La camerounaise Cécile Ndjebet, lauréate du prix 2022 Wangari Maathai «Champions de la cause des forêts»

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Présenté par le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), qui est présidé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le prix a été remis le 5 mai dernier, au cours d’une cérémonie lors du 15ème Congrès forestier mondial à Séoul, République de Corée.

Établi par le PCF en 2012 en mémoire de l’environnementaliste kényane et prix Nobel de la paix, Wangari Maathai, le prix «Champions de la cause des forêts» reconnaît les personnes qui s’en sont inspirées dans leur engagement en faveur de la conservation, restauration et gestion durable des forêts.  Le Partenariat de collaboration sur les forêts compte 15 organisations internationales qui travaillent ensemble pour promouvoir une gestion durable de tous les types de forêts et, à cette fin, renforcer l’engagement politique à long terme.

6ème lauréate du Prix

Cécile Ndjebet, explique-t-on, a rencontré Wangari Maathai en 2009 et cette dernière l’a encouragé à poursuivre son action pour les droits des femmes à planter des arbres.

Sixième lauréate de ce prix, Cécile Ndjebet a été récompensée pour son exceptionnelle contribution à la conservation des forêts et à l’amélioration de la vie des populations qui en dépendent. Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO et Présidente du PCF, a déclaré : «Ce prix récompense Cécile Ndjebet pour son énergie et son engagement pendant trente années en faveur de la promotion des droits fonciers et forestiers des femmes. En tant qu’activiste, elle a montré que la participation des femmes à la gouvernance et à la conservation des forêts est fondamentale pour réaliser une gestion forestière durable».

Cameroun écologie

Au Cameroun, indique la FAO, près de 70 pour cent des femmes vivent en zone rurale et dépendent, du moins en partie, de la récolte de produits forestiers sauvages pour leur subsistance; toutefois, dans certaines communautés, on ne leur reconnaît pas le droit de posséder des terres forestières, d’en hériter à la mort de leur mari ni même de planter des arbres sur les terres dégradées.

Cécile Ndjebet est agronome et forestière sociale de profession et spécialiste du genre et formatrice et conseillère en leadership féminin. Avec plus de 34 ans d’expérience sur le terrain, Cécile Ndjebet a une grande expérience de l’intégration du genre et des droits des femmes dans les politiques, mécanismes, programmes, initiatives et processus liés à la gestion des ressources naturelles : Genre et tenure, genre et REDD+ et genre et changement climatique. Elle a commencé sa carrière professionnelle en tant que fonctionnaire camerounaise, a rejoint les organisations de la société civile et a fondé une ONG nationale, Cameroon Ecology, en 2001. Elle défend les droits des communautés – notamment des femmes rurales et autochtones – aux forêts, aux terres et aux ressources naturelles.

Cécile Ndjebet, explique-t-on, a œuvré sans répit à la promotion de l’idée selon laquelle les femmes doivent participer à la gestion forestière et jouir d’une égalité des droits à la terre et aux ressources – quand tel est le cas, les forêts sont mieux conservées et ce sont les communautés toutes entières qui en bénéficient. À travers le Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts, qu’elle a co-fondé en 2009, Cécile Ndjebet est devenue une figure de proue au Cameroun et à l’échelle internationale pour une reconnaissance mondiale de l’importance de l’égalité de genre dans la gestion forestière. Actuellement, l’organisation compte 20 pays membres dans toute l’Afrique. En outre, fait savoir la FAO, Cécile Ndjebet a été pendant de nombreuses années une force motrice pour la mise en œuvre d’une législation et d’une bonne gouvernance forestières au Cameroun et pour l’élaboration d’une nouvelle approche à la foresterie communautaire et la restauration des terres et des forêts par le biais de Cameroun Écologie (Cam-Eco). Cam-Eco a œuvré pour informer, former et aider les femmes à comprendre des questions de durabilité et à s’impliquer dans la conservation et la restauration des forêts.

Cécile Ndjebet a déclaré : «En général, les hommes reconnaissent le rôle important des femmes dans l’amélioration de la qualité de vie des familles. Mais il faut aussi qu’ils acceptent que pour que les femmes puissent continuer à jouer ce rôle, voire l’améliorer, elles doivent pouvoir disposer de droits fonciers et forestiers garantis».

Les précédents gagnants du prix Wangari Maathai «Champions de la cause des forêts» sont: Narayan Kaji Shrestha (2012), chef du mouvement forestier communautaire au Népal; Martha Isabel ‘Pati’ Ruiz Corzo (2014), engagée dans la campagne environnementale au Mexique; Gertrude Kabusimbi Kenyangi (2015), activiste forestière en Ouganda; Maria Margarida Ribeiro da Silva (2017), activiste forestière au Brésil; Léonidas Nzigiyimpa (2019), activiste forestier au Burundi.

 

 

Patrick Ndungidi
Journaliste et Storyteller
https://africanshapers.com

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