Les deux Africaines font partie des 11 personnalités honorées cette année par le département d’Etat américain, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption, célébrée chaque le 9 décembre.
Ces personnalités, a indiqué le secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, « ont fait preuve de leadership, de courage et d’impact dans la prévention, la dénonciation et la lutte contre la corruption ».
Les autres personnalités récompensées cette année sont Dorothy Bradley du Belize, Nikolay Staykov de Bulgarie, Alexandra Attalides de Chypre, Carlos Giovanni Ruano Pineda du Guatemala, Gabriela Alejandra Castellanos du Honduras, Jamiliya Maricheva du Kazakhstan, Juris Juriss de Lettonie, Riad Kobeissi du Liban, Torplus Yomnak de Thaïlande et Carlos Paparoni du Venezuela.
Depuis avril 2021, Martha Chizuma, « l’intrépide buldozzer du droit », est la directrice générale du Bureau de lutte contre la corruption au Malawi, la première femme à occuper ce poste. Avant cela, elle était médiatrice du Malawi, nommée à ce poste le 1er décembre 2015. Le Bureau du médiateur est un bureau indépendant établi par la section 120 de la Constitution du Malawi de 1994. Le Bureau protège et promeut la bonne gouvernance et le respect de l’État de droit en enquêtant de manière professionnelle, indépendante, impartiale et équitable sur les cas d’injustice présumée de la part d’un organe public, en les résolvant et en offrant des recours. En tant que médiatrice, Martha Chizuma était également, selon la Constitution du pays, commissaire de la commission des droits de l’homme du Malawi (MHRC), commissaire de la commission des services de police et membre de l’inspection des prisons du Malawi.
Martha Chizuma a dirigé, participé ou assuré des fonctions de surveillance dans plusieurs enquêtes sur les droits de l’homme, de faible ou de grande envergure que la MHRC a menées au fil des ans, en particulier depuis 2015, date à laquelle elle est devenue commissaire de la MHRC. Ce rôle de surveillance et d’enquête sur les violations des droits de l’homme au sein de la MHRC complétait son travail en tant que médiatrice, où elle a mené avec succès des enquêtes sur plusieurs cas de mauvaise administration et d’abus de pouvoir public, ce qui lui a valu une reconnaissance publique et internationale.
Solide professionnelle du droit
Solide professionnelle du droit, Martha Chizuma est titulaire d’un Master en droit économique international de l’université d’East London et d’une licence en droit avec mention (LLB) de l’université du Malawi, Chancellor College, obtenue en 2002. Elle a occupé plusieurs postes notamment greffière adjointe de la Haute Cour et de la Cour suprême d’appel, de 2003 à 2006, vice-présidente de la Cour des relations industrielles (IRC) ; conseillère juridique de la Limbe Leaf Tobacco Company.
Martha Chizuma est membre de l’association du Barreau du Malawi, de l’association des femmes juristes du Malawi et de l’association des femmes juges du Malawi (membre fondatrice et ex-officiel). Elle est également membre du Conseil d’administration du Vision Fund Malawi ; membre du Conseil d’administration du Baobab Health Trust ; membre du Conseil d’administration du Creative Centre for Community Mobilization (CRECOM) ; membre du Conseil d’administration de PSI-Malawi ; membre de l’Institut international de l’ombudsman et membre fondatrice de l’association des femmes juristes du Malawi ; membre du Conseil consultatif de World Vision Malawi et membre du Conseil d’administration de l’Electoral Institute of Southern Africa. Elle est également la marraine de la FPAM.
Martha Chizuma a reçu plusieurs prix, notamment celui de la femme de l’année 2021, décerné par la Conférence africaine sur l’égalité des Genres ; le Prix de la femme juriste de l’année 2020 – gouvernement ainsi que le Prix de la personne de l’année 2020 de l’Institute of Marketers. En outre, sous sa direction, le bureau du médiateur a été élu meilleur exposant de 2019 lors de la toute première exposition du médiateur au Nigeria et meilleur acteur de 2019 parmi les organes constitutionnels et institution publique la plus performante du Malawi.
Santé et développement
Pour sa part, Denise Namburete est la fondatrice et la directrice exécutive de « N’weti », une organisation pionnière et innovante de communication sur la santé et le développement au Mozambique. Elle est titulaire d’un master en communication sur le changement social et le développement de la faculté de communication de l’université fédérale de Rio de Janeiro, où elle a également obtenu un diplôme en communication sociale. Grâce à un système de gestion basé sur la performance et à des interventions axées sur les résultats, Denise Namburete a fait de N’weti l’une des organisations locales les plus performantes, touchant plus de 3 millions de personnes à chaque campagne de santé et de développement.
Le travail de Denise Namburete a acquis une plus grande notoriété lorsqu’elle a conduit la coalition de la société civile Budget Monitoring Forum (FMO), dont elle était la coordinatrice, à s’opposer en justice à l’ordre d’extradition de l’ancien ministre des finances Manuel Chang vers le Mozambique, pour son rôle dans l’affaire des « dettes cachées », en faisant valoir que l’ancien dirigeant devait être jugé aux États-Unis.
Denise Namburete préside le conseil d’administration du Centre for Civil Society Empowerment (CESC), une ONG dont l’objectif est de renforcer et de développer les compétences de la société civile au Mozambique dans les domaines du plaidoyer et du suivi de la gouvernance. Elle est également membre du conseil d’administration de la Fondation Maria Lurdes Mutola, fondée par la championne olympique mozambicaine du même nom et dédiée au développement des jeunes par le biais de l’éducation, du sport et de l’entrepreneuriat. La Fondation a déjà soutenu plus de 8000 bénéficiaires dans cinq provinces du Mozambique. Denise Namburete est également membre du conseil consultatif du département de communication pour le changement social et comportemental de l’école de santé publique de l’université de Witwatersrand, en Afrique du Sud.
Par ailleurs, Denise Namburete est une associée de recherche de KULA, Études et recherche appliquée, une entreprise de consultance sur les questions socio-économiques et de développement Denise Namburete a également été la productrice exécutive de séries de courts métrages qui ont été récompensés lors de festivals internationaux de films en 2011, 2012 et 2013.