Les lauréates du 21e concours Prix Femmes d’affaires du Québec (PFAQ) ont été dévoilées le mardi 9 novembre, lors d’une soirée organisée en présence de près de 600 personnes, en virtuel et en présentiel. 15 lauréates ont été primées sur les 45 finalistes .
Le concours Prix Femmes d’affaires du Québec se propose de faire rayonner l’excellence, le dynamisme et l’audace des entrepreneures et des femmes d’affaires du Québec, en reconnaissant leur savoir-faire et leur savoir-être, leurs réalisations et leur impact dans toutes les sphères de l’économie québécoise. Les lauréates de cette année, explique-t-on, se sont distinguées dans 15 catégories.
Leattytia Badibanga, 32 ans, a obtenu le « Prix Coup de coeur, Le Journal de Montréal, Le Journal de Québec » tandis qu’ Indira Moudi a remporté le Prix « Entrepreneure d’impact – Femmes en mouvement Desjardins ».
Entrepreneure d’impact
Indira Moudi est la propriétaire et PDG de l’abattoir « Viandes Lafrance », une entreprise familiale québécoise qu’elle a rachetée en 2012, et qui est le plus grand producteur de viande (ovins et bovins) en vertu de la loi québécoise. « Viandes Lafrance » est également le plus grand abattoir placé sous la juridiction du ministère de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation du Québec.
Née en Algérie d’un père du Niger et d’une mère guyanaise d’origine, Indira Moudi, avant d’acquérir et de faire évoluer Viandes LaFrance, a passé deux décennies aux plus hauts niveaux de l’industrie énergétique mondiale. Diplômée en génie industriel de l’école de Polytechnique de Montréal (plus connu sous le nom de Polytechnique Montréal), un établissement d’enseignement supérieur d’ingénierie affilié à l’université de Montréal, Indira Moudi a également suivi des formations en leadership de l’université Harvard, aux USA. Juste après ses études à Montréal, elle a rejoint Schlumberger, groupe mondial parapétrolier de 100 000 employés. Lors de son entrevue à Londres, au lendemain de l’obtention de son diplôme, le groupe lui a donné le choix d’aller travailler où elle voulait dans le monde. Indira Moudi a choisi le Nigeria, une puissance pétrolière et un pays voisin du pays d’origine de son père, le Niger.
Par la suite, Indira Moudi a travaillé dans plusieurs pays d’Afrique, comme gestionnaire de plateforme. En 2004, elle est mutée en France et promue responsable de tout le recrutement de Schlumberger pour l’Europe et la Russie. En même temps, en 2004, Indira Moudi a fondé African Supplier, une société qui venait en aide aux entreprises africaines pour qu’elles obtiennent leur certification internationale. Par la suite, Indira Moudi est envoyée à à Houston, aux USA, où elle est nommée responsable mondiale de la formation pour Schlumberger, avant de passer un an en Inde pour y superviser l’ouverture d’une première manufacture. Indira Moudi a quitté Schlumberger en 2008 pour rejoindre le groupe français Areva, devenu Orano, à titre de vice-présidente, environnement et responsabilité sociale, basée au Niger durant quatre ans, avant de devenir présidente de Baker Hughes (entreprise parapétrolière américaine basée à Houston) pour l’Afrique centrale au Congo. A ce poste, elle a multiplié par cinq la croissance de l’activité, en développant le marché à la croissance la plus rapide pour l’entreprise au niveau mondial. Le géomarché de l’Afrique centrale comprend le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Cameroun, le Tchad, le Niger et la République démocratique du Congo.
Elle a ensuite été promue présidente de Baker Hugues d’Europe continentale, basée à Amsterdam, au Pasy-Bas. A ce poste, Indira Moudi a supervisé 27 pays et augmenté les marges bénéficiaires d’un taux record de 8 %. Parmi les faits marquants de son mandat, figure la réussite de l’audit préalable lors de l’acquisition de Baker Hughes par General Electric et la fermeture d’usines chimiques dangereuses tout en garantissant le respect des directives en matière de santé, de sécurité et d’environnement.
Indira Moudi est certifiée Global Leader par la Harvard Business School.
Prix Coup de coeur
Originaire de la République démocratique du Congo, Leattytia Badibanga est la fondatrice et présidente de « Pattes vertes », une nouvelle gamme innovante de suppléments alimentaires pour tous les chiens à base de Moringa, produit sous forme de croquettes vertes en forme de patte de chien. L’utilisation du Moringa pour ce supplément alimentaire est une première sur le marché de l’alimentation canine en Amérique du Nord.
Pattes Vertes, explique l’entreprise, est né d’une grande passion et d’un dévouement sans limite pour les animaux de Leattytia Badibanga qui souhaitait rehausser les standards de l’industrie de l’alimentation animale et créer un produit à la hauteur de ses attentes. Ainsi, sa passion pour les animaux combinée à ses études en marketing, ses connaissances en alimentation canine et son leadership entrepreneurial l’ont motivée à mettre en marché ce produit alimentaire pour chien à valeur ajoutée. Objectif : offrir une alternative santé et végétale répondant aux besoins nutritionnels des chiens. Les produits de « Pattes vertes » sont vendus en ligne et les prix varient entre 15 et 49 dollars la boîte. La croquette verte en forme de patte de chien est préparée avec des graines et des feuilles de moringa, qui sont importées au Québec sous forme de poudre. « On fait de l’économie circulaire, notre fournisseur de graines se concentre sur la production d’huile. Après la presse, pour faire l’huile de moringa, la graine était rejetée. Nous, on récupère la graine qui contient encore entre 10 % et 20 % d’huile et on la met dans la base de notre biscuit»,a expliqué Leattytia Badibanga au site lapresse.ca. Avant d’en arriver à une version définitive, cette dernière a expliqué avoir concocté des dizaines et des dizaines de recettes pour trouver la formule parfaite.
Leattytia Badibanga, qui a été bénévole pour la Société protectrice des animaux (SPA) au Québec, a appris l’existence du moringa en 2017 au cours d’une mission en Roumanie dans le cadre de la Conférence des femmes de la francophonie. « Une collègue de notre délégation était en train de monter un projet d’une plantation de moringa en Haïti. Et pendant tout le vol, 4-5 heures, elle m’a vanté les bienfaits du moringa. Ça a piqué ma curiosité et là, j’ai décidé de créer un produit », a-t-elle expliqué au site lapresse.ca.
Encadrée par le Mycélium, un incubateur pour les nouveaux entrepreneurs dans l’industrie alimentaire situé au Grand Marché de Québec, explique le site, elle a eu accès à plusieurs ressources et a pu travailler avec différents laboratoires. « Je n’avais plus juste un produit. J’avais vraiment un projet d’entreprise», a fait savoir l’entrepreneure.
Depuis 2017, Leattytia Badibanga est également la fondatrice de l’organisme sans but lucratif Les « Pattes Jaunes », une plateforme numérique francophone destinée à l’adoption des animaux abandonnés des refuges éthiques du Québec et qui a permis, à ce jour, l’adoption de 20 000 chiens et chats au Québec.