Le médecin soudanais Evan Atar Adaha lauréat du Prix Nansen du HCR

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Evan Atar Adaha a été honoré pour ses 20 ans d’engagement exceptionnel à apporter des soins médicaux aux personnes contraintes de fuir le conflit.

(Photo YASUYOSHI CHIBA/AFP/Getty Images)

La cérémonie de remise du Prix au lauréat aura lieu le 1er octobre à Genève (Suisse) et l’allocution principale sera prononcée par l’actrice Cate Blanchett, ambassadrice de bonne volonté du HCR.

Avec son épouse  (Photo YASUYOSHI CHIBA/AFP/Getty Images)

Le Dr Evan Atar Adaha, 52 ans, est le seul chirurgien et directeur médical de l’hôpital de référence de Maban, un établissement de 120 lits, situé à Bunj, dans le sud-est de l’État du Haut-Nil du Soudan du Sud qui compte une population de plus de 200.000 personnes.

L’hôpital, situé à plus de 600 kilomètres de la capitale, Juba, est le seul établissement chirurgical opérationnel du Haut-Nil. Il comprend une section néonatale et une salle de traitement de la tuberculose de 20 lits.

Il est Ouvert 24 heures sur 24 et les patients voyagent pendant des jours pour pouvoir être pris en charge. Une cinquantaine de personnes dont quatre médecins travaillent dans cet hôpital soutenu par le HCR et l’ONG Samaritan’s Purse.

Ce prix, explique le HCR, récompense l’engagement exceptionnel et les efforts inlassables du Dr Atar pour avoir offert ses services à cette population de plus de 200 000 personnes, dont environ 144 000 réfugiés originaires de l’État du Nil Bleu au Soudan.

L’organisation onusienne avait sélectionné 450 personnalités et organisations pour ce prix, avant de retenir quatre finalistes puis le vainqueur.

Dans des conditions difficiles ainsi qu’avec très peu de fournitures et de matériel, explique le HCR, le Dr Atar réalise en moyenne, avec son équipe, 58 opérations par semaine à l’hôpital de Bunj dans le comté de Maban.

Médecin à tout prix

Originaire de Torit, une ville située dans le sud du Soudan du Sud, le Dr Atar a obtenu une bourse pour étudier la médecine à Khartoum, au Soudan, avant de pratiquer en Égypte. En 1997, alors que la guerre faisait rage dans l’État du Nil Bleu, il est volontairement parti travailler dans cette région où il a créé son premier hôpital à partir de rien à Kurmuk, opérant au cœur même d’un conflit majeur et souvent sous les bombardements aériens.

En 2011, l’intensification des violences a contraint le Dr Atar à déménager son précédent hôpital dans l’État soudanais du Nil Bleu. Il a fui avec son équipe et autant de matériel qu’il pouvait transporter dans un périple qui leur a pris un mois. À son arrivée à Bunj, indique le HCR, il a monté son premier bloc opératoire dans un dispensaire abandonné où ses premières opérations ont été réalisées sur des tables empilées les unes sur les autres.

Depuis son établissement dans cette petite ville, indique le HCR, le Dr Atar travaille sans relâche pour mobiliser des financements et former des jeunes aux soins infirmiers et obstétricaux. Sa femme et ses enfants vivent à Nairobi et il leur rend visite trois fois par an.

(Photo  YASUYOSHI CHIBA/AFP/Getty Images)

Le prix Nansen récompense les personnalités qui soutiennent les réfugiés, les déplacés internes et les apatrides.Le prix est décerné chaque année à une personne ou à une organisation qui a consacré son temps à dépasser le cadre de son devoir pour aider les personnes déplacées de force suite à des conflits ou des persécutions. Le prix porte le nom de Fridtjof Nansen, explorateur et humanitaire norvégien, qui a été le premier haut-commissaire aux réfugiés de la Société des Nations.

Patrick Ndungidi
Journaliste et Storyteller
https://africanshapers.com

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