Né de parents nigérians et de nationalité américaine, John O. Dabiri fait partie des 30 éminentes personnalités scientifiques dans le domaine de la science et de la technologie nommées le 22 septembre par le président américain, Joe Biden, comme membres du President’s Council of Advisors on Science and Technology (PCAST).
Descendant direct du comité consultatif scientifique créé par le président Eisenhower en 1957 dans les semaines qui ont suivi le lancement du Spoutnik, le PCAST est le seul organe de conseillers externes chargé de faire des recommandations au président américain et à la Maison Blanche en matière de politique scientifique, technologique et d’innovation. Composé des personnes les plus talentueuses et les plus accomplies des USA, explique la Maison Blanche, le PCAST du président Biden comprend 20 membres élus des Académies nationales des sciences, de l’ingénierie et de la médecine, cinq boursiers MacArthur « Genius », deux anciens secrétaires de cabinet et deux lauréats du prix Nobel. Ses membres comprennent des experts en astrophysique et en agriculture, en biochimie et en ingénierie informatique, en écologie et en entrepreneuriat, en immunologie et en nanotechnologie, en neurosciences et en sécurité nationale, en sciences sociales et en cybersécurité, etc.
Ces membres extérieurs au gouvernement fédéral sont chargés de conseiller le président des USA « sur les questions de politique touchant à la science, à la technologie et à l’innovation, ainsi que sur les questions relatives aux informations scientifiques et technologiques nécessaires pour éclairer la politique publique en matière d’économie, d’autonomisation des travailleurs, d’éducation, d’énergie, d’environnement, de santé publique, de sécurité nationale et intérieure, d’équité raciale et d’autres sujets ».
Scientifique de haut niveau
John Dabiri professeur centennial en aéronautique et ingénierie mécanique, à l’institut de technologie de Californie (Caltech). Ingénieur aéronautique qui conçoit des éoliennes de nouvelle génération susceptibles de réduire les coûts, la taille et les impacts environnementaux tout en maximisant la quantité d’électricité produite. Ses découvertes sur l’emplacement idéal des éoliennes ont été façonnées par ses recherches interdisciplinaires sur la manière dont les méduses et les bancs de poissons se déplacent efficacement dans l’océan. Lauréat de la bourse « Genius » de la Fondation MacArthur, il est le professeur d’aéronautique et de génie mécanique au California Institute of Technology (Caltech), avec des nominations dans les laboratoires aérospatiaux de troisième cycle (GALCIT) et le génie mécanique. Ses recherches portent sur la mécanique des fluides instables et la physique des écoulements, avec un accent particulier sur les sujets relatifs à la biologie, l’énergie et l’environnement. Il s’intéresse actuellement à la dynamique des fluides biologiques dans l’océan, à l’énergie éolienne de nouvelle génération et au développement de nouvelles méthodes expérimentales.
John Dabiri est membre de la Fondation MacArthur et de l’American Physical Society. Il a également reçu, en 2020, le prix Alan T. Waterman de la National Science Foundation, le Presidential Early Career Award for Scientists and Engineers (PECASE), le Young Investigator Program Award de l’Office of Naval Research, et a été nommé l’un des « 35 innovateurs de moins de 35 ans » par le MIT Technology Review ainsi que l’un des « 10 brillants » par Popular Science.
Grandes responsabilités dans des entreprises et institutions scientifiques
En plus d’être membre du Conseil des conseillers en science et technologie du président Biden (PCAST), il est membre du conseil d’administration de NVIDIA Corporation, une entreprise américaine spécialisée dans la conception de processeurs graphiques, de cartes graphiques et de puces graphiques pour PC et consoles de jeux. Il est aussi membre du Conseil d’administration de la Fondation Gordon et Betty Moore.
Par ailleurs John Dabiri est président de la division de la dynamique des fluides de l’American Physical Society et membre du comité des sciences, de la technologie et du droit des National Academies. Il a précédemment fait partie du comité de rédaction du Journal of Fluid Mechanics, du comité national américain pour la mécanique théorique et appliquée (USNCTAM), du groupe d’étude sur la science de la défense et a été conseiller de X chez Alphabet (anciennement GoogleX).
Le Dr Dabiri est titulaire d’un Doctorat en Bio-ingénierie, avec une mineure en aéronautique à Caltech (2005) ; d’un Master en aéronautique de Caltech (2003) et d’une Licence en Ingénierie mécanique et aérospatiale, avec mention d’excellence (« summa cum laude »), de l’université de Princeton, en 2001.
Le Dr John Dabiri a rejoint la faculté de Caltech en tant que professeur assistant après avoir obtenu son doctorat de l’institut en 2005, et a été nommé professeur associé en 2009. Il est devenu professeur en 2010, et a également été président de la faculté de 2013 à 2014 et doyen des étudiants de premier cycle de 2014 à 2015. Pendant cette période, il a également été été directeur du Center for Bioinspired Wind Energy. En 2015, il a accepté un poste de professeur à l’université de Stanford. Ainsi, de 2015 à 2019, il a été professeur de génie civil et environnemental et de génie mécanique à l’université de Stanford, où il a reçu le prix Eugene L. Grant pour l’excellence de son enseignement, en plus de diriger le laboratoire Dabiri, qui mène des recherches mêlant la biologie à la mécanique des fluides, l’énergie et l’environnement. Il a réintégré la faculté de Caltech en 2019 et a été nommé à la chaire du centenaire.
Invention révolutionnaire
En 2009, Dr. John Dabiri a inventé une éolienne révolutionnaire en s’inspirant des méduseset des bancs de poissons. Un banc de poissons est un groupement important de poissons de la même espèce qui se déplacent ensemble, sans hiérarchie. Il correspond à un comportement d’agrégation. Une éolienne classique, à hélice, transforme 47 % de l’énergie du vent en électricité. Cette production moyenne diminue sensiblement dès lors qu’elle est trop près d’autres éoliennes – les interférences provoquant une déperdition d’énergie. Mais John Dabiri a trouvé une solution à ce problème. En étudiant les bancs de poissons, indique le site livingcircular.veolia.com, il a remarqué que chaque poisson se déplace en créant des ondes dans l’eau sans que cela ralentisse le mouvement du groupe.
Au contraire, « il existe une interférence hydrodynamique constructive entre les trajectoires des poissons », a-t-il expliqué. En d’autres termes, chaque interférence provoquée par un poisson optimise la vitesse du banc. À partir de cette étude, John Dabiri a conçu, en 2009, une éolienne biomimétique qui ne ressemble en rien à une éolienne traditionnelle : bien moins haute, elle n’a pas d’hélice mais plusieurs petits panneaux disposés en cylindre autour d’un axe vertical, explique le site. Cette éolienne peut transformer jusqu’à 59,3 % de l’énergie du vent, soit la puissance maximale qu’une éolienne peut développer. Moins coûteuses et moins bruyantes, ces éoliennes requièrent beaucoup moins de terrain puisqu’elles fonctionnent en synergie. Le travail du Dr John Dabiri, explique le site, a été récompensé par la bourse de la fondation Ellen MacArthur en 2010. Depuis, des parcs éoliens modernes ont été construits en Alaska et en Californie, avec succès.