Les co-récipiendaires du prix Nobel de la paix 2018, acompagnés de Pramila Patten, représentante spéciale du SG de l’ONU, chargée de la question des violences sexuelles en période de conflit, ont procédé au lancement de ce fonds le mercredi 30 octobre à New York, au siège de l’ONU, à l’occasion du 10e anniversaire du mandat sur la prévention et la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits établi par l’ONU en 2009.
Le Global Survivors Fund a pour mission de veiller à ce que les victimes de violences sexuelles liées au conflit aient accès à des réparations et à d’autres formes de réparation, dans le monde entier.
Le fonds fournira ainsi un soutien sur mesure pour aider les personnes à se remettre des traumatismes émotionnels et physiques qu’elles ont subis. Cela pourrait prendre la forme d’une compensation financière, d’un soutien pour accéder aux services de soins de santé ou à la reprise des études, ou d’une aide pour se déplacer. Le fonds aidera également les gouvernements à mettre en place leurs propres systèmes de réparation.
Le fonds devrait être financé par diverses parties prenantes (gouvernements donateurs ou du secteur privé), avec pour objectif de récolter entre 50 millions de dollars et 100 millions de dollars d’ici 2022. Lors de la réunion du G7 en août, le président français Emmanuel Macron a annoncé le soutien de la France par l’affectation de 6 millions d’euros au Fonds. Le président du Conseil de l’UE, Donald Tusk, a également exprimé le soutien de l’UE en promettant 2 millions d’euros. L’Allemagne avait promis un don de 400 000 d’euros.Le Royaume-Uni, le Japon, la Corée du Sud et la Norvège notamment envisagent également de soutenir le fonds.
Le docteur Mukwege a tenu à préciser que le fonds ne se substitue pas à la justice car «les criminels doivent payer pour leur acte».
Le fonds repose sur les engagements des Nations Unies aux travaux du Dr Denis Mukwege et de Nadia Murad, ainsi qu’aux voix des victimes de violences sexuelles liées aux conflits à travers le monde.
Début septembre, le gynécologue congolais avait annoncé le lancement pour ce 31 octobre d’un « Fonds mondial pour les survivantes » pour les victimes des violences sexuelles dans les conflits, faisant suite à l’appel qu’il avait déjà lancé à Oslo, lors de la réception du Prix Nobel de paix, invitant les États à contribuer pour la mise en place de ce fonds.