Âgés tous de moins de 42 ans, ils font partie de la troisième promotion du NEF dont la liste a été rendue publique le lundi 5 août.
Les recherches de ces 25 scientifiques et leurs innovations, indique-t-on, contribuent à résoudre les problèmes les plus pressants de l’Afrique et du monde.
La liste compte 11 femmes et 14 hommes, originaires de 14 pays et qui effectuent des recherches de pointe dans les domaines des énergies renouvelables, des nanomatériaux et des nanotechnologies, de la sécurité alimentaire, de la médecine de précision, des systèmes de santé, de la science du climat et de la planification urbaine. La promotion compte également deux spécialistes en sciences sociales, une première pour le NEF.
Initiative de l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS), le NEF décernera des prix aux lauréats lors de son rassemblement NEF Global 2020 à Nairobi, au Kenya, le 10 mars 2020, sous le haut patronage du président kényan Uhuru Kenyatta. Les boursiers du NEF poursuivront la tradition de présenter leurs recherches novatrices au cours de ce rassemblement mondial.
Les membres du NEF sont sélectionnés par un comité du programme scientifique international, selon un processus rigoureux qui comprend le mérite académique et scientifique, une publication solide, des brevets, des récompenses et un historique de fonds collectés de manière indépendante pour la recherche. Les boursiers doivent également démontrer la pertinence de leurs recherches ou de leurs innovations par rapport aux grands défis de l’humanité, ainsi que leur passion pour élever le profil scientifique de l’Afrique et inspirer la prochaine génération de dirigeants scientifiques.
La deuxième promotion du NEF, explique-t-on, a été à l’avant-garde des recherches novatrices menées notamment dans le domaine de la Blockchain pour les micro-crédits, la bioinformatique pour améliorer les rendements agricoles et la détection du paludisme non invasif, entre autres innovations. Plusieurs membres ont reçu des millions de dollars pour leurs recherches. Les boursiers du NEF dirigent la rédaction du journal scientifique africain du NEF, qui en est à son quatrième volume depuis mars 2018. En reconnaissance de leurs réalisations et de leur excellence scientifique, trois boursiers ont rejoint le Comité du programme scientifique international du NEF.
Les lauréats 2019
Le Dr Badre Abdselam (Maroc) souhaite contribuer à la conception et à la mise en œuvre de politiques régionales sur la mobilité intentionnelle des jeunes scientifiques en Afrique afin d’optimiser la circulation des cerveaux.
Ademola Adenle (Nigeria) dirige des travaux de recherche sur les politiques scientifiques et technologiques visant à relever les défis du développement durable tels que le changement climatique, l’insécurité alimentaire, l’innovation énergétique et la santé en Afrique.
Fanelwa Ajayi (Afrique du Sud) cherche à mettre au point diverses nanoparticules, en particulier grâce à l’utilisation de substances comestibles, telles que les fruits et les légumes, et à en trouver de nouvelles applications.
Daniel Akinyele (Nigeria) est en train de dévoiler des informations plus approfondies sur la planification, le développement et la gestion de nouveaux systèmes d’électrification pour les communautés pauvres en énergie, à l’aide de la politique socio-technique-économique-environnementale-ou STEEP.
Zaheer Allam (Maurice) étudie les dynamiques qui façonnent la vie urbaine dans l’Anthropocène afin de mieux élaborer des politiques améliorant la qualité de vie et le niveau économique dans les villes du futur, destinées à accueillir la majorité des êtres humains sur la planète.
Ibrahim Cissé (Niger) souhaite mettre au point des méthodes de microscopie à haute résolution directement intégrées aux cellules vivantes, ainsi que des biomolécules uniques capables de décoder le génome humain de l’ADN en un ARN.
Le Dr Menattallah Elserafy (Égypte) étudie les mécanismes de réparation de l’ADN, en s’efforçant de comprendre les processus cellulaires dont le déchiffrement modifiera les diagnostics et ouvrira la voie à des traitements personnalisés.
Le Dr. Obidimma Ezezika (Nigeria) étudie des processus qui aident à développer de nouveaux modèles industriels permettant de mener efficacement les interventions en matière de santé en Afrique subsaharienne.
Le Dr Jesse Gitaka (Kenya) travaille sur l’élimination du paludisme, le diagnostic rapide et la gestion des infections bactériennes sub-cliniques de la mère qui éliminent les mort-nés, la prématurité, la sepsie (infections) maternelle et néonatale et la mortalité.
Le Dr Alpha Keita (Guinée) espère développer, avec son équipe en Guinée et en France, les réservoirs de virus afin de mieux comprendre l’histoire naturelle de la propagation du virus Ebola.
La Dre Agnes Kiragga (Ouganda) espère fusionner la science des données et les méthodes d’apprentissage automatique en fonction des «données volumineuses» et des dossiers de santé existants pour prédire et prévenir le VIH parmi les groupes à haut risque en Afrique.
Le Dr Eric Lontchi (Cameroun) étudie les moyens de lutter contre l’épidémie naissante d’obésité et de diabète, dans l’espoir de découvrir de nouvelles informations sur la pathogenèse du diabète et sur les traitements potentiels.
Dr. Salome Maswime (Afrique du Sud) dirige une initiative de recherche visant à étendre la mise en œuvre du modèle de programme d’identification du problème périnatal à quatre autres systèmes de soins de santé en Afrique.
Le Dr Blesssing Mbabie (Nigeria) cherche à décrire l’état en temps réel de la résistance aux antimicrobiens et des facteurs sociaux qui l’entraînent, en découvrant des médicaments naturels dotés d’un fort potentiel inhibiteur du mécanisme de résistance aux antimicrobiens.
Ebele Mogo (Nigeria) participe à des recherches visant à transformer des systèmes de société tenant compte des réalités contextuelles africaines lors de la conception de communautés en bonne santé et de la prévention des maladies non transmissibles.
Le Dr Vidushi Neergheen-Bhujun (Maurice) souhaite établir un lien entre le rôle des aliments fonctionnels et la prévention du cancer.
Marian Nkansah (Ghana) s’attache à développer les connaissances du public sur les produits chimiques toxiques provenant d’endroits inhabituels et sur les risques associés pour les communautés locales, en renforçant l’intersection des preuves scientifiques et des politiques.
Eucharia Nwaichi (Nigeria) dirige des projets de recherche visant à trouver des stratégies d’assainissement durables et sûres pour la remise en état des environnements touchés par le pétrole dans le delta du Niger.
Cecil Ouma (Kenya) s’appuie sur les recherches en cours sur les matériaux énergétiques et les technologies associées, dans l’espoir d’innover des technologies hors réseau peu coûteuses et à petite échelle pour les établissements ruraux et périurbains en Afrique.
Dr. Dyllon Randall (Afrique du Sud) espère changer les systèmes d’assainissement modernes en mettant l’accent sur la récupération des ressources plutôt que sur un simple traitement, amenant les communautés à repenser le «déchet» en tant que ressource précieuse.
Samson Rwahwire (Ouganda) utilise ses connaissances en science des matériaux et en nanotechnologie pour modifier le bitume destiné à la construction de routes en utilisant les nanosciences vertes comme agent de réticulation des déchets plastiques.
Dr. Cheikh Sarr (Sénégal) souhaite développer un prototype de véhicule autonome, équipé de nombreux réseaux de capteurs afin de faciliter la mobilité des personnes handicapées.
Le Dr Geoffrey Siwo (Kenya) espère associer l’intelligence artificielle à des données génétiques et à des connaissances scientifiques afin d’accélérer la découverte de principes fondamentaux susceptibles de permettre un développement équitable de la médecine de précision.
Sara Suliman (Soudan), co-inventeur d’un biomarqueur à quatre gènes, étudie pourquoi les gènes impliqués dans la régulation des électrolytes au travers des membranes cellulaires de mammifères pourraient conférer une susceptibilité au pathogène le plus meurtrier du monde, Mycobacterium tuberculosis.
Jessica Nosizwe Thorn (Namibie) a recours à la modélisation de systèmes socio-écologiques et à la planification participative de scénarios pour étudier et mesurer l’impact des corridors de développement sur l’utilisation des terres, les moyens de subsistance, les écosystèmes et la cohérence sociale.