Tania Bishola : « Les femmes produisent toujours quelque chose d’exceptionnel dans le domaine scientifique »

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Originaire de la République démocratique du Congo et biologiste moléculaire de formation, Tania Bishola Tshitenge, 32 ans, est actuellement chercheuse scientifique au sein de la multinationale allemande Bayer, active dans les secteurs pharmaceutique et agrochimique.  Également professeure associée à l’université de Kinshasa, elle est aussi  co-fondatrice de l’académie des sciences pour les jeunes en RDC (ASJ-RDC) ainsi que fondatrice et présidente de la « Fondation Zoe-Liziba », une ONG qui œuvre par le biais des orphelinats, en vue de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des enfants orphelins et vulnérables.

 Africanshapers D’où vous vient votre intérêt pour la biologie moléculaire ?

 Mon intérêt pour la biologie moléculaire provient de ma curiosité à vouloir comprendre la cause des différentes maladies infectieuses et parasitaires au niveau moléculaire. J’étais très curieuse d’acquérir les connaissances sur les différentes voies de transmission des agents infectieux, les voies biochimiques et moléculaires qui sont impliquées lors de leur invasion dans la cellule hôte et les moyens qui pourraient être utilisés pour prévenir (vaccins) et combattre l’infection (médicaments). J’étais très passionnée de comprendre les mécanismes d’action des médicaments et vaccins aux niveaux moléculaire et cellulaire.

Tania Bishola : Quel est le parcours qui vous a menée jusqu’à votre activité actuelle ?

 J’ai effectué mes études primaires et secondaires (Option biologie-chimie) respectivement au complexe scolaire « les Joyeux-Lutins » et au « Lycée Motema Mpiko » dans la ville de Kinshasa en RDC. Je souhaitais poursuivre les études en médecine à l’université, mais j’étais confrontée à des problèmes financiers qui m’ont empêché de débuter à temps l’année académique à l’université protestante du Congo. Je me dis que le Seigneur était en train de diriger mes pas vers la biologie, par la suite, a captivé toute mon attention et passionné toute ma vie. Ainsi, j’ai entamé mes études en biologie à l’université de Kinshasa avec comme objectif de faire un transfert en médecine. Mais, après ma première année, j’étais très passionnée par le contenu du domaine et j’ai décidé de ne plus faire un transfert en médecine et de poursuivre mes études en biologie, avec comme option la biologie moléculaire. En 2013, lors de ma dernière année, j’ai effectué un stage de trois mois au Ghana, à l’institut de recherches médicales Noguchi, où j’appris certaines méthodes de biologie moléculaire, telles que la PCR (Polymerase Chain Reaction- réaction de polymérisation en chaîne, en français), l’électrophorèse sur agarose et le séquençage.

Après mes études de licence qui ont été beaucoup soutenues par la bourse d’Excellence Bringmann aux universités congolaises (BEBUC, en sigle), j’ai obtenu la bourse de la Fondation allemande de recherche (DFG), pour effectuer un master en biotechnologie à l’université de Nairobi, au Kenya, en alternance avec l’Allemagne. Mes recherches de master ont été conduites au centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE) au Kenya, où j’ai travaillé sur les récepteurs d’olfaction de la mouche Tsétsé.

Après avoir brillamment défendu mon mémoire de Master en 2017 à Nairobi, j’ai été ensuite sélectionnée par le programme doctoral des sciences de la vie de l’université d’Heidelberg (HBIGS). J’ai donc obtenu une bourse pour effectuer mon doctorat au sein du laboratoire de la professeure Christine Clayton. Le laboratoire faisait partie du centre de biologie moléculaire de l’université d’Heidelberg (ZMBH), en Allemagne. J’ai donc passé 4 années de dur labeur (2017-2021) en train de faire des recherches sur la régulation de l’expression des gènes, en utilisant le parasite trypanosome comme système modèle. C’est pendant ces années que j’ai développé une passion pour la biologie de l’ARN et j’ai réalisé qu’elle offrirait des opportunités énormes pour les vaccins et médicaments dans le futur. Durant cette période, j’ai participé à plusieurs conférences internationales, où j’ai présenté les résultats de ma recherche et remporté des prix d’excellence.

Après mes études doctorales, je suis donc retournée en RDC pour poser ma candidature pour le poste de professeure associée. Ce qui m’a été accordé fin 2022. J’ai commencé à dispenser les cours de biologie moléculaire et de génie génétique à l’université de Kinshasa, depuis Janvier 2023.

Depuis Mai 2022, j(effectue des études postdoctorales dans la compagnie pharmaceutique Bayer, où je suis en train de développer de nouvelles approches de la transcriptomique pour comprendre les modes d’action des médicaments au niveau de l’ARN.

Quelle est votre spécialité ? 

Ma spécialité est la biologie moléculaire, plus précisément je suis passionnée par la biologie de l’ARN. Les sujets de ma spécialisation sont la régulation de l’expression des gènes que j’ai beaucoup maitrisé en utilisant le trypanosome comme un système modèle. Je suis aussi très impliquée dans les nouvelles approches de transcriptomique pour comprendre les modes d’action des médicaments (et produits chimiques) et en RDC, mes recherches gravitent autour des activités biologiques des composés naturelles provenant des plantes médicinales pour la lutte contre les maladies.

En quoi consistent vos recherches actuelles au sein de Bayer ? Quel est votre objectif ?

 Mes projets de recherche au sein de la compagnie Bayer se concentrent sur le développement de nouvelles approches de séquençage (NGS, séquençage de la nouvelle génération) pour la transcriptomique chimique à l’échelle industrielle afin de comprendre les modes d’action des médicaments au niveau de l’ ARN. En utilisant des approches de la transcriptomique standard et nouvelles, je soutiens des projets de la compagnie impliqués dans l’oncologie, la néphrologie, la thérapie génique pour comprendre les cibles d’action et la mise au point des médicaments. Je travaille également sur des projets de recherche visant à cibler l’ARN avec des molécules chimiques pour le développement de nouvelles thérapies pour le cancer et d’autres maladies.

Quelle est l’importance de ces recherches pour un pays comme la RDC ?

Pour un pays comme la RDC, qui a été très fragilisée par des décennies de guerres et conflits armés, et qui fait face à des épidémies très récurrentes, il y a une urgence permanente de développer des approches innovatrices pour le développement des vaccins et médicaments permettant de combattre les maladies infectieuses qui ravagent le pays et de les prévenir. Ainsi, les connaissances acquises dans le domaine de l’ARN sont très importantes pour la mise au point des futurs vaccins et médicaments. Pour certaines maladies, il est toujours difficile de cibler les protéines de l’agent pathogène et l’ARN nous offre de nouvelles opportunités dans la lutte contre ces maladies.

Vous êtes l’une des dix lauréates de l’initiative « Women in Africa (WIA) Young Leaders 2023 » et la première congolaise à y prendre part. En quoi consiste ce programme et quelles sont vos attentes? 

Le programme WIA Young Leaders est une des initiatives de l’organisation « Women in Africa » dont l’objectif est de soutenir et de mettre en lumière les jeunes femmes leaders africaines qui joueront un rôle majeur dans la révolution africaine et qui sont appelées à être des actrices emblématiques de la croissance économique de l’Afrique. Cette année marque la troisième édition de ce programme, développé en partenariat avec la marque Dior, la banque d’investissement Lazard en France, le premier acteur du numérique en Afrique Huawei Afrique du Nord, le cabinet d’audit et de conseil KPMG France et l’entreprise mondiale multi-énergies TotalEnergies.

Cette année, nous avons été au nombre de 10 leaders à bénéficier d’un programme de formation sur mesure, axé sur le leadership féminin et les compétences de demain. Au cours d’un voyage d’une semaine à Paris, en Octobre, nous avons participé à plusieurs événements internationaux, qui nous ont permis d’ accéder à un réseau professionnel de haut niveau, d’être formées sur des thématiques très importantes telles que la gouvernance, de rencontrer des experts dans différents secteurs et de bénéficier d’une grande visibilité. Tout au long de l’année 2024, nous continuerons à recevoir ces différentes formations et nous bénéficieront aussi d’un mentorat spécial qui nous permettra de nous  développer dans notre carrière professionnelle.

Quelles avancées espérez-vous dans votre domaine de recherche pour le futur ?

 Nous espérons trouver des nouvelles voies de thérapie génique pour certaines maladies incurables et que nous pourrions démontrer aussi que l’ARN offre une voie de cible pour le développement des médicaments et autres vaccins.

Quelles sont les recherches ou les découvertes qui vous ont le plus marqué ces dernières années en Afrique, en général, et en RDC, en particulier?

 Les découvertes qui m’ont le plus marqué sont les recherches faites en Afrique en collaboration avec l’Occident qui ont conduit au développement des vaccins contre le paludisme. Ces vaccins ont été récemment approuvés par l’OMS et administrés dans plus de 12 pays africains actuellement. Ces vaccins représentent vraiment une avancée majeure dans la lutte contre la malaria, une maladie très mortelle en Afrique surtout pour les enfants de moins de 5 ans.

En RDC, Je suis très impressionnée par le travail que le professeur Hyppolite Mavoko, de la faculté de médecine de l’université de Kinshasa, et son équipe effectuent pour mener des essais cliniques d’un vaccin contre Ebola dans les forêts tropicales reculées de la RDC. Ceci représente aussi une avancée énorme dans la recherche, d’autant plus qu’elle améliorerait la préparation aux épidémies d’Ebola en RDC. Et nous croyons que l’efficacité du vaccin réduirait la possibilité de contracter ce virus dans le futur.

 Quels sont les cours que vous enseignez à l’université de Kinshasa ?

 J’enseigne les cours de génie génétique et les éléments de biologie moléculaire aux étudiants de deuxième licence en biologie dans la faculté des sciences de l’université de Kinshasa.

Le cours de génie génétique est focalisé sur les notions de bases de la biologie moléculaire (structure de l’ADN et ARN, l’organisation du gène, et les processus de l’expression du gène tels que la transcription et la traduction) ; les différentes techniques, outils de la biologie moléculaire et les méthodologies utilisées dans la manipulation des gènes, tels que l’extraction de l’ADN et ARN, la PCR, l’électrophorèse sur gel d’agarose, le clonage et le séquençage. Le cours contient aussi une partie sur les applications du génie génétique dans la biotechnologie (les organismes génétiquement modifiés tels que plantes, animaux et insectes transgéniques) et dans le domaine médical (développement des vaccins à ARN, production de l’insuline, la thérapie génique par l’édition des gènes, etc.).

Le cours d’éléments de biologie moléculaire est basé sur les notions détaillées de la biologie moléculaire, entr’autres la structure de l’ADN et ARN, l’organisation du gène, les processus de l’expression du gène, tels que la réplication de l’ADN, la transcription de l’ADN en ARN et la traduction de l’ARN en protéines et les mécanismes qui sont utilisés par l’organisme pour réguler l’expression des gènes. Nous faisons aussi une introduction brève des techniques et méthodes utilisées pour analyser les acides nucléiques telles que la PCR, l’électrophorèse et le séquençage.

 Qu’aimeriez-vous que vos étudiants retiennent ?

En enseignant ces cours, mon objectif principal est de permettre aux étudiants d’acquérir des connaissances importantes sur la biologie moléculaire et de comprendre le rôle que cette discipline joue actuellement dans plusieurs domaines de la recherche que ce soit dans la détection des maladies infectieuses (test PCR, etc.), dans leur prévention (développement des vaccins) ou dans leur traitement (élaboration des médicaments), ou encore dans l’amélioration des cultures (plantes transgéniques), et dans l’éradication des maladies (moustiques transgéniques au Brésil pour éradiquer le virus Zika), etc.

Pourquoi avoir co-fondé l’académie des sciences pour les jeunes en RDC

Mes amis et moi avions été animés par le désir de combler un vide qui existait dans notre pays. En effet, dans chaque pays, il existe une académie des sciences pour les jeunes chercheurs et ces académies sont affiliées à l’académie mondiale des jeunes scientifiques (https://globalyoungacademy.net/ ). Nous croyons que cette académie sera une plateforme qui permettra de promouvoir les interactions entre les jeunes scientifiques des disciplines diverses en vue de relever les défis nationaux et internationaux auxquels fait face notre société. C’est pour cette raison que nous avons co-fondé l’académie des sciences pour les Jeunes en RDC (ASJ-RDC). En effet, tel que le dit sa devise « la science au service de la société », l’ASJ-RDC met un accent particulier sur le rapport entre le monde scientifique et le développement de la société.

 Quelle est son ambition et ses objectifs ?

Ses objectifs sont de permettre aux jeunes scientifiques congolais de participer activement à l’identification des besoins de leurs communautés, à l’élaboration des politiques d’intervention pour subvenir à ces besoins et à la mise en œuvre de ces politiques à travers des actions concrètes, en collaboration avec les acteurs concernés ; de promouvoir la science en tant que carrière de choix pour les jeunes congolais, en servant de modèle et d’exemple à suivre, et en agissant pour la suppression des obstacles liés au genre, aux tribus ou groupes ethniques ; de renforcer la capacité de la recherche scientifique en RDC, en instaurant la science en tant que moteur du développement économique et en participant aux programmes d’échange entre scientifiques d’institutions tant nationales qu’internationales ; d’encourager le développement des approches novatrices, pour la résolution des problèmes d’importance nationale et internationale, en collaboration avec le réseau mondial des académies nationales des jeunes des divers pays ainsi que l’académie mondiale des  jeunes; d’attirer l’intérêt du gouvernement, des fondations de recherche et autres organisations philanthropiques à investir dans des projets de recherche.

Une conférence organisée par l’académie des sciences pour les jeunes en RDC, organisée en juin 2023

Quelles sont les activités qui y sont menées ?

Les principales activités qui y sont menées sont les conférences internationales et sessions plénières au sein des universités du pays pour promouvoir la science, discuter des différentes filières présentes dans les sciences, informer la communauté scientifique des nouvelles avancées et découvertes scientifiques et encourager les étudiants à opter pour la science comme carrière de choix ; les journées scientifiques organisées dans les écoles au sein du pays pendant lesquelles nous faisons des démonstrations de laboratoire, nous réveillons la curiosité des élèves sur les sujets scientifiques, nous essayons de démystifier la science et démontrons l’utilité de la science face aux problèmes de la société ; les cérémonies de remise de prix aux meilleurs étudiants de certaines facultés dans certaines universités du pays; les interventions des membres de l’académie dans les émissions organisées par certaines chaines télévisées pour informer la société de l’utilité de la science et des nouvelles avancées scientifiques ; la participation des membres de l’académie aux conférences internationales organisées par les académies des sciences des autres pays africains et celles organisées par l’académie mondiale des jeunes scientifiques ; la sélection des membres effectifs de l’académie qui se fait annuellement après appel à nomination et évaluation par un comité international composé des membres des académies des sciences des autres pays africains.

Quels sont les avantages et les inconvénients d’être une femme dans le domaine des sciences ?

Je ne sais pas s’il y a un avantage en soi qui soit spécifique pour une femme dans le domaine des sciences. Un avantage que j’ai observé est qu’il y a actuellement plusieurs organisations et bourses qui ont été mises en place pour soutenir particulièrement les femmes dans le domaine des sciences. Ce sont des programmes tels que l’Oréal-Unesco pour les femmes et la science, la Fondation Schlumberger, l’Organisation pour les Femmes et la Science dans le Monde en Développement (OWSD), pour ne citer que ceux-ci. Un autre avantage est que, pour la plupart des bourses et fonds liés à la science, il y a actuellement un désir d’accorder préférentiellement un choix particulier aux candidatures féminines puisqu’elles sont rares. Ceci devient donc un avantage.

Aussi, je pense que le domaine des sciences et de la recherche exige de la précision, du dévouement, de la passion et surtout de la patience, qui sont des qualités que les femmes possèdent naturellement. Donc, elles ont un avantage et elles produisent toujours quelque chose d’exceptionnel dans le domaine scientifique.

Le premier inconvénient est que les domaines des sciences ont été historiquement beaucoup plus dominés par les hommes pendant bien longtemps, et ceci a créé un sérieux tabou pour les femmes scientifiques et technologues, qui sont très stéréotypées. Dans certaines sociétés, on considère que les domaines des sciences sont plutôt pour les hommes. Il existe même des préjugés du type que les filles ne sont pas douées pour les mathématiques ou qu’elles ne sont pas faites pour l’ingénierie. Ceci explique la faible représentation des femmes dans les sciences particulièrement dites STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), l’inégalité de leurs salaires comparés à leurs collègues masculins et leur faible accès à des postes à grande responsabilité comme dirigeantes des institutions ou universités.

Un autre problème qui date de longtemps est que, selon une analyse, les femmes qui contribuent à la recherche scientifique sont sous-représentées par rapport à leurs collègues masculins dans les publications. Elles ont moins de chances d’être citées comme auteurs dans les articles ou comme inventeurs dans les brevets comparé à leurs coéquipiers masculins, alors qu’elles effectuent la même quantité de travail. Cela s’explique, en partie, par le fait que les contributions des femmes à la recherche sont « souvent méconnues, non appréciées ou ignorées », affirment certains auteurs.

Une autre préoccupation pour les femmes en sciences est l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les femmes au foyer ont plus de responsabilités à assumer des tâches domestiques. Le temps de grossesse, les congés de maternité et l’allaitement des nourrissons peuvent facilement être un frein ou un obstacle pour leur croissance et leur développement professionnel, comparé à leurs collègues masculins.

Il existe très peu de figures scientifiques féminines médiatisées en Afrique et en RDC. Quel pourrait en être la raison ?

C’est d’abord lié à la faible représentation des femmes dans le domaine scientifique. En Afrique, selon un rapport de l’UNESCO, seuls 30% des chercheurs sont femmes et, dans les domaines STIM, elles sont souvent moins payées et publient moins. Souvent, la plupart ne progressent pas autant dans leur carrière que leurs homologues masculins, à cause de différents défis auxquels elles font face. Aussi, comme j’ai déjà mentionné parmi les défis auxquelles les femmes scientifiques font face est qu’elles ne bénéficient pas très souvent des retombées de leurs découvertes, le prestige de leurs travaux revenant souvent à leurs collègues masculins, et ceci réduit leur médiatisation puisqu’elles sont donc oubliées et minimisées.

Pour celles qui émergent néanmoins dans le domaine scientifique, soit, elles n’ont pas eu assez d’opportunités médiatiques pour mettre en lumière leurs recherches soit certaines d’entr’elles sont aussi très timides et n’aiment pas être mises en lumière par les médias.

Quel est votre modèle dans le domaine scientifique ?

J’ai plusieurs modèles dans le domaine scientifique, mais je ne citerai ici que trois, à savoir la professeure Christine Clayton, qui a été la superviseure de ma thèse de doctorat et la professeure Nina Papavasiliou qui était la co-superviseure de ma thèse de doctorat. Les deux ne m’ont pas seulement encadrée, mais elles m’ont aussi initiée à l’esprit critique, à la précision, à l’excellence et à la délicatesse dans la recherche scientifique. Elles représentent pour moi un exemple de passion pour la recherche, exemple d’excellence, de persévérance et de patience. Un autre modèle pour moi est la congolaise Francine Ntoumi, qui ne cesse de m’inspirer par la qualité de ses recherches scientifiques, son courage, sa persévérance malgré tous les défis en Afrique, son esprit collaborateur et son leadership très passionnant.

Quels sont vos objectifs pour les prochaines années ?

 J’ai beaucoup d’objectifs pour les prochaines années. Mais, les plus prioritaires sont la mise en place d’un laboratoire de biochimie et biologie moléculaire au sein de l’université de Kinshasa qui me permettra de commencer mes propres recherches dans le domaine de la biologie de l’ARN appliquée aux maladies infectieuses, de constituer mon équipe de travail et de former de la prochaine génération de chercheurs scientifiques.

Au sein de l’académie des sciences pour les jeunes en RDC, nous aimerions organiser, dans les prochaines années, des conférences internationales dans lesquelles les membres des autres académies des pays africains seront invités ainsi que les jeunes congolais scientifiques qui évoluent dans la diaspora. Ensemble, avec les académies des jeunes scientifiques des autres pays africains, nous sommes en train de mettre au point une académie pour les jeunes scientifiques d’Afrique. Nous croyons que cette plateforme augmentera les interactions entre jeunes chercheurs africains et permettra de discuter des problèmes majeurs communs à la société africaine.

Dans le cadre de ma Fondation Zoe-Liziba, nous comptons, dans les prochaines années, créer un centre de formation et/ou une école pour les enfants vulnérables, leur permettant d’acquérir des connaissances qui leur permettront d’être utiles pour la société.

Patrick Ndungidi
Journaliste et Storyteller
https://africanshapers.com

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