « Synercom » qui existe depuis plus de 20 ans et qui évolue dans la vente des produits informatiques ainsi que dans la communication et l’évènementiel.
Personnalité non issue du monde du football
Passionnée de football depuis toujours, Kanizat Ibrahim n’est pourtant pas issue du monde du sport. Entrepreneure qui aime relever des défis, elle a saisi l’opportunité de faire partie du comité de normalisation de la fédération de football des Comores, en passant le concours de la FIFA et a été retenue comme présidente de ce comité de normalisation, chargé remettre de l’ordre dans la gouvernance de cette fédération.
« On me jugeait sur le fait que je n’étais pas issue du milieu footballistique. Mais, avec le recul, je crois que c’était plutôt un atout. « J’ai pu apporter un regard extérieur et non partisan ainsi que beaucoup de rigueur et de la détermination. Après quelques semaines, la plupart des personnes ont commencé à apprécier le travail. Nous avons créé la confiance et, cerise sur le gâteau, nous avons commencé à enregistrer des résultats sportifs au niveau de l’équipe nationale. Tout cela a contribué à créer une nouvelle dynamique », a-t-elle fait savoir lors d’une interview avec le site habarizacomores.org.
Habituée à évoluer dans un environnement masculin
Pour Kanizat Ibrahim, évoluer dans un environnement masculin n’est pas nouveau et son expérience de cheffe d’entreprise lui a permis de bien gérer les affaires courantes de la FFC. « Mon expérience dans l’entrepreneuriat et dans les organisations de la société civile m’ont permis de me familiariser avec ce type d’environnement. Je considère que chaque individu a sa place dans la société. La femme que je suis a toujours su collaborer avec la gente masculine. Dans le travail, ce qui compte c’est l’engagement et les résultats. C’est ce qui me motive », a-t-elle fait savoir.