Le célèbre magazine économique américain Fast Company a dévoilé sa liste des 10 entreprises les plus innovantes d’Afrique pour 2019 ainsi que celle des 50 entreprises les plus innovantes dans le monde. Les lauréats ont été sélectionnés sur la base de «ceux qui ont le plus grand impact sur l’industrie et la culture».
Dans le monde, l’African Leasership Academy, fondée par l’entreprenur ghanéen Fred Swaniker se classe 39ème dans le monde et premier en Afrique.
Liste des 10 entreprises les plus innovantes en Afrique
1. African Leadership University (ALU) (Maurice)
En 2008, Fred Swaniker, serial entrepreneur, formé à la Stanford Business School, a fondé l’organisation sœur d’ALU, l’African Leadership Academy basée à Johannesburg, un institut sélectif dédié à la formation de la prochaine génération de dirigeants africains.
En 2015, Fred Swaniker a ouvert l’African Leadership University à Maurice, un institut d’enseignement supérieur conçu pour enseigner les compétences en leadership aux meilleurs et aux plus brillants étudiants d’Afrique et lutter ainsi contre la fuite des cerveaux.
En 2017, il a ouvert son deuxième campus de premier cycle d’ALU, à Kigali, au Rwanda. Récent récipiendaire d’un financement de 30 millions de dollars américains, l’ALU forme les futurs dirigeants africains en différemment des programmes universitaires traditionnels. Fred Swaniker poursuit son expansion avec le nouveau programme d’accélérateur ALX, qui propose des cours de six mois sur le leadership et les compétences techniques dans des domaines tels que l’informatique et la gestion opérationnelle à partir d’installations à faible coût telles que les espaces de coworking.
Ces hubs ALX sont conçus pour permettre le développement du leadership à grande échelle, en créant des écosystèmes d’entrepreneuriat, d’innovation et de collaboration, afin de préparer les jeunes au marché de l’emploi et à la création d’emplois. Faciliter l’apprentissage à partir de ces centres a permis à ALU de réduire le coût de frais des étudiants, qui s’élève désormais à 2 000 USD au Kenya. ALU a également déployé une approche innovante de la finance étudiante basée sur des accords de partage des revenus.
Selon ce modèle, les étudiants ne paient rien à l’avance pour leurs études, mais versent une partie de leur revenu aux investisseurs une fois qu’ils sont employés. ALU a déjà des campus à Maurice, au Rwanda et au Kenya et utilisera ses nouveaux fonds pour ouvrir de nouveaux campus à Johannesburg, Lagos, Le Cap et Casablanca.
2. FLUTTERWAVE (Nigeria)
Après avoir identifié le problème des paiements fragmentés en Afrique, Oligerbenga Agboola, entrepreneur nigérian, a lancé Flutterwave en 2016, une API de paiement numérique conçue pour faciliter les affaires sur tout le continent, en permettant aux utilisateurs d’effectuer des paiements internationaux dans leur propre devise.
Désormais intégré aux principaux outils en ligne tels que Shopify et WooCommerce, et permettant aux clients d’effectuer des paiements sur des plateformes telles qu’Amazon, Flutterwave traite des millions de dollars en transactions et s’est développé récemment en Afrique.
L’entreprise a effectué une levée de fonds totale de plus de 20 millions de dollars et a commencé à tester une solution directement destinée aux petites et moyennes entreprises, qui leur permet de convertir leurs pages Instagram en boutiques de commerce en ligne.
3. FLARE (Kenya)
Qualifiée de « 911 du futur », Flare met en place un tout nouveau système d’intervention d’urgence, lancé commercialement au Kenya en janvier 2018. La plate-forme numérique de la société regroupe l’écosystème fragmenté de véhicules d’urgence du pays.
Elle utilise le suivi GPS et Google navigation pour acheminer les intervenants les plus appropriés vers chaque scène d’urgence, à la demande des utilisateurs. Avec pour objectif de se lancer dans tous les pays dépourvus de systèmes d’urgence, Flare est déjà le plus grand réseau de ce type au Kenya, avec un réseau qui compte plus de 400 ambulances.
L’entreprise a déjà effectué 350 opérations de sauvetage et réduit son temps de réponse moyen à 20 minutes. Parallèlement, elle a lancé sur le marché son produit d’adhésion, Rescue, et fournit des services à environ 28 000 Kényans.
4. SANKU-PROJECT HEALTHY CHILDREN (Tanzanie)
Basé en Tanzanie, le projet Sanku-Healthy Children a mis au point une nouvelle technologie innovante, le «doseur», qui permet aux minoteries rurales de fortifier la farine en nutriments essentiels au cours du processus de mouture. La fortification, qui comprend l’ajout d’iode au sel de table, est courante dans le monde entier, mais difficile à réaliser à grande échelle en Afrique rurale, un problème résolu par le projet.
Sanku-PHC fournit déjà de la farine enrichie à plus d’un million de personnes et un programme pilote mené récemment avec Vodafone a permis à 3 000 moulins à farine d’obtenir des informations en temps réel et basées sur des données. En utilisant l’Internet des objets, Sanku-PHC vise à atteindre 100 millions de personnes et à leur fournir davantage d’aliments nutritifs d’ici 2025.
5. FARM TO MARKET ALLIANCE (Kenya)
Projet à but non lucratif issu du Programme alimentaire mondial, Farm to Market Alliance tente de rendre le secteur agricole de l’Afrique plus durable en responsabilisant les agriculteurs et en renforçant les marchés.
Consortium de huit organisations axées sur l’agriculture, le projet a développé PATH, une solution de chaîne de valeur de pointe qui aide les familles d’agriculteurs à faire la transition vers l’agriculture commerciale. La solution fournit de l’assistance aux agriculteurs dans quatre domaines clés : prévisions sur les marchés , financement abordable, technologies et intrants de qualité ainsi que solutions de manutention et de stockage – pour les aider à devenir des acteurs fiables du marché et à renforcer la confiance des autres acteurs du marché agricole.
Son réseau de centres de prestation de services sert de guichet unique permettant aux agriculteurs du Kenya, du Rwanda, de la Tanzanie et de la Zambie de dialoguer et d’obtenir des produits et services à travers PATH, tandis que l’application FtMA, disponible en Tanzanie, fonctionne comme une plate-forme permettant aux acteurs de l’écosystème d’offrir leurs services et de mettre en relation les agriculteurs entre eux. Jusqu’à présent, PATH a travaillé avec succès avec plus de 150 000 agriculteurs et généré des achats d’une valeur de 17 millions de dollars américains.
6. TALAMUS HEALTH (Ghana)
Actif au Ghana, au Nigeria et en Afrique du Sud, Talamus a développé une plate-forme de soins de santé mobile qui permet aux patients de prendre rendez-vous avec leur médecin, de recevoir des rappels de rendez-vous et des résultats de laboratoire et d’imagerie, d’organiser la prise des médicaments, de stocker des dossiers médicaux et de payer des frais médicaux à partir de leur téléphone portable.
Les fournisseurs de soins de santé peuvent numériser entièrement leurs opérations, augmentant ainsi le débit, la transparence et l’efficacité des informations, tout en réduisant les erreurs et les retards dans les soins aux patients. L’objectif est d’améliorer et d’unifier la prestation des soins de santé dans les marchés émergents et d’aider les patients à interagir et à partager leurs informations en matière de santé avec un cercle de fournisseurs connectés. Opérationnelle depuis avril 2018, Talamus a établi un partenariat avec plus de 1 000 cabinets de soins de santé de types variés sur ses trois marchés, et se lance également dans le secteur des assurances.
7. YEGO INNOVISION (Rwanda)
Le «boda boda» rwandais (moto-taxi) constitue un secteur industriel énorme, avec 20 000 d’entre eux sur les routes, contre 600 taxis. En outre, indique Fast company, c’est un secteur également non réglementé, ce qui pose un certain nombre de problèmes que la société Yego Moto résout avec sa plate-forme innovante.
Après un vaste essai mené en 2017 et impliquant 840 taxis-motos, Yego Moto a obtenu une licence du gouvernement début 2018 et se prépare maintenant à fournir des compteurs aux conducteurs de boda boda. Ces compteurs, qui ont été fournis à environ 2 000 conducteurs jusqu’à présent, formalisent le secteur, permettant ainsi aux clients de demander et de payer leurs courses via leur téléphone, avec un modèle similaire à celui d’Uber. Les passagers peuvent également payer en utilisant les tags NFC Ride-Tap-Pay.
La plate-forme a été conçue pour fonctionner également dans un environnement avec une faible connexion Internet ou inexistante. La plate-forme IoT permet aux forces de l’ordre locales de surveiller les conducteurs pour l’assurance, la sécurité, les licences et les enregistrements. Le gouvernement peut utiliser les données collectées pour réduire les embouteillages, tandis que les conducteurs sont en mesure de constituer un dossier de crédit.
8. THE SUN EXCHANGE (Afrique du Sud)
Fondée par Abraham Cambridge, qui s’est installé en Afrique du Sud avec une expérience dans les domaines du changement climatique et de la gestion de l’environnement, Sun Exchange est une plate-forme en ligne qui permet aux utilisateurs d’utiliser des devises numériques pour acheter des cellules solaires, qui sont ensuite loués à des projets et rapportent sur une période de 20 ans.
Sun Exchange compte plus de 10 000 utilisateurs et a construit six projets, dont un au parc d’éléphants à Knysna (Afrique du Sud). En cours d’expansion au Kenya, Sun Exchange s’appuie sur les communautés cryptographiques pour aider des organisations telles que les écoles et les églises à commencer à utiliser l’énergie solaire auparavant inabordable, tout en aidant également ses utilisateurs à gagner de l’argent au fil du temps.
Elle a récemment lancé un cycle de financement de démarrage et lancé son propre jeton numérique pour offrir des prix abordables aux clients les plus fidèles et encourager leur adoption.
9. OVAMBA SOLUTIONS (Cameroun)
Fondé en 2013 par Viola Llewellyn et Marvin Cole, qui souhaitaient donner aux entrepreneurs africains l’accès au financement, Ovamba fournit des capitaux à court terme aux micro, petites et moyennes entreprises via la technologie de la téléphonie mobile.
Les opérations bancaires traditionnelles étant incapables de combler le déficit de crédit du continent, l’algorithme d’Ovamba analyse différents types de données, y compris des informations culturelles, en temps réel pour mesurer le risque. Ovamba peut prêter des montants allant jusqu’à 500 000 USD et affiche des taux de défaut inférieurs à 6% sur son portefeuille de 25 millions USD.
Les innovations récentes qui différencient Ovamba encore plus des banques traditionnelles comprennent un chatbot en langues africaines, une solution blockchain pour l’intégration des investisseurs et des fonctionnalités de sécurité de reconnaissance vocale et faciale pour sa plate-forme de financement.
10. AEROBOTICS
Aerobotics, société agro-technologique basée au Cap, associe des algorithmes d’apprentissage automatique à des images aériennes obtenues à partir de satellites et de drones pour fournir des services de détection précoce de problèmes aux agriculteurs, les aidant à surveiller leurs cultures, à être avertis des risques potentiels et à optimiser les rendements.
Cofondé par James Paterson, qui a grandi dans une ferme d’agrumes en Afrique du sud et a vu les défis auxquels les agriculteurs sont confrontés au quotidien, Aerobotics fournit aux agriculteurs des statistiques précises sur leurs arbres et leurs vignes et leur permet d’utiliser ses zones de gestion pour planifier leurs plantations.
L’entreprise opère maintenant dans des centaines de fermes dans 11 pays du monde, dont l’Australie et les États-Unis. Elle a accaparé respectivement 40% et 20% des marchés des noix de macadamia et des agrumes en Afrique du Sud et a effectué deux levées de fonds d’un montant total de 2,6 millions USD.