Le lancement du livre a eu lieu le lundi 17 septembre à Lagos, en présence de nombreuses personnalités dont le vice-président nigérian Yemi Osibanjo.
Le livre de 250 pages relate le parcours entrepreneurial de Jim Ovia et la création de Zenith Bank, l’une des plus grandes banques d’Afrique. Dans le livre, Jim Ovia raconte comment il a démarré l’entreprise avec 20 millions de naira (4 millions de dollars) pour en faire une banque disposant désormais d’un actif total de 16 milliards de dollars.
Son message : suivez votre instinct, travaillez fort, gardez les yeux ouverts, apprenez de vos obstacles, croyez en vous, louez le bon travail et souvenez-vous de donner avec générosité si vous espérez maintenir une activité durable. «Ne laissez jamais les perceptions des autres jouer un rôle important dans votre propre vision de vous-même et de votre avenir. Il est impératif de s’appuyer sur son propre instinct pour évaluer ses propres capacités et évaluer une nouvelle opportunité commerciale», conseille Jim Ovia dans son livre.
La clé du succès pour Jim Ovia : trouver un besoin et le combler. Déceler un problème et le résoudre.
Publié pour la première fois aux États-Unis par ForbesBooks en Caroline du Sud, le livre devrait paraître en plusieurs langues en 2019, à commencer par le français, puis le portugais, l’espagnol, l’arabe et le chinois. Le livre sera également traduit en langues africaines: swahili, yoruba, amharique, haoussa, zoulou… «Je veux que mon histoire soit accessible aux Africains. Je suis fier de ce que Zenith Bank est devenue, mais je veux surtout que les jeunes Africains du monde entier sachent que le seul obstacle entre eux et le monde dont ils rêvent est leur courage d’avoir l’audace de le construire », a expliqué le fondateur de Zenith Banque, en marge du lancement du livre, précisant que les rêves concernent la construction de choses et non celle d’illusions.
Avoir l’instinct d’un entrepreneur
Lee livre de Jim Ovia sera également publié en formats numérique et audio, narrés en partie par l’auteur avec sa propre voix (un fait rare pour un chef d’entreprise africain). Il s’est inspiré du format audio du livre « Dreams from my Father » de Barack Obama.
Africa Rise and Shine a été rédigé en trois ans par le banquier qui devait secrètement trouver des créneaux horaires dans ses 18 heures journalières de travail. Il y relate notamment un souvenir précoce qui démontre son instinct d’entrepreneur. Jeune homme, avec une voiture en panne et incapable de s’en acheter une nouvelle , il a eu recours à un mécanicien local qui était si habile que Jim Ovia a eu l’idée d’acheter des épaves de voiture, de payer son mécanicien pour les réparer, puis de les revendre à des personnes qui, comme lui, avaient besoin d’un moyen de transport mais ne pouvaient pas s’acheter une nouvelle voiture.
Y aller avec les tripes
Selon Jim Ovia , l’entrepreneuriat consiste à être « éveillé » et à démarrer modestement. C’est grâce à cela qu’il a pu introduire Internet à haute débit au Nigeria, lancer sa propre entreprise de télécommunications, ouvrir un réseau de succursales locales, en partenariat avec une compagnie d’assurance internationale pour aider à assurer une population croissante de Nigérians non protégés. Le livre relate même la façon dont il a créé le nom de la banque et son logo emblématique avec son rouge vif. «Vous devez utiliser votre intelligence donnée par Dieu et y aller avec vos tripes. Nous avons tous le sentiment à certains moments de nos vies que nous voulons faire certaines choses, mais vous n’êtes pas toujours sûr car vous n’avez pas de données pour prouver que cela va bien se passer. Mais si votre instinct vous dit de le faire, faites-le », a déclaré Jim Ovia lors du lancement du livre.
Utiliser la technologie
Le banquier, réputé pour son amour de l’informatique, a vanté l’utilité d »internet qui permet notamment d’effectuer des transactions en ligne, des ventes en ligne et des formations en ligne. Il a déclaré qu’Amazon dispose actuellement de plus de mille milliards de dollars, alors que l’entreprise n’a pas d’usine dans le monde. «Ils n’ont pas de puits de pétrole mais ont une capitalisation boursière de plus de mille milliards de dollars et ont deux fois le PIB du Nigeria. C’est parce qu’ils ont adopté la technologie et Internet. Google a été créé comme moteur de recherche, mais est désormais l’une des sociétés les plus riches du monde », a déclaré l’homme d’affaires, précisant que les économies tirées par la technologie progresseront toujours. Pour ce faire, il a invité à la « numérisation » de l’économie. « Si nous numérisons l’économie, elle continuera de croître. Si nous utilisons la technologie pour piloter notre processus de fabrication, notre agriculture et nos soins de santé, nous saurons ce que cela fera pour nous », prédit Jim Ovia. Pour ce dernier, les économies africaines sont en progression, car le PIB par habitant de nombreux pays africains est bien supérieur à 1 000 dollars, alors qu’il y a 20 ans, il était inférieur à 500 dollars.
Travailler dur et redonner à la communauté
Par ailleurs, l’éthique est également un thème récurrent dans Africa Rise and Shine. La formule de Jim Ovia exclut les bénéfices à court terme et les styles de vie tape-à-l’œil. Il s’agit de travailler dur, de récompenser la loyauté et de redonner à la communauté. Pour ce faire, l’homme d’affaires est le fondateur et président de «Mankind United To Support Total Education » (MUSTE), une organisation philanthropique axée sur l’octroi de bourses aux plus démunis. Aujourd’hui, certains des bénéficiaires de ces bourses sont des professionnels reconnus dans de nombreux domaines.Il a également mis en place la Fondation Youth Empowerment / ICT, qui s’efforce d’inspirer et de motiver les jeunes nigérians à adopter les technologies de l’information et de la communication pour améliorer leur bien-être socio-économique. La Fondation a notamment construit une nouvelle école sur le site de l’ancienne école primaire de Jim Ovia. Elle collabore actuellement avec l’Institut Africa America de New York dans le secteur de l’enseignement supérieur.
Parcours d’entrepreneur
Né le 4 novembre 1951 à Agbor, dans l’Etat du Delta au Nigeria, Jim Ovia est le fondateur de Zenith Bank et aussi de Visafone Communications Limited, qui compte plus de 3 millions d’abonnés. En outre, il est président de l’Initiative nationale de développement de logiciels (NSDI) et président du Conseil consultatif national des technologies de l’information (NITAC). Président de Zenith Bank, il en détient également le plus grand pourcentage d’actions, soit 9%. Il est également président de Cyberspace Network Limited.
Titulaire d’un Master en administration des affaires de l’université de Louisiane, obtenu en1979 et d’une Licence en administration des affaires de la Southern University , Baton Rouge, Louisiane, obtenue en 1977, Jim Ovia a également poursuivi ses études à la Harvard Business School, où il a assisté au programme de gestion pour cadres. Il a lancé Zenith Bank en 1990.
Un banquier de carrière
Il a débuté sa carrière en 1973 chez Union Bank (anciennement Barclays Bank) comme commis de banque . Il a ensuite travaillé comme analyste financier à la International Merchant Bank avec l’accord de la First National Bank of Chicago.De 1987 à 1990, il a dirigé le département Corporate Finance de Merchant Bank of Africa, sous la supervision technique de Bank of America. Jim Ovia a également acquis des connaissances et une expertise en technologie de l’information lorsqu’il a travaillé chez Baton Rouge Bank and Trust Company en tant qu’informaticien à temps partiel.
Il a été directeur général de Zenith Bank, de sa fondation jusqu’en 2010, date à laquelle il a pris sa retraite comme CEO pour devenir président. Grâce à ses connaissances et à son expérience, il a initié de nombreuses innovations importantes dans le secteur bancaire nigérian. Sous sa tutelle, la Zenith Bank est devenue l’une des banques les plus importantes et les plus rentables d’Afrique. La banque a été introduite en bourse en 2004 et s’est implantée dans d’autres pays tels que la Sierra Leone, le Ghana, l’Afrique du Sud, la Gambie et le Royaume-Uni.
Jim Ovia est également propriétaire de l’université des technologies de l’information et de la communication de l’État du Delta. Il a aussi exercé d’autres fonctions en dehors du secteur bancaire. Il est membre du conseil d’administration de l’université d’État de Lagos et également membre du conseil d’administration du Redeemer’s University For Nations à Lagos. Il a également été membre du conseil d’administration de la Commission nigériane de promotion des investissements de 1999 à 2007 et aussi membre du conseil d’administration de l’American International School, à Lagos, de 2001 à 2003.
Il a reçu plusieurs prix dont « The Nigerian National Honour »