Programmatrice depuis l’âge de 10 ans et développeuse de logiciels , Betelhem Dessie est chef de projet chez iCog Labs, le premier laboratoire d’intelligence artificielle en Éthiopie. Elle y coordonne plusieurs programmes nationaux. Elle possède quatre projets brevetés individuellement et trois autres en collaboration.
La jeune développeuse est principalement axée sur les technologies Web et mobiles. Au cours des trois dernières années, en plus de faire breveter plusieurs logiciels, elle a parcouru le pays pour enseigner aux étudiants comment coder et aussi organiser des ateliers sur l’innovation. Jusqu’à présent, elle a formé plus de 20 000 jeunes.
Betelhem Dessie est étudiante en génie logiciel à l’Institut de technologie d’Addis-Abeba. Elle s’est lancée dans la technologie quand son père n’a pas eu les moyens de fêter ses 9 ans. Elle a ainsi a décidé de chercher les moyens financiers pour fêter.
Pour ce faire, elle a commencé par apprendre en traînant dans les ateliers de réparation d’ordinateurs et de montage vidéo de sa ville natale de Harar, en Éthiopie. Des recherches sur Google et des livres empruntés à des collèges locaux l’ont aidée à approfondir ses connaissances. Au fur et à mesure, elle a commencé à gagner de l’argent en effectuant des travaux après l’école, notamment des montages vidéo et l’installation de logiciel de téléphonie mobile.
Passage à la puissante INSA
Son talent naturel pour la technologie et le codage ont bâti sa réputation, relayée notamment via les médias locaux. À l’âge de 10 ans, l’ancien Premier ministre d’Éthiopie Meles Zenawi l’a invitée, ainsi que sa famille, à vivre dans la capitale, Addis-Abeba. Le gouvernement a payé les études de la jeune fille et l’a également fait travailler sur des projets de développement de logiciels confidentiels au sein de la puissante Information Network Security Agency (INSA). Après deux ans , elle a quitté l’INSA et a commencé à créer ses propres projets de logiciels pour divers clients.
Développement de plusieurs projets
Depuis lors, Betelhem Dessie a développé et protégé quatre logiciels, y compris une bibliothèque numérique. Ce programme aide les écoles disposant d’un accès limité à Internet à accéder aux ressources nécessaires à l’apprentissage de leurs élèves. La jeune fille a également inventé une application qui permet au gouvernement de suivre les systèmes d’irrigation en cartographiant les rivières. Tout professionnel de l’agriculture doté d’un smartphone peut contribuer à l’application.
Betelhem Dessie estime que la technologie est le prochain enjeu majeur pour l’Afrique. « La plus grande chose que nous ayons en Afrique est une jeune génération. Donc, si nous formons la nouvelle génération à la technologie, nous pourrons construire quelque chose qui dure à jamais »,a-t-elle fait savoir au cours d’une interview avec assembly.malala.org.
Le secteur en pleine expansion de la technologie en Éthiopie a valu à Addis-Abeba le surnom de «Sheba Valley». Betelhem estime que les réformes récentes du gouvernement, notamment la privatisation de grandes entreprises publiques, contribuent à encourager les investissements. «Le marché est énorme. Les investisseurs sont intéressés par cet énorme marché. Et il y a aussi beaucoup de jeunes gens que vous pouvez former, que ce soit pour des projets d’externalisation ou des projets que vous pouvez faire pour la communauté locale », explique-t-elle. Pour ce faire, Betelhem Dessie veut doter la prochaine génération d’Éthiopiens des compétences dont ils ont besoin pour tirer parti de ces opportunités. Ainsi, avec « Girls Can Code », une initiative de l’ambassade américaine, elle a enseigné aux jeunes femmes comment créer des sites Web et des applications.
En tant que chef de projet chez iCog Labs, le premier laboratoire d’intelligence artificielle (IA) en Éthiopie, la jeune fille collabore à plusieurs projets visant à accroître la participation des filles sur le terrain. Ainsi, avec le programme Solve IT, Betelhem Dessie parcourt le pays pour aider les jeunes de 18 à 28 ans à trouver des solutions technologiques aux problèmes de leurs communautés. «Nous avons été témoins de nombreuses innovations remarquables», a déclaré Betelhem Dessie à propos de cette initiative, parrainée par l’ambassade américaine et l’agence japonaise de coopération internationale (JICA). Les projets précédents menés dans le cadre du programme Solve IT comprennent des tracteurs agricoles autonomes, un dispositif qui transforme les déchets de l’injera (un type de pain plat) cuit en électricité et un dispositif d’oxygénothérapie pour les bébés prématurés.
Betelhem Dessie a également fondé et dirige le programme « Anyone Can Code » d’iCog, destiné aux enfants âgés de 8 à 18 ans. Dans le cadre de ce programmes, après l’école et lors de camps de vacances, Betelhem Dessie et ses collègues enseignent aux élèves les rudiments de la programmation et de la robotique. Néanmoins, selon Betelhem Dessie, les filles en Éthiopie excellent dans les matières des STEM au primaire et au secondaire, mais ne continuent pas dans ces domaines de manière professionnelle en raison du manque d’encouragement de leurs parents. « Ces parents n’ont jamais vu de femme qui travaille dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques et qui réussisse », explique-t-elle.
Le prochain projet de Betelhem Dessie est d’établir un partenariat avec Sophia, le célèbre robot de l’Intelligence artificielle (que iCog Labs a contribué à créer) pour lancer « The Sophia School Bus » (le Bus scolaire de Sophia) qui sera équipé d’ordinateurs, d’imprimantes 3D et de robots, et qui offrira cent heures gratuites de programmation à quiconque s’intéresse à cet apprentissage. La jeune femme attend encore de trouver des financements pour ce projet.
Salut
Je suus très fière de votre parcours et je vous félicite davantage
J’aimerais qu’on monte un de vos projets au senegal